FICHE ELEVAGE

Conde de la CORTE

Plan : 00.06 ou 00.00



Après avoir gardé ses toros une paire d'année dans la région de Cádiz, en 1923 le Conde de la CORTE les transporte en Estremadure, à Jerez de los Caballeros dans la finca "LOS BOLSICOS". Il s'agit d'une ancienne seigneurie médiévale ; le cortijo est une ancienne forteresse des templiers dont la tour abrite le bureau du ganadero. Les pâturages, arrosés par l'Ardila, sont riches. C'est alors que le comte commence vraiement son travail de sélection. Il a remarqué que le toreo est en train de changer et qu'il a besoin d'un toro différent. Tout en parvenant à conserver caste et bravoure, particulièrement au cheval, il recherche la noblesse afin que le toro suive la muleta. A force de travail, il y parvient assisté par Pepe "LADRÓN DE GUEVARA" et par son ami matador, Marcial LAALNDA, ainsi que, pour les tentaderos, par un fils de la Marquesa viuda de TAMARÓN : Ramón MORA FIGUEROA. La meilleure preuve de la réussite de son entreprise visant à "créer" un "nouvel" animal sera qu'à peine quelques années plus tard, les grands ganaderos chercheront à acquérir le sang brave de “"LOS BOLSICOS". Le conde de la CORTE a créé une ganadería sans égale qu'il parviendra à maintenir pendant 40 ans. C'est dans la même direction que lui et de nouveau pour correspondre aux évolutions du toreo, que, 80 ans plus tard, Domingo; HERNÁNDEZ cherchera et affinera jusqu'à l'extrême, aussi bien dans Domingo; HERNÁNDEZ que dans GARCIGRANDE...
Formée en 1920 par le Conde de la CORTE en achetant l'élevage de la Marquesa de TAMARÓN, donc, la ganadería fait rapidement sensation par la formidable bravoure et la classe de la majorité de ses toros combattus. Dès 1924, et particulièrement pendant la temporada 1925, le Conde de la CORTE obtient un ensemble impressionnant de triomphes en piste. La base de ce succès est due en lparticulier aux extraordinaires qualités de raceadores de 2 sementals directement venus de "LAS LOMAS", la finca d'origine de TAMARÓN : “"VALEROSO“" et “"CAZADOR“". Ainsi Le comte obtient-il un des tout meilleurs (sinon le meilleur) élevages de bravos par la réunion d'une ligne directrice claire, d'une sélection rigoureuse et d'un zeste de chance [il y en a toujours dans les grands élevages...] offert par ces 2 étalonsqui apportant une caste extraordinaire de bravoure et d'ardeur mais parfaitement toréable.
On notera que le 17 mai 1925 à Malaga, un toro du Comte bleSse le banderillero Julián RAMOS BOROBIA "PACORILLO" ; il mourra le 21 du même mois.
Au coeur de bien des vieux aficionados, les toros du Conde de la CORTE restent comme les meilleurs qu'ils aient vus de leur vie, et sans doute les meilleurs qui aient jamais couru de 1920 jusqu'au milieu des années 1970 (avant que l'influence des successeurs du Conde ne se soit trop faite sentir encore). Ces toros commencent à se faire apprécier en France dans les années 30, particulièrement à Nimes : le premier lot de lacorte marqué du célèbre fer y est combattu en 1934 ; en 1934, 1952 et 1963, un toro "condeso" [on retrouve ici la vieille appellation des toros du Conde de VISTAHERMOSA... pas moins !] y obtient la vuelta al ruedo.

Voici par exemple un compte-rendu du combat donné par le toro choisi ici en en-tête pour représenter son élevage. "Le 19 juin 1949 à Bordeaux ; au cartel, Agustín PARRA "PARRITA", Jesús CÓRDOBA et Pepe Luis VÁZQUEZ. Le lot est plutôt terciado, "maigre" comme à cette époque sans pienso et en cette annnée de sècheresse, pas toujours très armé et non exempt de faiblesse. Vraiment pas un lot de 1er choix, donc, pour cet encaste astifino, bien armé, brave et puissant. Sur la photo, il s'agit probablement du 6ème car c'est Pepe Luis qui arrive au quite, et le 3ème n'avait pas provoqué de chute tandis que le 6ème oui : à la 1ère rencontre. Haut sur pattes, long, longues cornes vers le haut (mais assez laides), ce toro sort comme un véritable cyclone balayant tout sur son passage et semant la panique au callejon : une sortie à l'ancienne que seuls les pablorromeros de qualité donnent encore aujourd'hui..." Et noble, avec cela !
Ou encore 1952, lors de la Corrida del Montepío de Toreros. Le chroniqueur AREVA" écrit dans l'hebdomadaire "El Ruedo" : ce fut un "triomphe mémorable (.),avec 6 exemplaires d'excellent trapío -bien que pas très lourds-, avec toute la barba [= bien armés et non afeités], ardents, d'embestida templée , braves et aux limites du possible." Antonio BIENVENIDA, Juan SILVETI et Manolo CARMONA coupèrent 7 oreilles et sortirent tous les trois “"a hombros“".
Voici encore le compte-rendu/témoignage d'Alain LAVAUD publié par la revue française "TOROS" sur la corrida du 16 mars 1964 (année de la mort du Conde) à VALENCIA : "Une corrida inoubliable que celle envoyée par le comte ! Six molosses que l'on avait dû acheter au mètre et non au poids ! Six taureaux qui passaient tous la tête par dessus la barrera, coiffés non point de cornes, mais de deux immenses sabres d'abordage qui six fois de suite semèrent la stupeur sur les gradins comme dans le callejon. Des cerfs et non des taureaux ! Et avec ça une caste aussi âpre et sévère que la campagne de Badajoz d'où ils étaient venus : braves tous, et la cavalerie était suspendue dans les airs lorsqu'elle n'était pas sur le sol. Quelle merveille qu'une suerte de varas digne de ce nom : le taureau s'élance de loin, le picador serre sa lance... il y a un bruit sourd quelquefois mêlé du cliquetis métallique des étriers contre les cornes, chaque aficionado se contracte et accuse le choc dans l'estomac !... le taureau fouaille de ses deux cornes sous le ventre du cheval, pousse de toutes ses pattes arrière, le picador s'arc-boute, appuyant de tout son corps sur la lance, le castoreño incliné sur le front... le taureau pousse toujours, charge et recharge sous la même pique... le cheval est transporté jusqu'au centre de l'arène, ses pattes de devant battent l'air comme s'il se cabrait... et quelquefois un dernier coup de tête catapulte l'homme et sa monture et leur fait embrasser la terre... alors tout le monde est au quite dans l'émotion et la solidarité comparties devant le danger imminent ! Dix-sept fois aujourd'hui nous eûmes ce spectacle, rien moins que dix-sept fois ! Mise à part leur bravoure, des six pensionnaires du Comte de la Corte trois résultèrent nobles, les troisième, quatrième et sixième, et trois franchement très difficiles, le premier et le second étant même assassins ; pas assez piqués à mon avis, car LITRI et PEDRÉS firent prématurément changer le tercio, ils récupérèrent très vite et arrivèrent à la muleta très dangereux ; incertains, ils derrotaient vers le haut, décochaient un coup de corne en cherchant l'homme à la fin de la passe, de "petits plaisantins" criminels avec une caste extraordinaire. Devant des taureaux comme ceux-là, il n'était pas question de prendre des poses et de jouer à la première danseuse étoile de l'Opéra de Paris ; il fallait des hommes connaissant la lidia, ayant le coeur bien accroché et sachant cadrer un bovidé de cet acabit pour le mettre convenablement à mort. Ce que firent LITRI et PEDRÉS."

Quant à Nîmes, on y voit lidier 17 lots du Comte à partir de 1934. A de rares exceptions près, ils laissent le meilleur souvenir. Les trois toros qui ont les honneurs de la vuelta à l'arrastre sont : - "Marchanero" (ou Alaves ?) qui prend quatre piques et à qui Marcial LALANDA coupe oreilles et queue, le 20 mai 1934 ; - "Aprebenido" qui obtient trois chutes monumentales et dont le public fait ressortir l'arrastre pour que la dépouille puisse faire une vuelta\235 oubliée par la présidence, le 28 septembre 1952 ; - "Aparatoso", très brave et qui laisse oreilles et queue entre les mains de Diego Puerta, le ler juin 1963.
En 1931, le Comte déclare 436 têtes de bravo sur 1.400 hectares et 53 bêtes lidiées : c'est considérable mais pas énorme. Originalité de la finca : toutes les installations sont groupées autour du cortijo, résidence fortifiée des Templiers au XIIème siècle, si bien que, pour l'embarquement, les toros passent en encierro devant la porte du logis dans une cour longitudinale où sont ménagés des burladeros.
Dès les années 30, un grand nombre d'élevages bénéficient avec succès de reproducteurs "condesos". Ainsi, en 1930, Juan Pedro DOMECQ, premier du nom, et Atanasio FERNÁNDEZ, alléchés par tant de qualité, viennent ensemble aux BOLSICOS pour acheter chacun... une "reata" (une lignée) de la ganadería : ces 2 branches du lacorte, la première surtout, ont aujourd'hui envahi toute la cabaña brava... Et s'il fallait citer tous ceux qui ont eu des reproducteurs du Comte, de Juan Pedro Domecq ou d'Atanasio, bien la moitié de la "relación" de l'U.C.T.L. y passerait ! Sans parler de l'Amérique latine. On se rappellera, à titre d'exemple, que le célèbre toro "Desteñido", gracié lors de la corrida-concours de Jerez, le 11 septembre 1955, est fils de la vache "Desteñida" (93,75 % de sang la Corte et 6,25 % de Veragua) et du semental "Jazminito" acheté à La Corte.
Honneur posthume : en 1964, quelques jours après la mort du Conde, un de ses toros fait la vuelta al ruedo à PAMPLONA et remporte le prix du meilleur toro de la feria...


Les événements


Date : 1920
Date : entre 1920 et 1925
Date : 1922
Date : 1923
Date : 1925
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage cbld _bb 35 vaches (encaste lacorte).
    Pour accompagner les vaches, il s'agira du semental "TREINTA", n°61.

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage cbld _bb 1 etalons (encaste lacorte).
    Pour accompagner les vaches, il s'agit du semental "TREINTA", n°61.


Date : 1926
Date : 1927
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage pt_br_lcd 1 etalons (encaste lacorte).
    Il s'agit du semental "TREINTA Y CINCO", n°28. Selon certaines sources, il y aurait aussi des vaches...

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage mlgj_t_l 2 etalons (encaste lacorte).
    Il s'agit des sementales "MARISMEÑO", n°48, et "BRAVÍO", n°29.


Date : 1928
Date : 1929
Date : 1930
Date : 1931
Date : 06/1931
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage Juan Pedro DOMECQ VILLAVICENCIO 1 etalons (encaste lacorte).
    Le mois de juin est simplement destiné au classement informatique Quelques mois après son premier achat, Juan Pedro DOMECQ VILLAVICENCIO achète un autre semental potentiel : "CHUCERO" n°5, né en 1931.


Date : 1932
Date : 1933
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage llnd 2 etalons (encaste lacorte).
    Ces 2 étalons sont : le n°120 "CASOLEJO", et le n°5 "LEBRIJANO". Les vaches qui leur correspondent représentent toute une "camada" (= l'ensemble des vaches nées dans un élevage en une année) de l'élevage de LA CORTE.

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage llnd 52 vaches (encaste lacorte).
    Ces vaches représentent toute une "camada" (= l'ensemble des vaches nées dans un élevage au cours d'une année) de l'élevage de LA CORTE. Les 2 étalons correspondants seront : le n°120 "CASOLEJO", et le n°5 "LEBRIJANO".

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage Ramón et Jaime MORA FIGUEROA 1 etalons (encaste lacorte).
    Cet étalon se nomment "CHAVETERO" n°94 (confondant sans doute le n° de ce toro avec un nom, certains parlent d'un second étalon nommé... "NOVENTA Y CUATRO"). Selon certaines sources (cf. une note manuscrite en marge de l'annuaire 1934 de "UNO AL SESGO" ayant appartenu au revistero français "AGUILLITA"), il y aurait aussi des vaches : effectivement, ce sont 15 vaches qui ont seulement transité par Emilio y José INFANTE DA CAMARA, arrivant cette même année 1932 chez Ramón et Jaime MORA FIGUEROA. Coup fourré ?...

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage mrzl 1 etalons (encaste lacorte).
    Il s'agit de "GAITERO", n°44.


Date : 1934
Date : entre 1936 et 1937
Date : 1939
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage dmcq_dz_jp 31 vaches (encaste lacorte).
    Ce lot s'ajoute à sa part de bétail, héritée de son père la même année (1939-1940) par séparation de l'indivision.


Date : entre 1939 et 1944
Date : entre 1939 et 1945
Date : 1940
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage dmcq_dz_jp 12 vaches (encaste lacorte).
    Ce lot s'ajoute encore à sa part de bétail, héritée de son père la même année (1939-1940) par séparation de l'indivision.


Date : 1941
Date : 1942
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage mtr_vtr 1 etalons (encaste lacorte).
    Il s'agit du n°3 : "LLORÓN". Víctor MONTERO est un élevage péruvien.


Date : 1945
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage armlt_hns 1 etalons (encaste lacorte).
    Ce semental s'appelle "COCOTERO", n°65. Hermanos ARMILLITA est un élevage mexicain.

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage pstg 1 etalons (encaste lacorte).
    Ce semental s'appelle "QUIJUELO", n°78. PASTEGÉ, plus habituellement appelé PIEDRAS NEGRAS, est un élevage mexicain.


Date : 1948
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage vlvd1 2 etalons (encaste lacorte).
    Absorbe ou/et remplace le bétail précédant.

  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage vlvd1 80 vaches (encaste lacorte).
    Absorbe ou/et remplace le bétail précédant.


Date : 1951
  • Cession de bétail :
    L'élevage Conde de la CORTE vend à l'élevage rcha_gmz_b 2 etalons (encaste lacorte).
    Ces sementales s'appellent "BIENVENIDA" n°46, et "SACHADOR" n°25. Benjamín ROCHA GÓMEZ est un élevage colombien.


Date : 1964