FICHE ELEVEUR

Conde de la CORTE


naît : 1895
meurt : 1964-06-19


Agustín MENDOZA y MONTERO de ESPINOSA, 6e Conde de la CORTE [de la BERRONA ?] : tel est le nom complet du célébrissime Comte. C'est en 1764 que CHARLES III décerne le titre de Comte de la CORTE à Antonio de MENDOZA y MORENO, SILVA y VARGAS, señor de la TORRE de LOS BOLSICOS en BADAJOZ [la finca LOS BOLSICOS, située au sud de BADAJOZ, en Estrémadure, devient et restera celle des toros de celui qui nous intéresse ici ; quant au comté de la CORTE, il se trouve près de ZAFRA]. On voit ici le Conde de la CORTE à deux âges de sa vie.
Le comte fomentait le rêve d'acheter une ganadería de toros braves et de se cobsacrer à son élevage. Mais son père ne voyait guère ce rêve d'un bon oeil : c'est une époque où le milieu taurin n'est pas bien vu par le milieu aristocratique. Mais courant 1919, conseillé par son ami le matador Marcial LALANDA, Don Agustín décide d'acquérir la vacada de la marquesa de TAMARÓN, d'encaste parladé et située à Vejer de la Frontera. Il sait les toros de TAMARÓN excellents et que, suite à la mort du père, cette famille est vendeuse car elle connaît des problèmes économiques. Il parvient à ses fins l'année suivante, pour un prix qualifié de "très haut".
En 1920, donc, il acquiert en effet l'élevage de la Marquesa viuda de TAMARÓN le reste du bétail (sauf quelques lots qu'elle garde en "pâture") et seulement les droits de son fer sans le dessin ; il se choisit donc un nouveau fer. En effet, une autre partie du bétail avait été acquise en 19169 par le Portuguais José Martinho ALVES DO RÍO, qui deviendra COIMBRA en 1931.
Aficionado... et célibataire, le Conde se consacre pleinement à son élevage et à une sélection scrupuleuse ; d'autant plus qu'il a conscience d'être dépositaire d'un inestimable patrimoine pour les générations à venir [que n'a-t-il été mieux suivi dans ce merveilleux respect...]. Les observateurs qui s'interrogent sur l'avenir que le Comte réserve à ses formidables parladé - tamarón ne seront pas déçus : pendant plus de 40 ans, Don Agustín se révèle, aux yeux de beaucoup, comme le plus grand ganadero de tous les temps. Inutile de préciser que sous sa houlette, ces parladé-tamarón deviennent les lacorte.
Le Comte meurt célibataire en juin 1964 sans tambour ni trompette : à peine une colonne signée Luis FERNÁNDEZ SALCEDO dans "EL RUEDO" et... pas une ligne en France dans "TOROS". Mais le 7 juillet suivant, ce sont ses toros qui lui rendent hommage : ouvrant la feria de Pamplona en portant une devise noire en signe de deuil, ils sont très braves, l'un d'eux a les honneurs de la vuelta et remporte le prix de la feria...
Les héritiers sont des collatéraux. Une partie importante des propriétés et le titre passent d'un côté ; l'élevage, le fer, LOS BOLSICOS et les toros vont à Luis LÓPEZ OVANDO, fils d'un cousin germain de sa mère, qu'il avait recueilli depuis l'âge de 14 ans en raison de la mort de son père : il le considérait comme l'enfant de la maison... et donc comme son héritier spirituel.