FICHE ELEVAGE

Manuel RINCÓN

Plan : 00.06



En exergue de cet élevage, le fameux semental "León", de Parladé, qui fit merveille chez RINCÓN.
N.B._ Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les familles ganaderas VALLADARES, ORDÓÑEZ et RINCÓN sont apparentées. Les deux bouts de la chaîne sont clairs : au début, Manuel VALLADARES y ORDÓÑEZ ; à la fin, Manuel RINCÓN. L'entre deux est assez confus. C'est, d'une part, que plusieurs personnes de l'un ou l'autre nom s'occupent parfois du même élevage, plus ou moins en même temps... ou successivement ; et, d'autre part, qu'il arrive à ce même élevage, dirigé par les mêmes personnes, d'être annoncé successivement sous plusieurs noms. Pourtant, ce chainon intermédiaire semble bien être toujours le même. Aussi, faute d'informations plus précises -peut-être perdues à tout jamais- on regroupe ici ce chainon sous le seul nom de "VALLADARES RINCÓN" ; mais on y ajoute le nom de celui qui semble être la cheville ouvrière de l'ensemble, même si les toros ne sont pas toujours courus sous son nom à lui : José María ORDÓÑEZ y RINCÓN. On notera que Manuel RINCÓN intervient déjà dans ce chainon intermédiaire ; et que, dans ses livres ganaderos -magnifiquement retrouvés par André VIARD et présentés par lui dans le n°43 de Terres Taurines (février 2013)- il nomme toujours comme "Valladares" les bêtes qui lui viennent de cet héritage familial par José María ORDÓÑEZ y RINCÓN, son oncle maternel... dont il a épousé la fille, sa cousine.

Déjà gestionnaire de fait, depuis des années, de la ganadería de son beau-père, José María ORDÓÑEZ y RINCÓN, en binome avec son beau-frère Antonio ORDÓÑEZ LORENZO, Manuel RINCÓN, hérite en 1906, par son épouse Carmen ORDÓÑEZ LORENZO, de la moitié de la ganadería. En 1908, il acquiert la part de son beau-frère et se retrouve alors seul propriétaire et seul gestionnaire de l'élevage VALLADARES y RINCÓN, d'encaste propre, mais assimilable à du vazqueño [soit une base vázquez - benjumea avec ajouts de bétail ibarra et cabrera X raso del portillo]. Il crée son propre fer et forme peu à peu son propre encaste, rincón.

LA THÈSE "OFFICIELLE"
En 1908, Manuel RINCÓN liquide à l'abattoir tout le bétail antérieur, assez hétéroclite, qui ne le satisfait pas. Il le remplace par un important lot de "bêtes choisies" de Fernando PARLADÉ, alors en pleine gloire, et vole de succès en succès. Tel celui du 14 mai 1916 à Sevilla, où le novillo "PALMERO" se montre le plus brave qu'on ait jamais vu. Tel celui du 18 juin 1918, où il se présente à Madrid avec une formidable novillada, bien présentée, noble et brave, donnant un jeu magnifique, qui permet à la pareja "DOMINGUÍN" (père) et "VARELITO", alors aux portes de l'alternative, un retentissant triomphe... jusqu'à sa mise hors de combat : c'est le sobresaliente qui doit se défaire des deux derniers novillos [ou seulement du dernier ?..] ! Le 30 septembre 1919, 4 toros extraordinaires sont lidiés à Sevilla par (Rafael ?) "EL GALLO", BELMONTE, BELMONTE II et CHICUELO : "Quatre toros terciados [d'apparence moyenne] mais très fins, très "bonitos" [jolis, agréables pour le torero], très braves et nobles", dit un compte-rendu... qui type ainsi parfaitement le futur toro de núñez ! Le 15 août 1920, à Sevilla encore, le novillo "ZUFREÑO" prend 6 piques, obtient 6 chutes et tue 6 chevaux : "Son combat fut si admirable que pendant le tercio de piques, ne cessèrent ni la musique ni les ovations à l'éleveur, qui se répétèrent après l'arrastre du toro", dit la chronique. C'est dire que le sang fameux des parladé continue à donner des résultats extraordinaires en bravoure et en noblesse. Ces parladé sont, bien sûr, devenus les rincón. _En 1925, Manuel RINCÓN vend bétail et fer [pourquoi ?] : la ganadería devient Antonio URQUIJO DE FEDERICO. Cette thèse officielle, indéfiniment reprise par tous les commentateurs, se trouve complètement remise en cause par les recherches d'André VIARD, qui est allé aux sources et a mis à les faits réels à la portée de tous dans son passionnant n°43 de Terres Taurines (février 2013).

QUAND LE GANADERO RACONTE LUI-MÊME L'HISTOIRE

Vers la mi-1917, Manuel a rédigé son "CV" de ganadero à la demande d'un quotidien catalan ; ses petits-enfants en gardent le brouillon manuscrit. Il vaut la peine d'en prendre connaissance intégralement : "En 1911, on acheta quelques bêtes à CARVAJAL don José [c'est le moment de sa succession par (son fils ?) Luis] ; en 1912 et 1913, chaque année un lot bien plus important qu'au premier à don Fernando PARLADÉ. Le 25 février [1913], j'obtins un toro semental de ceux que don Fernando PARLADÉ mettait sur ses vaches ["LEÓN"], qui me coûta 10.000 pesetas [un chiffre énorme, pour l'époque !] et que ce dernier avait utilisé deux ans comme semental. Depuis lors, il couvre les vaches achetées à ce même señor. Nous en avons déjà tienté et elles ont donné un excellent résultat en raison de leur nervosité et de leur promptitude sous la pique, ainsi que de leur noblesse durant tous les tiers. Certaines des vaches achetées à ce señor étaient pleines et j'en ai obtenu un autre semental dont le type rappelle parfaitement celui de MURUBE. Ce toro, appelé "FARRUCO", couvre les filles de "LEÓN" car, en la matière, je mets un soin extrême, fut-ce au prix de grands sacrifices.[Les alinéas sont ajoutés ici pour faciliter la clarté de l'ensemble]
Il y avait à la maison une partie du bétail que mon señor beau-père, l'excellentissime señor don José María ORDÓÑEZ y RINCÓN avait acheté en totalité aux enchères à Aracena lors de la liquidation de la succession de don Manuel VALLADARES
[y ORDÓÑEZ] ; mais en raison de ses multiples obligations administratives et politiques, et aussi de son état de santé et de celui de son épouse, il ne put s'y consacrer autant que son afición l'y poussait, et, après mon mariage avec sa fille, il fut décidé que son fils et moi nous occuperions de l'administration du troupeau. Ignorant quelle caste il contenait exactement, dans la mesure où de nombreuses bêtes étaient parties à l'abattoir, nous avons décidé de tout tienter, et nous avons regretté pour de bon ces dernières, car les résultats furent excellents. Comme nous n'avions aucune information fiable, nous les avons piquées durement et en avons éliminé pas mal. Nous veillons jalousement sur celles qui restent, car elles le méritent, et nous avons entrepris d'en augmenter le nombre.
Le 2 avril 1907, avait été acheté à don Juan GONZÁLEZ NANDÍN
[comprendre Juan José] un toro semental nommé "MIRLITO" [d'encaste équivalent au pablorromero des origines] qu'il mettait sur ses vaches, et nous l'avons croisé avec le bétail de VALLADARES [un encaste de type vazqueño]. Ils sont si faciles à manier au campo qu'ils ne paraissent pas braves. "MIRLITO" fut lidié le 16 septembre 1915 à Aracena, âgé de 14 ans dont 7 passés à couvrir mes vaches ; il prit 6 magnifiques piques, tua 4 chevaux et, à diverses reprises, il fallut le tirer par la queue pour le sortir des chevaux qu'il ne voulait pas abandonner. On l'ovationna tout au long de la lidia car,s'il fut admirable aux piques, par la suite il fit oublier qu'il avait été semental et était âgé de 15 printemps. Ses fils qui se lidièrent avec lui furent tout aussi bons et cette corrida restera dans les mémoires. Ce fut une ovation constante et je fus très satisfait de la "lidia" de mon semental durant 7 ans. Les 4 toros tuèrent en tout 14 chevaux.
A Toulousse
sic ! furent lidiés 6 autres qui me firent honneur, dont un qui transperça l'étrier et la jambe en fer avant de porter sur son front le cheval mort. A Santa Olalla, aussi, il y eut une bonne corrida, avec un autre "PALMERO" qui n'eut rien à envier à celui de Séville [14 mai 1916] ; mais 5 toreros étaient déjà passés à l'infirmerie et il y avait un tel désordre qu'on ne le vit pas. A Zufre, il y eut aussi un "BANDERANO" notable et un "DESERTOR" qui, après avoir embroché un premier cheval, en transperça un second de son autre corne, et les deux tombèrent morts à ses pieds ; il prit 9 piques pour 9 chutes et 6 chevaux. Il les cassait en deux une fois au sol, en envoya un valdinguer jusque dans le callejón sur la tête de l'empresa de caballos. Les 4 novillos furent ovationnés ; aux deux précédents, le public décerna des ovations délirantes ; par acclamation, on coupa la tête de DESERTOR, que je conserve dans mon bureau. [Retrouvée moisie par ses petits-enfants, la tête de DESERTOR n'a malheureusement pas pu être conservée jusqu'à aujourd'hui]
Au vu de ces résultats, je me suis décidé à lidier à Séville, mais j'avais une peur terrible car, dans ces arènes, comme dans celles de même catégorie, je n'étais jamais allé ; et ce fut la célèbre tarde du 14 mai 1916. De ma vie, je n'avais ressenti pareille émotion ; je ne savais que faire face aux acclamations du public : les uns riaient, d'autres pleuraient ; par 2 fois on me souleva pour me porter en triomphe ; on m'aracha les bretelles, le gilet, les lunettes... le public était debout et j'étais incapable de répondre à ses ovations en raison des émotions qui me paralysaient. On fit saluer le Conocedor quand mon "PALMERO"
[fils de "MIRLITO", de NANDÍN : encaste équivalent au pablorromero des origines X une vache de VALLADARES : d'encaste vazqueño], el animalito mi Toro, était étendu au milieu de l'arène, et que les mules lui firent faire 2 vueltas d'honneur puis le laissèrent une minute entière au centre du ruedo sous l'ovation. C'est le 1er toro pour lequel la musique joua lors des piques. Imaginez un ganadero qui se présente à Séville avec la seule corrida qu'il a... comment oublier une telle tarde ! Les aficionados discutent encore pour savoir si le meilleur fut le 1er, le 4e ou le 5e. On demanda unanimement l'indulto pour mon toro "PALMERO". Dans les rues, ce fut un grand moment d'enthousiasme. "PALMERO" avait été semental.
Le dernier toro de la corrida de cette année [
1917] fut également bon, mais on changea de tercio trop tôt sans raison. S'il était sorti à un autre moment, lui aussi aurait provoqué l'enthousiasme. A Mérida, cette année, est sorti un autre toro très bon.
J'ai de l'aficion, mais aucune intelligence car je manque tellement d'expérience comme ganadero -depuis le 1er décembre 1913-
étrange date ! Que s'est-il passé au juste ?... A moins qu'il ne s'agisse d'une erreur d'inattention. Il serait plus satisfaisant de lire 1903, voire 1893 que je ne connais rien au toreo. Je dois tout à Dieu qui m'a offert d'avoir de la chance et à l'indulgece du public.
Je conserve les têtes de "MIRLITO", "DESERTOR" et "PALMERO", lidiés à Aracena, Zufre et Séville. Dieu veuille que la chance ne m'abandonne pas, ni l'indugence du public, pour que mon travail porte ses fruits et que je puisse partager mon succès avec lui.
"
Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance d'avoir une relation aussi précise et sûre de la vie d'une ganadería. Les livres méticuleux du ganadero, soigneusement conservés par sa famille et généreusement mis à disposition d'André VIARD pour Terres Taurines, nous réservent encore le privilège rarissime d'accéder au suivi d'une grande ganadería.

LE SÉISME "PALMERO"

De fait, les succès de Manuel RINCÓN sont tonitruants. Voici comment "Don CRITERIO" rend compte de la novillada du 14 mai 1916 à Séville, dans El Liberal : [Le novillo "PALMERO"] provenait de la vacada de don Manuel RINCÓN y RINCÓN (...) qui lidiait pour la première fois à son nom dans la Maestranza des toros provenant de la ganadería qui avait appartenu jadis à Manuel VALLADARES [C'est manifestement lui qui fait référence... d'où l'appellation de "Valladares" que Manuel RINCÓN donnera aux toros venant de son beau-père]. La corrida était visiblement inégale de présentation, avec 2 toros plus âgés et de bon trapío, le second et le quatrième, un autre bien présenté quoique un peu moins, le dernier, et 3 plutôt petits. Le premier, qui avait 3 ans, fut bravissime dans les 3 tiers, et, s'il avait été mieux présenté, il n'aurait rien eu à envier à "PALMERO", le quatrième, qui fut un toro "puntero", de ceux dits "de bandera" qui consacrent une ganadería. Castaño, ojo de perdiz, corpulent et redoutablement armé, il fut superbe aux piques et, dans le même terrain, chargeant avec une bravoure extraordinaire et une puissance terrible, il prit d'abord 8 piques, renversa 6 fois la cavalerie et tua 5 chevaux. Devant ce tourbillon de bravoure et de caste, le public dédia une immense ovation au ganadero. Le président de la corrida, un bon aficionado, partisan enthousiaste du toro brave, se leva et applaudit aussi le señor RINCÓN. Par mégarde, sans doute, car le président n'en donna pas l'ordre, les picadors rentrèrent à l'écurie ; mais immédiatement ils revinrent en piste et le brave "PALMERO", qui, dans l'intervalle, n'avait cessé de toiser ses 5 victimes étendues à ses sabots, prit 2 autres piques avec identique bravoure, comme si le tercio commençait, provoqua une nouvelle chute et tua un cheval de plus. Il prit en tout 10 piques, provoqua 7 chutes et tua 6 chevaux. Le sang dégoulinait jusqu'à ses sabots car, à diverses reprises, "BRAZOFUERTE" et "LAGARTIJO" ne l'avaient pas épargné. Et s'il fut brave au superlatif durant le 1er tiers, il conserva ensuite cette même bravoure noble jusqu'au dernier moment. Le toro idéal à tout point de vue ! Quand on l'arrastra, le public lui décerna une immense ovation, avant d'acclamer avec ferveur le ganadero, señor RINCÓN, puis le mayoral qui salua depuis le centre du ruedo. Le señor RINCÓN peut être fier d'avoir présenté une corrida si brave, des toros si encastés, nobles, suaves et toréables. (...) Un niveau rarement vu, même en feria.
Dans Sol y Sombra, ONARES précise encore : La musique ne cesse de jouer [pendant les piques], ni le public d'acclamer le señor RINCÓN (...) Le public demande la grâce de l'animal. Le président se lève et applaudit aussi le ganadero. Bon début ! Malheureusement, le matador José ÁLVAREZ "EL TELLO", sans être nul, n'était pas au niveau d'un tel toro... ni ses compañeros, José SÁNCHEZ "HIPÓLITO" et Manuel DE LOS RÍOS, au niveau de la course, sans quoi le spectacle eût été historique.
"PALMERO" fut durant tout l'hiver le sujet de prédilection des tertulias sévillanes. Mais il n'était pas issu des fameux parladés achetés 3 ans plus tôt par Manuel RINCÓN : il était fils du fameux "MIRLITO", étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907 -d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño)-, et d'une vache VALLADARES -d'encaste davantage vazqueño, très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal- : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño... Quant à son fameux "DESERTOR" qui, le 10 septembre 1913, avait tué 9 chevaux dans les modestes arènes de son pays natal, Zufre, il n'était pas davantage parladé ! Mais pourquoi donc Manuel RINCÓN n'a-t-il pas accédé à l'extraordinaire demande d'indulto de son "PALMERO", "el animalito mi Toro" ?... Tout simplement parce que, à ses yeux, l'avenir doit emprunter une autre voie : celle du parladé et du fameux semental "LEÓN", comme vont le montrer les livres méticuleux du ganadero. Aucune reconnaisance ni pitié pour le grand "PALMERO" -il est rare que les ganaderos soient poètes...-, mais une immense affection pour "LEÓN", qui mourra de vieillesse dans les prés d'"EL ENCINAR".
En gros, loin de liquider son bétail valladares ou autre, Manuel RINCÓN en cultive soigneusement la qualité et la diversité -que nous appelerions aujourd'hui génétiques-, mais en les faisant progressivement absorber par le sang parladé, qui lui apparaît comme donnant le toro type de l'avenir. Entrons dans le détail. Aucun grand élevage, sans doute, ne s'y prête aussi bien : il convient de savoir en profiter ! Nous verrons que le troupeau de Manuel RINCÓN avait acquis ses lettres de noblesse bien avant l'apport parladé.

LE MENTIDERO TAURIN

Voici ce qu'écrit "Don CRITERIO" dans El Liberal, le jour [de sa reseña ?] de la lidia de "PALMERO" [14 mai 1916, à Séville] : "Vers 1901, les bêtes de la vacada de Juan [José] GONZÁLEZ NANDÍN paissaient du côté d'Aznalcollar et un de ses becerros, nommé "MIRLITO", sauta la barrière et parvint de l'autre côté, sur les près qui appartenaient aux señores ORDÓÑEZ y RINCÓN [cet élevage est connu, entre autres, sous ce nom-là ; mais en fait il appartient à José María ORDÓÑEZ y RINCÓN de 1893 à 1906], où il fut reçu par un toro plus âgé qui lui mit une rouste terrible et le laissa en piteux état. Le señor NANDÍN porta réclamation et les señores susnommés lui achetèrent son becerro. "MIRLITO" guérit de ses blessures et quand les señores ORDÓÑEZ y RINCÓN [même remarque] le tientèrent, ou le retientèrent, il fut bravissime et immédiatement utilisé comme semental. Plus tard, une fois seul propriétaire de la vacada, le señor RINCÓN acheta des vaches de desecho des ganaderías PARLADÉ, VILLALÓN et CARVAJAL, et, à la fin, voici 2 ans, un semental de la première de celles-ci. Le toro "MIRLITO" fut jusqu'au mois de septembre dernier, date à laquelle il fut lidié à l'âge de 14 ou 15 ans [17 septembre 1915], le roi de la vacada [on peut lire sur le support : "MIRLITO, 11 piques. Acheté à Nandín le 2 avril 1907. Lidié à Aracena le 17 septembre 1915. Toro supérieur au superlatif. 7 ans sur les vaches de Rincón"], et de lui provenaient les toros qui, ont été lidiés hier à Séville, et qui venaient d'"EL ENCINAR", près de Zufre. Le toro "MIRLITO", comme il a été dit, fut lidié en novillada à Aracena : il prit 11 piques et tua 7 chevaux. Sa tête disséquée a été exposée pendant quelques jours dans la vitrine de l'hôtel Simon."
La belle histoire ! D'où sort-elle ?... Contrairement à ce qu'écrit "Don CRITERIO" dans El Liberal à l'époque, c'est bien le 2 avril 1907 que "MIRLITO" a été acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN : Manuel RINCÓN l'a écrit lui-même. Acheté non pas par José María ORDÓÑEZ y RINCÓN, comme le dit Terres Taurines n°43, p.75 (il semble bien que ce dernier soit mort en 1906 au plus tard), mais acheté par son gendre Manuel RINCÓN (alors encore avec son beau-frère Antonio ORDÓÑEZ LORENZO : ce qui pourrait expliquer le 'nous' du récit de Manuel RINCÓN) qui vient d'hériter, par sa femme, (1906) de la moitié de la ganadería, avant d'acquérir aussi la part de ce beau-frère, Antonio ORDÓÑEZ LORENZO (1908).

L'HISTOIRE RÉELLE : LE TORO "LEÓN"

Manuel RINCÓN achète le semental "LEÓN" à Fernando PARLADÉ en 1913, pour la somme astronomique de 10°000 pesetas (soit 100°000 € ?). Bien qu'il soit très fin et très bien fait (voir ci-dessus), il n'est pas énorme. Est-ce la raison pour laquelle on le considère alors comme "pas très joli... plutôt laid" ? Il faut dire qu'on l'a conseillé à l'acheteur avec roublardise. Son informateur n'est autre que l'ancien mayoral de Fernando PARLADÉ : il s'est brouillé avec son patron... et RINCÓN l'a embauché ! Quand ce dernier arrive à la finca, son choix se porte sur "LEÓN". _ "Il n'est pas à vendre", répond PARLADÉ. Mais l'accord des 2 ganaderos prévoit que RINCÓN a le droit de choisir, et PARLADÉ doit plier. On peut considérer que "LEÓN" est celui qui va "faire", cimenter, la ganadería. Il restera toute sa vie à "LOS LOZANOS", où il mourra de vieillesse.

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN AU 1er SEPTEMBRE 1913

En date de 1er septembre 1913, Manuel RINCÓN, fait le point sur la composition de sa ganadería... c'est-à-dire sur ses vaches, qui en sont la base :
° 13 vaches de 4 ans, achetées à José [en fait au nom de Luis depuis cette année 1911] CARVAJAL le 20 novembre 1911 (325 Ptas. X 13 = 4.225 Ptas.) : soit du ibarra pris à la source ;
° 13 vaches de 3 ans, achetées à José [idem ; le nom du créateur, quand il est célèbre, reste attaché à l'élevage ; ce phénomène n'est pas exceptionnel] CARVAJAL le 25 mars 1912 (même prix) ;
° 7 vaches de 3 ans passés, achetées à Fernando VILLALÓN, de Morón (de la Frontera), le 22 novembre 1911, provenant de celles qu'il avait achetées à José Antonio ADALID (même prix): soit du pur vistahermosa par BARBERO DE UTRERA ;
° 2 eralas de mêmes origine et prix [et date probablement] ;
° 4 añojas de mêmes origine et prix [et date probablement] ;
° 25 vaches de 3 ans passés, achetées à Fernando PARLADÉ le 22 avril 1912 (à 334,50 Ptas.) ;
° 6 eralas de mêmes origine et prix [et date probablement] ;
° 5 añojas de même origine [et date probablement] (à 325 Ptas.) ;
° 15 vaches de 3 ans, dont 14 suitées de femelles, achetées à Fernando PARLADÉ le 2 mai 1913 (à 456,25 Ptas. : les prix montent !) ;
° 25 eralas de mêmes origine, prix et date ;
° 1 añoja provenant de celles de José [en fait au nom de Luis depuis l'année 1911] CARVAJAL (à 325 Ptas.) ;
° 18 vaches de la maison, provenant de celles de VALLADARES, et pour certaines filles du toro de NANDÍN [à savoir, le semental "MIRLITO", d'encaste équivalent au pablorromero des origines] (à 325 Ptas.) ;
° 2 eralas de mêmes origine et prix ;
° 3 añojas de mêmes origine et prix ;
TOTAL 139 VACHES POUR UNE VALEUR DE 50.719?50 Ptas.

À quoi Manuel RINCÓN ajoute :
° ses 2 grands sementales : le fameux "MIRLITO" (acheté le 2 avril 1907 à NANDÍN), et le formidable "LEÓN" (acheté à Fernando PARLADÉ le 25 février 1913 à l'âge de 4 ans). "Ces 2 toros ont été embarqués chez ces ganaderos alors qu'ils étaient sur leurs vaches."
° 8 novillos de 3 ans et plus (à 625 Ptas.), provenant du croisement VALLADARES X NANDÍN ; parmi ces 8 figure le grand "PALMERO" qui sera lidié le 14 mai 1916 à Sevilla en novillada, et se montrera le plus brave qu'on y ait jamais vu.
° 5 erales de même origine (à 450 Ptas.) ;
° 9 añojos, dont certains provenant à peu près du même croisement (à 300 Ptas.). Parmi eux se trouve le futur "MIRLITO (2)", né de "LEÓN" et d'une vache { VALLADARES, d'encaste vazqueño, X le grand "MIRLITO" de NANDÍN, assimilable à du pablorromero des origines }. "MIRLITO (2)" portera le n°83 ; tienté en 1915, il sera noté "Toro superior. Vacas" (Toro supérieur. [Pour les] vaches) et sera utilisé comme reproducteur pendant 4 ans. "MIRLITO (2)" sera lidié à Séville en 1920, à l'âge de 7 ans, et estoqué par "VARELITO" ; on remarquera son gabarit modeste par rapport au toro d'aujourd'hui.
En y ajoutant les 10 cabestros (à 290 Ptas.), on arrive à un total de 173 têtes pour une valeur totale estimée à 75.569,50 Ptas. au 1er septembre 1913.
On notera que, dans son catalogue concernant la ganadería, Manuel RINCÓN mentionne un moulin à grain : signe qu'il nourrissait ainsi ses toros, du moins partiellement.
Quelques autres détails ne manquent pas de saveur, en même temps qu'ils renseignent sur les pratiques de l'époque. Lorsqu'il présente son 1er lot de 4 toros chez lui, à Zufre, le 10 septembre 1913, Manuel RINCÓN note dans ses frais : "100 Ptas. de propina à la cuadrilla, 50 à Manolo VÁZQUEZ pour le brindis, 50 à NAVARRO, 15 pour deux mozos de plaza et pour le puyero (=?), et 15 en invitations." C'est à cette course de Zufre qu'est lidié le grand "DESERTOR", qui "prit 9 piques pour 9 chutes et 6 chevaux tués", et que Manuel RINCÓN fit "embaumer". Avec "BANDEANO", "PRIMOROSO" et "CLAVELLON", ce sont en tout 14 chevaux tués. Leur poids moyen est de 282 kg en canal, soit 465 kg en vif, ce qui est très correct pour l'époque. Ils ont été vendus 3.000 Ptas, soit 750 Ptas. chacun.

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1914

Le 26 mai, "6 novillos embarqués à Salteras pour être lidiés à Toulouse le 7 juin" sont payés 4.000 Ptas., soit 666,50 Ptas. chacun. Mais le plus intéressant est de voir le soin mis par Manuel RINCÓN à suivre les différentes lignées qui composent son troupeau. A l'évidence, si la lignée parladé devient peu à peu prépondérante au fil des 11 années de la ganadería, RINCÓN conserve ausi les autres... contrairement à la thèse courante dans les milieux taurins.
En 1914, il recense :
° 91 vaches et eralas de Fernando PARLADÉ... pures parladé ;
° 37 vaches, eralas et añojas de CARVAJAL, pures ibarra ;
° 12 vaches de VILLALÓN, soit du pur vistahermosa par BARBERO DE UTRERA ;
° 34 vaches VALLADARES d'encaste vazqueño :
° 6 añojas de PARLADÉ... pures parladé ;
Soit 180 vaches de ventre potentielles, estimées 65.606,19 Ptas.
Les 2 sementales sont le pur parladé "LEÓN" (toujours évalué 10.000 Ptas, son prix d'achat), mais aussi le quasi pablorromero des origines "MIRLITO", de NANDÍN (évalué 2.00 Ptas. : on voit la différence de côte !).
Quant aux machos (mâles) susceptibles de sortir en piste (ce qui explique sans doute leur petit nombre), Manuel RINCÓN dénombre: 12 toros de 3 ans, 29 de 2 ans et 16 de 1 an, soit un total de 57. De quelles lignées sont-ils issus ???
Au final, il évalue sa ganadería 105.506 Ptas., soit "en ma faveur pour l'année" : 31.497 Ptas.
Dans les détails intéressants parce que rarement donnés, on notera que Manuel RINCÓN évalue la maintenance des vaches à 2 Ptas. par mois sur un an, soit 4.320 Ptas. au total.

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1915

A la fin de l'année agricole 1914-1915, la ganadería acquiert une plus-value de 20.186,92 Ptas., due principalement à l'augmentation du troupeau des mères qui passe de 180 à 207, soit +27, après les premières tientas. Dans ce total, les parladés de PARLADÉ passent de 91 à 88 (ont-elles été moins prolifiques ? les a-t-il tientées plus durement ? les résultats n'ont-ils pas été ausi bons qu'attendu ?) ; les ibarra de CARVAJAL passent de 37 à 46 ; les vistahermosa de VILLALÓN passent de 12 à 15 ; et les vazqueñas de VALLADARES passent de 34 à 37.
Quant au terrible "MIRLITO" de NANDÍN, il a fini son oeuvre de reproducteur puisqu'il a été lidié le 16 septembre 1915. RINCÓN donne cette fois le détail de ses 86 toros de 1 à 4 ans (4 camadas) : 34, dont 1 de 4ans, sont d'origine parladé ; 19, dont 1 de 4 ans, sont d'origine ibarra par CARVAJAL ; 8 sont d'origine vistahermosa par VILLALÓN ; et 24 sont d'origine vazqueña par VALLADARES. Mais il ne précise pas s'il s'égit de lignées pures ou partiellement croisées (ce qui doit être le cas de certains).
Sur le registre des ventes, on relève : "13 vaches et eralas dont : 1 erala de VILLALÓN, 7 eralas filles d'un toro manso du conocedor de PARLADÉ, 3 eralas de desecho (rebut) de VALLADARES, 1 vache de VALLADARES et une autre de CARVAJAL. [Plus] 1 novillo de 3 ans de VALLADARES, qui ne s'était pas vendu parce que trop grand, et 1 eral de CARVAJALnon plus car manso" Les motifs de ces ventes ne sont pas toujours précisés. Ces 15 têtes ont rapporté 30504,54 Ptas. En outre, la ganadería a vendu : pour le 15 août à Morón, 5 erales et 1 utrero (2.100 Ptas.) ; pour le 16 septembre à Aracena, 4 novillos (2.500 Ptas.)... dont "MIRLITO", alors âgé de 15 ans... en novillada !!!
Finalement, l'élevage dégage un solde positif de 12.046,98 Ptas.


L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1916

A la fin septembre de cette année,le troupeau de vaches est passé de 207 à 248 : +41. "LEÓN" est le seul étalon répertorié comme actif : difficile à admettre pour plus de 100 vaches au minimum (et même si elles ne procréent que tous les 2 ans, il doit bien en rester de 60 à 80...). Du côté des toros, RINCÓN mentionne à cette date : 1 toro de 5 ans, 13 de 4 ans, 14 de 3 ans, 38 de 2 ans et 39 d'1 an. Le solde positif de l'année s'élève à 22.994,62 Ptas. ; mais "le coût des photographies et l'agitation autour du novillo "PALMERO" ", le plus brave qu'on ait jamais vu à Séville, ont entraîné des dépenses importantes, si bien que le solde réel n'est plus que de 10.273,62 Ptas.
Ce "PALMERO" -encaissé dès le 20 avril alors que la course est du 14 mai- et ses 5 frères font l'objet d'une reseña (descripton) détaillée de leurs origines, dans l'ordre de leur sortie. C'est le ganadero qui parle :
° "CANDILEJO" était né d'une mère VILLALÓN et d'un toro de NANDÍN ("MIRLITO") [ = vistahermosa par barbero X pablorromero des origines],
° "PELAITO", un pur PARLADÉ,
° "NEVAITO", de VALLADARES X NANDÍN [ = vazquez X pablorromero des origines],
° "PALMERO", de VALLADARES X NANDÍN [ = vazquez X pablorromero des origines],
° "CHAMORRO", de CARVAJAL [ = ibarra]
° "ALMIRANTE", pur CARVAJAL [ = ibarra].
On voit ainsi dans quel esprit le ganadero a travaillé. Il précise encore :
"Ils ont pesé 279 kg en moyenne [dans les 460 kg en vif], ont été lidiés le 14 par HIPÓLITO, EL TELLO et Manuel DE LOS RÍOS, et valurent rendus 4.500 Ptas."
Cette année-là, Manuel RINCÓN vend encore :
° Le 14 juin " "ZAPATERO" et "INSTALADO", qui ont été lidiés pour les fêtes de la Virgen del Prado, le 20 juin ;
° le 20 juin, 6 novillos de desecho vendus pour Fuentes de León, pour être lidiés 3 le 24 et 3 le 26. 3.376 Ptas."
° Et le 5 septembre, "3 utreros, "MIRLITO" (un fils du premier), "AMARILLO" et "ABUJITO" furent lidiés à Zufre le 10 septembre 1916, et valurent 1.687 Ptas."

La sélection de Manuel RINCÓN va devenir plus complexe après la sensation provoquée par "PALMERO", qui provenait d'une vache de VALLADARES -donc vazqueña-, avec le fameux "MIRLITO" de NANDÍN -donc assiliable à du pablorromero des origines-. Alors que "LEÓN" apparaissait jusqu'ici dans les livres de RINCÓN comme le seul semental, RINCÓN va désormais renforcer ces deux origines (vazqueña et pablorromero-des-origines) dans la ganadería, et préciser dans ses livres quels sont les toros mis sur les vaches de chaque origine. Son intention apparaît clairement : 1- en conserver une partie pure [il va lui falloir remplacer "MIRLITO", voire ajouter un semental de VALLADARES, qui est légèrement différent et beaucoup plus vazqueño], et 2- croiser le reste avec parladé (ou ibarra, et vistahermosa par barbero, qui en sont très proches).

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1917

Pour démarrer l'année 1917, Manuel RINCÓN dispose donc de 248 vaches de tous âges. Sur ce total :
° 135 vaches, âgées de 1à 10 ans, sont des parladé. Parmi elles : - 82 ont été achetées ou étaient déjà conçues par les reproducteurs de Fernando PARLADÉ, - 47 sont filles des premières mères et de "LEÓN", évidemment de PARLADÉ, - 4 sont filles des mêmes premières mères et du semental "FARRUCO", lui aussi de PARLADÉ, - et 2 de ces mêmes premières mères et du semental "DUDOSO" (DOUTEUX)... dont l'origine n'est pas précisée : son nom suggérant que son père n'a pas pu être déterminé de façon certaine.
° 51 vaches, âgées de 1 à 8 ans, sont des ibarra provenant de CARVAJAL. Parmi elles : - 26 sont filles des toros de CARVAJAL, - 4 sont filles de "MIRLITO", de NANDÍN, - 10 sont filles de "LEÓN", de PARLADÉ, - 9 sont filles de "ALMIRANTE", de CARVAJAL, - 1 est fille de "MIRLITO y ALMIRANTE" (autre cas dudoso !), - 1 enfin est fille de "FARRUCO", de PARLADÉ.
° 44 vaches, âgées de 1 à 14 ans, proviennent de VALLADARES. Parmi elles : - 7 sont filles de ses propres toros ; - 27 sont filles de "MIRLITO", de NANDÍN ; - 1 est fille de ZAGALETE, de ??? ; - 3 sont filles de "LEÓN", de PARLADÉ ; - 5 enfin sont filles de "MIRLITO y LEÓN" (ce qui montre qu'à la fin de la période de reproduction, le ganadero mettait son étalon vedette sur les vaches dont il doutait qu'elles aient été prises par le titulaire du lot).
° 18 vaches, âgées de 1 à 10 ans, proviennent de Fernando VILLALÓN. Parmi elles :
- 10 sont filles de toros de la ganadería du ganadero poète, Fernando VILLALÓN ;
- 4 sont filles de "MIRLITO", de NANDÍN ;
- 1 est fille d'un toro de CORREA, soit du pur parladé acheté à la source en 1904, dit-on en général, mais plus probablement en 1910 (voir CORREA) ;
- 1 est fille d'"ALMIRANTE" de CARVAJAL [ = ibarra, qui est la source de parladé] ;
- 2 sont filles de "FARRUCO", ce semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ, et dont le type rappelle celui de MURUBE.

On trouve un millefeuille comparable chez les 106 toros que recense Manuel RINCÓN avec le même soin que ses vaches :
° Le fameux semental "LEÓN", de Parladé, alors âgé de 7 ans ;
° 1 toro fils d'une vache vazqueña de VALLADARES et de "MIRLITO", de NANDÍN (quasiment le pablorromero des origines), alors âgé de 5 ans ;
° Parmi ses 13 toros de 4 ans : - 3 sont nés de vaches CARVAJAL [ = ibarra, qui est la source de parladé] et de "MIRLITO", de NANDÍN [quasiment le pablorromero des origines] ; - 3 sont nés de vaches de Fernando VILLALÓN [du vistahermosa par BARBERO DE UTRERA] et de "MIRLITO", de NANDÍN ; - 4 sont nés de vaches croisées : {vazqueñas de VALLADARES\"MIRLITO", de NANDÍN} X "MIRLITO" [le semental a été mis sur 4 de ses filles, nées de vaches VALLADARES ; ce redoublement est généralement destiné à fixer les caractères d'une lignée, tout en renforçant l'apport de l'étalon] ; - 2 sont nés de vaches semblablement croisées : {vazqueñas de VALLADARES\"MIRLITO", de NANDÍN} X un étalon pur parladé (mère parladeña X "FARRUCO", ce semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ, et dont le type rappelle celui de MURUBE).
° Parmi ses 14 novillos de 3 ans : - 5 sont nés de vaches ibarra provenant de CARVAJAL, et du célèbre parladé "LEÓN" ; - 5 sont nés de vaches parladé, et du même "LEÓN" ; - 3 sont nés de vaches vazqueñas de VALLADARES, et du semental quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN ; - 1 est né d'une vache croisée : {vazqueña de VALLADARES\"MIRLITO" de NANDÍN}, et de "MIRLITO" [même procédé qu'avec 4 toros cuatreños, cf. ci-dessus].
° Parmi ses 38 erales de 2 ans, on voit la montée de l'apport parladé :
° - 20 sont nés de vaches parladé (toute pures ???) et du fameux parladé "LEÓN" ;
° - 2 sont nés de vaches vazqueñas de VALLADARES, et de "LEÓN" ;
° - 7 sont nés de vaches diversement croisées :
-° 1 est né d'une mère { ibarra de CARVAJAL\"LEÓN"}, et de l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL ;
-° 2 sont nés d'une mère { vazqueña de VALLADARES\"LEÓN" }, et du quasi pablorromero "MIRLITO" de NANDÍN ;
-° 1 est né d'une mère { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN }, et de ;
-° 1 est né d'une mère parladé et de "DUDOSO" (DOUTEUX), dont l'origine est incertaine ;
-° 1 est né d'une mère { ibarra de CARVAJAL\le quasi pablorromero "MIRLITO"}, et de l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL ;
-° 2 sont nés d'une mère { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN }, et "MIRLITO" à nouveau (renforcement de l'apport NANDÍN) ;
-° 2 sont nés d'une mère vistahermosa par BARBERO DE UTRERA de Fernando VILLALÓN, et du quasi pablorromero "MIRLITO".
° Parmi ses 37 añojos de l'année :
-° 2 proviennent de vaches vistahermosas par BARBERO DE UTRERA, de Fernando VILLALÓN\le parladé "LEÓN" ; -° 2 proviennent de vaches ibarra de CARVAJAL\"FARRUCO", ce semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ, et dont le type rappelle celui de MURUBE ; -° 2 proviennent de vaches { vazqueñas de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN } et de ce même "FARRUCO" ; -° 15, pures parladé, proviennent de vaches de Fernando PARLADÉ et de son "LEÓN" ; -° 2 proviennent de vaches { vazqueñas de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN } et du parladé "LEÓN" ; -° 3 proviennent de vaches ibarras de CARVAJAL X "LEÓN" ; -° 4 proviennent de vaches ibarras de CARVAJAL X l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL ; -° 2 proviennent de vaches vazqueñas de VALLADARES X "LEÓN" ; -° 2 proviennent de vaches vazqueñas de VALLADARES X l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL ; -° 2 proviennent de vaches parladés X "FARRUCO", le semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ ; -° 1 provient d'une vache { vazqueñas de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN } et de "LEÓN" ; -° 1 provient d'une vache { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN } et d'"ALMIRANTE" de CARVAJAL ; -° 1 provient d'une vache { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero "MIRLITO",de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN } et de "FARRUCO", le semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ.

Finalement, manuel RINCÓN recense au 30 septembre 1917, fin de son année agricole et ganadera, "427 têtes pour une valeur de 174.154,79 Ptas." (les centimes sur des sommes pareilles disnt la rigueur scrupuleuse de l'homme d'affaires).
Cette année-là, il a embarqué le 6 mai "une novillada pour Séville avec, par ordre de lidia, "SANGRAOR" de CARVAJAL [encaste ibarra], "SEVILLANO" de Fernando VILLALÓN [caste vistahermosas par BARBERO DE UTRERA], "SEGUIDITO" de CARVAJAL, "BOTONERO", "PRIMOROSO" et "BONITO" de VALLADARES [encaste vazqueño ]. Tous fils de "MIRLITO" de NANDÍN, poids 294 kg [dans les 490kg en vif], 10 chevaux, 17 chutes et 28 piques. Vendus 4.500 Ptas. plus des entrées pour un montant de 300." Dans son bilan en fin de temporada, la presse retient :"Séville, 6 mai. Bien présentés. 4 appréciables et 2 braves, surtout "BONITO". Ce ganadero vend peu, mais est à recommander. Reste à savoir quand il ressortira un autre toro "PALMERO" de la qualité de celui qui fit sensation à Séville l'année précédente." Le 26 mai, il a aussi vendu "2 novillos de 2ans pour la festividad del Prado à Higuera : "SOLTERO" de CARVAJAL, père "MIRLITO", et "SANGRAOR" de CARVAJAL ; poids 184 kg [dans les 300 kg en vif], prix 800 Ptas."
A la charnière des années 1917-1918, les informations données par Terres Taurines n°43, p.95, manquent de netteté : on ne sait pas très bien où commence 1918 dans le texte. Le 24 juin 1917(?), Manuel RINCÓN note : "un novillo, "CHOCERO" de CARVAJAL [encaste ibarra], donné à l'Église pour financer ses oeuvres, poids 221 kg [dans les 365 kg en vif], boiteux depuis sa tienta." Un don qu'il estime à 250 Ptas. Ensuite, il vend pour 128 Ptas. de peaux. Et le 28 août, il vend "6 novillos pour la feria de Mérida, à lidier le 3 septembre : "NAZARENO", "BONITO", "TUMBAGUERO", "ESCAPULARIO", "CAUTIVO" et "CIGUËÑO" qui furent bons, tuèrent 8 chevaux et furent toréés par "VARELITO", "ANDALUZ" et "GALLITO DE ZAFRA", achetés par les señores MORERA ROBLES de Zafra." Ils ont été payés 4.000 Ptas.

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1918

Ces énumérations sont assez fastidieuses. Il est quasi impossible de tout retenir de mémoire. Mais elles font bien percevoir le travail, si souvent secret, d'un grand ganadero. Il vaut la peine de profiter de cette opportunité et d'en retenir l'idée générale.
Au 30 septembre 1918, Manuel RINCÓN estime la valeur de son troupeau à 191.641,87 Ptas. (les centimes sont toujours scrupuleusement notés !) Dans ses comptes, le vieillisant parladé "LEÓN", acheté 10.000 Ptas., n'est plus côté qu'à 7.000 : sans doute la conséquence de sa suractivité dans l'élevage. Mais "FARRUCO", tout aussi parladé, auquel est confiée la mission de renforcer l'apport parladé chez les filles de "LEÓN", n'est côté qu'une misère en comparaison : 625 Ptas. Le troupeau des mères, lui, est passé à 278 têtes, dont 152 PARLADÉ, 61 ibarras de CARVAJAL, 48 vazqueñas de VALLADARES, 17 vistahermosas par BARBERO DE UTRERA de Fernando VILLALÓN : soit 30 vaches de plus par rapport à 1917.
Manuel RINCÓN garde sa philosophie et poursuit son gazpacho andalou, comme dit Terres Taurines : il explore toutes les possibilités de croisement que lui offrent ses diverses origines. Ainsi :
° Sur les 152 vaches parladé, il met les étalons parladés "LEÓN" (61), "FARRUCO" (7) - "PALMERO", fils du fameux "MIRLITO" [étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907, d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño, très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal, ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño] (3) - et "DUDOSO", le bien nommé,(2).
° Sur les 58 vaches ibarras de CARVAJAL, il met : les toros de CARVAJAL (25) - le quasi pablorromero des origines "MIRLITO" de NANDÍN (4) - le parladé "LEÓN" de PARLADÉ (15) - l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL (9) - le parladé "FARRUCO" (2) - le croisé vazqueño (VALLADARES) X "PALMERO" [fils du fameux "MIRLITO", étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907, d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño (3).
Et sur les 3 vaches croisées { ibarras de CARVAJAL X NANDÍN }, il met l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL (1), et le parladé "LEÓN".
° Sur les 48 vaches vazqueñas de VALLADARES : 6 sont filles de toros VALLADARES ; 27 sont filles du quasi pablorromero des origines "MIRLITO" de NANDÍN ; 1 est fille d'une vache { vazqueña de VALLADARES\un quasi pablorromero des origines de NANDÍN } X "MIRLITO". Voilà déjà un beau millefeuilles. Il y ajoute les croisements suivants :
Sur 1 vache { vazqueña de VALLADARES\"MIRLITO", quasi pablorromero des origines de NANDÍN }, RINCÓN a mis le toro "ZAGALETE" qui est lui-même un croisement VALLADARES X NANDÍN - sur 3 vaches vazqueñas de VALLADARES, il a a mis le parladé "LEÓN" - sur 9 autres { vazqueñas de VALLADARES\"MIRLITO", quasi pablorromero des origines de NANDÍN }, il a mis encore le parladé "LEÓN" - et sur 1 { vazqueña de VALLADARES\"MIRLITO", quasi pablorromero des origines de NANDÍN }, il a mis le pur parladé "FARRUCO".
° Sur les 17 vaches vistahermosas par BARBERO DE UTRERA de Fernando VILLALÓN, il a mis : des toros de VILLALÓN (9) - "MIRLITO", quasi pablorromero des origines de NANDÍN (4) - un toro de CORREA, soit du pur parladé (1) - l'ibarra "ALMIRANTE" de CARVAJAL (1) - le pur parladé "FARRUCO" (2).

Même soin méticuleux à détailler le troupeau des 134 machos :
° 1 : le fameux parladé "LEÓN", qui a maintenant 8 ans.
° 4 cinqueños ainsi répartis : 1 est le produit d'une vache ibarra de CARVAJAL X le quasi pablorromero des origines "MIRLITO", de NANDÍN - 2 sont le produit d'une vache { vazqueños de VALLADARES\"MIRLITO", quasi pablorromero des origines de NANDÍN } X "MIRLITO" - 1 est le produit d'une vache de même origine mais avec le parladé "FARRUCO".
° 10 cuatreños ainsi répartis : 3 sont le produit d'une vache ibarra de CARVAJAL X le parladé "LEÓN" - 5 sont de purs parladés - 1 est le produit d'une vache vazqueña de VALLADARES X le quasi pablorromero des origines "MIRLITO", de NANDÍN - 1 est le produit d'une vache { vazqueña de VALLADARES\"MIRLITO", quasi pablorromero des origines de NANDÍN } X "MIRLITO".
° 35 utreros de l'année 1918, ainsi répartis : 20 sont nés de vaches parladé X le parladé "LEÓN" - 2 sont nés de vaches vazqueñas de VALLADARES X "LEÓN" - 5 sont nés de vaches ibarra de CARVAJAL X "ALMIRANTE" du même CARVAJAL - 2 sont nés de vaches vazqueñas de VALLADARES X le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" de NANDÍN - 1 est né d'une vache { vazqueña de VALLADARES\"MIRLITO" } X "MIRLITO" - 1 est né d'une vache { vazqueña de VALLADARES\"MIRLITO" } X le parladé "LEÓN" - 1 est né d'une vache parladé X l'indéterminé "DUDOSO" - 2 sont nés de vaches { vazqueñsa de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" } X "MIRLITO" - et 1 est né d'une vache vistahermosas par BARBERO DE UTRERA de Fernando VILLALÓN X "MIRLITO".
° 20 erales tout aussi divers : 2 sont nés de vaches vistahermosas par BARBERO DE UTRERA de Fernando VILLALÓN X le parladé "LEÓN" - 2 sont nés de vaches { ibarra de CARVAJAL\"LEÓN" } X "FARRUCO", ce semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ, et dont le type rappelle celui de MURUBE - 2 sont nés de vaches vazqueñas de VALLADARES X "MIRLITO" - 14 sont nés de vaches parladé X le parladé "LEÓN" - 2 sont nés de vaches { vazqueñas de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" de NANDÍN } X "LEÓN" - 3 sont nés de vaches ibarras de CARVAJAL X le parladé "LEÓN" - 4 sont nés de vaches ibarra de CARVAJAL X "ALMIRANTE" du même CARVAJAL - 2 sont nés de vaches vazqueña de VALLADARES X le parladé "LEÓN" - 2 sont nés de vaches vazqueña de VALLADARES X l'ibarra de CARVAJAL "ALMIRANTE" - 2 sont nés de vaches parladé X "FARRUCO", ce semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ - 1 est né d'une vache assez complexe : { (vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO") X un toro de VALLADARES } X le parladé "LEÓN" - 1 est né d'une vache { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" } X l'ibarra de CARVAJAL "ALMIRANTE" - et 1 est né d'une vache { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" } X "FARRUCO", semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ.
° Quant aux 48 añojos de l'année 1918, ils sont tout aussi divers : 2 sont nés de vaches parladé X le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO 2", fils de "MIRLITO" de NANDÍN [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé]- 5 sont nés de vaches ibarras de CARVAJAL X le parladé "LEÓN" - 4 sont nés de vaches ibarras de CARVAJAL X "PALMERO" [fils du fameux "MIRLITO", étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907, d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño] (ce grand PALMERO a été lidié le 14 mai 1916 à Séville : il a dû procréer peu avant ! Le mieux serait encore de penser que ces añojos ont quasiment 2 ans !) - 4 sont nés de vaches de VILLALÓN, pures vistahermosas par BARBERO DE UTRERA X le vazqueño "PALMERO" (voir ci-dessus) - 1 est né d'une vache { vazqueña de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" } X le vazqueño "PALMERO" fils de "MIRLITO" (voir ci-dessus) - 5 sont nés de vaches (vazqueñas de VALLADARES X le parladé "LEÓN" - 14 sont nés de vaches parladé X "LEÓN" - 4 sont nés de vaches parladé X le vazqueño "PALMERO" (fils du fameux "MIRLITO", étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907 d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño, très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño). - 1 est né d'une vache de VILLALÓN, pure vistahermosa par BARBERO DE UTRERA X le parladé "LEÓN" - 4 sont nés de vaches { vazqueñas de VALLADARES\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" } X le parladé "LEÓN" - 1 est né d'une vache { ibarras de CARVAJAL\le quasi pablorromero des origines, "MIRLITO" } X le vazqueño "PALMERO" (voir ci-dessus) - 1 est né d'une vache { vazqueña de VALLADARES X le vazqueño "PALMERO" (voir ci-dessus) - 2 sont nés de vaches parladé X "FARRUCO", semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ, et dont le type rappelle celui de MURUBE.

Finissons avec deux anotations méticuleuses typiques de Manuel RINCÓN. Pour le prix de la viande, il a cédé à Séville le novillo pur parladé "SEVILLANO", qui avait une corne cassée : lidié avec d'autres de la Viuda de CONCHA y SIERRA, NANDÍN, VILLALÓN, SALAS et FLORES [lequel dans la tribu des FLORES ?...], il "fut le meilleur". Ou encore : "en couvrant la vache "NAZARENA", "FARRUCO" l'a faite tomber et lui a cassé la patte. Sa peau a valu 160 Ptas. "
Le fait important de cette temporada 1918 est la novillada de la présentation de Manuel RINCÓN à Madrid, le 18 juin. Il détaille les origines de chaque novillo selon leur ordre de sortie : "CHICHARITO" de PARLADÉ, "PELUQUERO" de GONZÁLEZ NANDÍN, "PRIMOROSO" de GONZÁLEZ NANDÍN, "CHICUELO" [vache] de VALLADARES X [toro de] NANDÍN, "PELAITO" de PARLADÉ, "BONITO" [vache] de NANDÍN X [toro de] PARLADÉ. "Tous, sauf el "PELUQUERO", très supérieurs selon la presse ; 5 furent ovationnés et ce début fut aussi important ou meilleur que celui de Séville." Le lot pesa en moyenne 254 kg en canal, soit dans les 415 en vif ; ils prit 25 piques, tua 8 chevaux, et fut vendu 4.500 Ptas, soit 750 le novillo. Au cartel "VARELITO" et "DOMINGUÍN". De fait, la presse est dithyrambique : "Ce fut un début ô combien brillant que celui du señor RINCÓN, et ses toros se montrèrent dignes frères du grand "PALMERO", lidié à Séville le 14 mai 1916."
On trouve aussi dans les livres de Manuel RINCÓN, en date de 8 juillet 1918, la mention de 5 novillos vendu ce jour-là, qui seront lidiés les 15 et 18 août à la "Monumental" de Barcelone. Il raconte : lidiés le 15, " "FAGALETE", 3 ans, y alla sans avoir été tienté car il était borgne, fils d'une mère [vazqueña] de VALLADARES et de "LEÓN" de PARLADÉ ; il fut tardo, 2 piques, 2 chutes, et fut banderillé à feu sans le mériter ; "OREGERO", 5 ans, mère [quasi pablorromero des origines] GONZÁLEZ NANDÍN et père "LEÓN", 5 piques, 2 chutes, bon lors des 3 tercios ; "GORDITO" supérieur, pur parladé, fils de "LEÓN", 6 piques, 5 chutes, 1 cheval tué." _ Lidiés le 18 : " "VENGATIVO" fut supérieur, de mère [vazqueña] VALLADARES et père [quasi pablorromero des origines] "MIRLITO" de NANDÍN, 6 piques, 2 chutes, 1 cheval ; "CIGARRERO", bon, pur parladé, et comme le précédent 6 piques, 2 chutes, 1 cheval ; "GORDITO" et "VENGATIVO" ovationnés."
Une question se pose. Juan BELMONTE et "JOSELITO" sont familiers des tentaderos des fincas de "LOS LOZANOS" et "LAS CIGÜEÑAS" : pourquoi ne sont-ils pas annoncés avec ces fameux toros de RINCÓN ? Le plus vraisemblable est qu'ils attendent l'entrée en piste des produits de "LEÓN" avec des vaches parladé, car la caste vazqueña n'a plus les faveurs de la torería.


L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1919

En 1919, Manuel RINCÓN vend plus que jamais. Valorisation totale en fin d'année (très probablement fin septembre) : 15.161,24 Ptas. Pourtant, il aligne une perte de 32.223,32 Ptas. C'est, en partie, qu'en septembre de cette année-là, le troupeau est passé de 308 vaches à 293 (moins value : 4.000 Ptas.), et de 139 machos à 128 (moins value : 6.000 Ptas.)
Le ganadero poursuit ses recherches en multipliant les unions croisées, dans lesquelles on retrouve jusqu'à ses 5 origines. "LEÓN", qui a maintenant 9 ans, est le roi de cette ganadería de 421 têtes (+ 15 cabestros). Les résultats en course confirment l'ascension qualitative du troupeau :
° Le 24 juillet, vente de 6 novillos à lidier à Cordoue le 29, pour la somme de 5.500 Ptas. : les prix augmentent. "Ce fut une course supérieure, ils prirent 26 piques pour 11 chutes, 8 chevaux, très nobles et suaves, ils firent un scandale [au sens espagnol de phénoménal !]."
° Le 24 août, vente de 6 novillos pour Zafra "bons dans l'ensemble, 23 piques, 10 chutes, 9 chevaux, ovationnés à l'arrastre les second et dernier, celui-ci, "LLOROSO", également à sa sortie. Ils valurent au départ de Salteras 5.500 Ptas."
° Le 30 septembre, sont embarqués 4 toros pour sa présentation à Séville en corrida, le dernier jour de la ferai de la San Miguel : "Lidiés avec 4 autres de don Tomás PEREZ DE LA CONCHA, supérieurs, ovations au ganadero et à tous les toros à l'arrastre, 7 chevaux, tous purs parladés, nommés "POLVORILLO", "CORRECOSTAS", "MOJOSO" et "FURIOSO" ; avant la fin de la corrida, on me commanda une corrida pour la Feria d'avril 1920. Les 4 toros valurent 6.500 Ptas." Confirmation dans la presse : "4 toros petits, mais très fins, très jolis, gros, très braves et nobles (...) le 3e castaño et les autres noirs. "POLVORILLO" et "MOJOSO" [le journaliste l'appelle MORO] furent massacrés par les picadors. Beau triomphe du señor RINCÓN dans la Maestranza. Enhorabuena."
° En cette année 1919, la presse recense encore des corridas dans son bilan de fin d'année : "6 toros à Córdoba, Zafra, Montoro, tous très braves comme tous ceux qui sortent de ce troupeau composés de vaches et d'un semental de PARLADÉ [le mythe du pur parladé...]. Une nouvelle fois, il faut féliciter ce ganadero de bon coeur."
° RINCÓN signale aussi dans ses livres :
- le 19 octobre, "un novillo pur parladé, "GORDITO", lidié à Séville avec un de NANDÍN, Rufino MORENO SANTAMARÍA, DARNAUDE (auparavant de son oncle Gregorio CAMPOS), qui fut bon, se congestionna, puis finit tardo car il ne voyait pas ; il fut celui qui fit les choses les moins, laides selon El Liberal."
- Le 20 octobre, 2 novillos à Jaén qui "furent braves, vendus 1.250 Ptas."
Total des ventes 1919 : 39.655 Ptas. Mais le plus important est bien qu'après la présentation en corrida à la Maestranza de Séville, Juan BELMONTE décide d'y combattre les toros de son ami, tandis que "JOSELITO", qui a soutenu la construction de la Monumental, concurrente, dans le barrio de San Bernardo [inaugurée le 6 juin 1918] et y réserve ses prestations, lui achète 2 novilladas.

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1920

Au 30 septembre 1920, Manuel RINCÓN dresse le bilan de son troupeau. Le vieux semental "LEÓN", qui a 10 ans, n'est plus côté qu'à 5.000 Ptas (la moitié de son prix d'achat) ; les 3 autres étalons parladés : "FARRUCO" 7 ans n°40, "CUQUERO" 5 ans n°132, et "FARRUCO" 5 ans n°138, ne sont côtés que 625 Ptas. chacun. La ganadería se compose de 509 têtes au lieu de 436 l'année précédente, et sa valeur estimée à 196.766,03 Ptas. au lieu de 181.263,22 (Ah! ces centimes sur des sommes aussi faramineuses...), soit une plus-value de 15.502,81 Ptas.
Durant la temporada 1920, 4 lots ont été lidiés à Séville :
° "6 toros le 20 avril, pour la Feria de Séville aux arènes de la Maestranza, dans cet ordre : "MILAGRERO", "PELAITO", "PESADITO" n°113, "PESADITO" n°68, "MIRLITO" n°83, "BANDERILLO" n°79. Ils prirent 26 piques, 11 chutes, 6 chevaux. Furent bons "PESADITO" n°113 et "BANDERILLO" n°79 ; moyens "MILAGRERO" et "PESADITO" n°68 ; acceptables "PELAITO" n°140 et "MIRLITO" n°83. Ils pesèrent 288 kg de moyenne [soit dans les 475 kg en vif] et 2 furent ovationnés. Valeur 10.000 Ptas." Au cartel Juan BELMONTE, "VARELITO" et "CHICUELO". Loin de briller, BELMONTE se fait siffler. Face au 3e, "CHICUELO "débute par 3 naturelles desquelles la 1ère et la 3e furent de véritables sculptures et il n'y a pas de nom pour les qualifier." Vuelta. Face au dernier, "une superbe faena composée de passes de pitón a rabo, modèle d'art exquis et d'élégance. Ovations, olés et musique." Quant à "VARELITO", "la faena de muleta est vulgaire mais l'estocade est incommensurable..." (ONARRES dans Sol y Sombra). On peut supposer que Manuel RINCÓN regrette que son ami BELMONTE n'ait pas triomphé devant ses toros, et qu'il n'est pas aussi satisfait que semblent le dire ses notes... Et si tel est le cas, il aura trouvé quelque consolation le lendemain dans la déconvenue de Carmen de FEDERICO, épouse URQUIJO : même "JOSELITO" se fait siffler devant manso banderillé "à feu", malgré tous les efforts des toreros pour l'éviter.
° Deux mois plus tard, le 20 juin, RINCÓN revient à la Maestranza en novillada : "Dans l'ordre, "BRUGITO", "LABRAOR", "HEROINO", "AMARILLO", "INSTALADO", "LECHUZO" ; 26 piques, 11 chutes, 10 chevaux. "BRUGITO" fut un bon toro, 4 piques, 2 chutes. "LABRAOR" satisfaisant, "HEROINO" supérieur, "AMARILLO" (6,3,2) aussi, "INSTALADO" (9,1,2) également. Ce fut une bonne novillada, le, public sortit très satisfait et ovationna les 2e et 3e. 5.000 Ptas. Au cartel, "FACULTADES" qui reçoit une cornada, CORREA MONTES et VILLALTA."
Dans la Monumental sévillane de "JOSELITO", RINCÓN présente 2 autres lots :
° une novillada le 15 août, pour 6.000 Ptas. : " "TREMENDO" TB(toro bueno), "CIGARRERO" TB, "DINAMITA" TS (toro superior) , "DESVIADO" TS, "MADRILEÑO" acceptable, "ZUFREÑO" TS, tous purs parladés. 1427 kg en tout [soit 392 kg de moyenne, donc en vif], ovationnés les 1er et 2e, ovation délirante pendant les piques du dernier pour le toro et le ganadero ; ce fut une novillada supérieure : 25 piques, 16 chites, 11 chevaux"
° une autre novillada, toujours pour 6.000 Ptas., le 3 octobre (donc après la mort de "JOSELITO" à Talavera, qui entrainera la fermeture de ces arènes). Au cartel, "MAERA", "FACULTADES" et "JOSEIO DE MÁLAGA" : " "BANDERILLO" bon, "LANGOSTO" supérieur, "HUERFANITO" supérieur, "TORMENTA" bon, "SALTERO" bon, "TORRE ALTA" supérieur ; ce fut une novillada supérieure, 4 furent ovationnés et le ganadero aussi à la fin."
La presse n'est pas avare de compliments : "Chaque année, ce consciencieux ganadero jouit d'un cartel à la hausse car ses bêtes réunissent toutes les conditions que recherchent les aficionados les plus exigeants et les lidiadores les plus regardants. Les toros du señor RINCÓN sont lutôt de taille réduite [voir, par exemple, le novillo "TORRE ALTA" du 10 octobre 1920, ou ce toro de BELMONTE le 20 juin] mais braves et nobles comme aucun. De la corrida lidiée à Séville se distinguèrent "PESADITO" et "BANDERILLO", qui furent justement ovationnés à l'arrastre, ainsi que 2 des novillos courus dans cette même arène le 20 juin, et 2 autres lidiés dans la Monumental le 15 août, dont 1, le bravissime "ZUFREÑO", figure au tableau d'honneur de la temporada. C'est un des meilleurs ganaderos de la temporada car toutes les bêtes porteuses de sa devise furent magnifiquemebt braves."

Comment comprendre une telle continuité dans le succès ? Selon son habitude, Manuel RINCÓN ne présente en piste que des camadas courtes : 6 toros et 25 novillos. Il possède pourtant, en cette année 1920 :
° 202 vaches parladés ;
° 59 vaches, vazqueñas, de valladares rincón ;
° 61 vaches de CARVAJAL, pures ibarras ;
° et 22 vaches de Fernando VILLALÓN, pures vistahermosas par BARBERO et José Antonio ADALID, soit encore du pur vistahermosa par BARBERO DE UTRERA.
C'est dire qu'il ne lidie que le meilleur de ses camadas, certainement après tienta par acoso y derribo. Les actuels industriels de l'élevage du toro bravo, qui tiennent le haut du pavé, devraient s'en souvenir !

Et le millefeuille se poursuit :
° Parmi les 202 vaches parladés, "LEÓN" en a couvert 96 et "FARRUCO" 27 ; tous 2 sont purs parladés. "PALMERO" [lidié en 1916 à Séville, était fils de "MIRLITO", de NANDÍN d'encaste équivalent au pablorromero des origines X une vache de VALLADARES d'encaste vazqueño] en a couvert 2, et "MIRLITO 2" [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé] 11.
Et les 66 autres ???
° Parmi les 59 vaches vazqueñas de valladares rincón, le quasi pablorromero des origines "MIRLITO 2" [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé] en a couvert 16, et le parladé "LEÓN" 3.
Mais on trouve aussi des assemblages plus complexes dans lesquels on reconnaît le souci constant du ganadero de ne rien perdre de son patrimoine génétique :
- Un toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/"MIRLITO"/le pur parladé "CORRECOSTAS" a couvert 1 vache de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles valladares rincón/"MIRLITO" d'encaste équivalent au pablorromero des origines/"CORRECOSTAS" a couvert 2 vaches de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles valladares rincón/valladares rincón/"MIRLITO" a couvert 1 vache de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/"MIRLITO" a couvert 6 vaches de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/"FARRUCO" pur parladé a couvert 6 vaches de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/le célèbre parladé "LEÓN" a couvert 16 vaches de valladares rincón ;
- Un autre toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/"FARRUCO" pur parladé a couvert 1 vache de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/"LEÓN"/"FARRUCO" a couvert 1 vache de valladares rincón ;
- Un toro d'ascendances paternelles "MIRLITO"/"MIRLITO"/"LEÓN" a couvert 1 vache de valladares rincón.
Et les 5 autres vaches valladares ???

° Parmi les 61 vaches ibarras de CARVAJAL :
- 21 viennent de chez CARVAJAL ;
- 5 sont filles d'"ALMIRANTE", lui-même pur CARVAJAL ;
- 15 sont filles du fameux parladé "LEÓN" ;
- 4 sont filles du parladé "FARRUCO" ;
- 1 est fille d'un amalgame ibarra de CARVAJAL/"LEÓN"/"FARRUCO" ;
- 1 est fille d'un amalgame ibarra de CARVAJAL/"MIRLITO", de NANDÍN, d'encaste équivalent au pablorromero des origines/parladé "FARRUCO" ;
- 2 sont filles d'un amalgame ibarra de CARVAJAL/le quasi pablorromero des origines "MIRLITO", de NANDÍN/le parladé "LEÓN" ;
- 6 sont filles de "MIRLITO 2", fils de "MIRLITO" de NANDÍN [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé] ;
- 2 sont filles du pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 1 est fille du vazqueño "PALMERO" [fils du fameux "MIRLITO", étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907 d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño, très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño] ;
- 1 est fille d'un amalgame ibarra de CARVAJAL/le pablorromero des origines "MIRLITO"/l'ibarra de CARVAJAL "ALMIRANTE" ;
- 1 est fille d'un amalgame ibarra de CARVAJAL/ibarra de CARVAJAL/le parladé "LEÓN" ;
- 1 est fille d'un amalgame ibarra de CARVAJAL/le parladé "LEÓN"/le quasi pablorromero des origines "MIRLITO 2" [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé].

° Pour ce qui est des 22 vaches de Fernando VILLALÓN, pures vistahermosas par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID :
- 8 sont pures VILLALÓN ;
- 3 sont filles du fameux parladé "LEÓN" ;
- 1 est fille du pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 3 sont filles du quasi pablorromero des origines "MIRLITO", de NANDÍN ;
- 1 est fille d'un toro de CORREA, soit du pur parladé acheté à la source
; - 1 est fille d'un amalgame vistahermosa de Fernando VILLALÓN/le quasi pablorromero des origines "MIRLITO"/le parladé "CORRECOSTAS" ;
- 2 sont filles d'un amalgame {vistahermosa de Fernando VILLALÓN/"FARRUCO", ce semental issu des vaches achetées pleines à Fernando PARLADÉ, et dont le type rappelle celui de MURUBE/le fameux parladé "LEÓN" du pur parladé} X ce même "FARRUCO" ;
- 1 est fille d'un amalgame vistahermosa de Fernando VILLALÓN/le quasi pablorromero des origines "MIRLITO"/le parladé "LEÓN" ;
- 1 est fille de "MIRLITO 2" [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé].

Au 30 septembre 1920, la ganadería compte 150 machos :
° 6 toros de 5 ans et plus : le vieux "LEÓN", qui a 11 ans ; le pur parladé "FARRUCO" qui a 7 ans ; 1 parladé/"LEÓN" de 5 ans ; 1 vazqueño de valladares rincón/"LEÓN" de 5 ans aussi ; 1 ibarra de CARVAJAL X "ALMIRANTE", de même origine, 5 ans encore ; 1 vistahermosa de Fernando VILLALÓN/"LEÓN" de 5 ans aussi.
° 24 toros de 4 ans, constituant la camada des toros pour 1921 :
- 10 sont parladé/le pur parladé "LEÓN" ;
- 2 sont parladé/le pur parladé "FARRUCO"
- 3 sont ibarra de CARVAJAL/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est vazqueño de valladares rincón/"LEÓN"
- 1 est vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est vistahermosa de Fernando VILLALÓN/"LEÓN" ;
- 2 sont parladé/"MIRLITO 2" [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé];
- 2 sont vistahermosa de Fernando VILLALÓN/le vazqueño "PALMERO" [fils du fameux "MIRLITO" de Juan José GONZÁLEZ NANDÍN d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño, très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño] ; - 2 sont parladé/le vazqueño "PALMERO".
° 19 utreros (toros de 3 ans) ainsi répartis :
- 4 sont parladé/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est parladé/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 3 sont vistahermosa de Fernando VILLALÓN/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est vazqueño de valladares rincón/pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est vistahermosas, par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID, de Fernando VILLALÓN/pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est parladé/"MIRLITO 2" [un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé]; - 3 sont ibarra de CARVAJAL/le même "MIRLITO 2" ;
- 2 sont ibarra de CARVAJAL/parladé/le même "MIRLITO 2" ;
° 32 erales (toros de 2 ans), toujours mixés :
- 9 sont parladé/le pur parladé "LEÓN" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/le pur parladé "LEÓN" ;
- 2 sont vistahermosas, par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID, de Fernando VILLALÓN/"LEÓN" ;
- 2 sont vazqueños de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/"LEÓN" ;
- 1 est vazqueños de valladares rincón/"LEÓN" ;
- 1 est vazqueños de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est vistahermosa, par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID, de Fernando VILLALÓN/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 1 est parladé/le pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 1 est vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/le pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 1 est vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/le pur parladé "CORRECOSTAS" ;
- 7 sont parladé/"MIRLITO 2" [fils de "MIRLITO" de NANDÍN : un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé] ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/"MIRLITO 2" ;
- 2 sont ibarra de CARVAJAL/parladé/"MIRLITO 2" ;
- 1 est vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/"MIRLITO 2" ;
° 37 añojos (toros de 1 an) toujours aussi divers :
- 2 sont ibarra de CARVAJAL/parladé/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est ibarra de CARVAJAL/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 23 sont parladé/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 1 est parladé/"DUDOSO" [indéterminé]/"FARRUCO" ;
- 3 sont vazqueños de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé/"FARRUCO" ;
- 2 sont vazqueños de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/"FARRUCO" ;
- 1 est vistahermosa, par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID, de Fernando VILLALÓN/pur parladé de CORREA, acheté à la source/"FARRUCO" ;
- 1 est vistahermosa, par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID, de Fernando VILLALÓN/le pur parladé "FARRUCO" ;
- 2 sont parladé/"MIRLITO 2" [fils de "MIRLITO" de NANDÍN : un assemblage vazqueño de valladares rincón/quasi pablorromero des origines de NANDÍN/parladé] ;
Chose très notable, avec quelque 344 vaches, Manuel RINCÓN n'a jamais lidié plus d'une douzaine de toros et une vingtaine de novillos par an, soit une 30aine de machos ; son troupeau devrait lui en donner au moins le triple ! Il se trouve qu'il n'en est rien : ses livres montrent qu'en 1920, il n'en a marqué que 35. Quelle est l'explication ???

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1921 : VERS L'ABSORPTION PAR LE SANG PARLADÉ

En 1914, Fernando PARLADÉ a vendu les restes de son troupeau à Luis GAMERO CÍVICO ; son nom passe peu à peu dans l'oubli. Il reste cependant une référence prestigieuse pour ceux qui lui ont acquis du bétail, mais : la marquise de TAMARÓN, ruinée, a dû vendre en 1919/1920 au conde de la CORTE, après avoir tenté un audacieux amalgame avec des bêtes de Félix URCOLA ; et les frères GAMERO CÍVICO, qui ont hérité du fer de leur père, vont devoir s'en défaire pour une sombre affaire juridique (se défaire de celui de Ybarra que PARLADÉ avait acheté et conservé sans l'utiliser ? ou, très probablement, du nouveau et prestigieux fer Parladé ?). Déjà réputé comme gestionnaire prudent, et connu comme assez riche pour pouvoir sélectionner sans pitié, Manuel RINCÓN apparaît d'autant plus comme une valeur sûre. Est-ce la raison pour laquelle il augmente le nombre de toros lidés en 1921 ?...
Toros de RINCÓN lidiés en 1921
D'après les propres livres de Manuel RINCÓN :
° 6 toros lidiés le 17 avril à la Maestranza de Séville, pendant la Feria : " "HERRERO" TB (très bien), "PRESIDIARIO" TS (toro supérieur), ovation au toro et au ganadero pendant la suerte de varas, "LAMPARILLO" C (cumplió = acceptable), "CHUCERO" TB, "COREOVILLO" TB, "TUMBAGUERO" C ; 24 piques, 12 chutes, 9 chevaux tués et quatre morts à l'écurie, total 13. "PRESIDIARIO" fut le meilleur toro de la feria. 12.000 ptas." BELMONTE les torée avec son frère Manuel et "CHICUELO". À "HERRERO", pourtant "brave en 4 piqes et 2 chutes", il fait une faena "vulgaire". Face à "CHUCERO", "negro et armé large, il s'efforce vaillamment, et comme le toro s'arrête et ne bouge plus, il cherche les adornos, puis s'installe de façon téméraire à genoux devant sa tête à diverses reprises, le frappant au mufle et faisant mille folies propres à un novillero débutant..." Vuelta et pétition d'oreille (comme quoi les plus grandes vedettes ont toujours eu leurs faiblesses !).
° 6 novillos lidiés à Zaragoza le 17 avril (le même jour ? ou erreur de copie ?) : "FASTIDIOSO" TB, ovationné pendant les piques et à l'arrastre ; "MEDIA LUNA" TB, ovationné pendant les piques et à l'arrastre ; "AFAJONERO" TS, ovationné pendant les piques tandis que la musique joue et que FABIÁN est appelé 2 fois à saluer en piste par le public en délire, grande ovation et musique à l'arrastre ; "MIRLITO" (encore un !) TS, ovationné pendant les piques et à l'arrastre ; "OREGERO" C (a cumplido : correct)ovationné à l'arrastre ; "SANGRAOR" TS, ovationné pendant les piques et musique, salut en piste de FABIÁN, ovation et musique à l'arrastre. 250 kg de moyenne (soit 410 kg en vif) ; 6.000 ptas.
° 6 novillos lidiés le 5 mai à la Maestranza de Séville : "DENTISTA" CB (très correct), "ABUGITO" TB, "URGENTE" TB, "ACEITOSO" TS ovation à l'arratsre, "COSTURERO" TB, "MILAGROSO" TS. 24 piques, 1 chute, 4 chevaux tués plus un à l'infirmerie, 232 kg de moyenne (soit 380 kg en vif). "Brave et noble mais sans force ni respect" ; 6.000 ptas quand même ! CORREA MONTES est blessé, mais Pablo LALANDA coupe un rabo... ce que le ganadero ne mentionne pas sur son livre (parce qu'il trouve le trophée exégéré ?).
° 6 toros à lidier à Málaga quittent l'élevage le 18 juillet : "RUISENO" TB, ovationné à l'arrastre ; "CORRECOSTAS" CB, "CHICHARITO" C ; "RUISEÑO" TS, ovationné ; "CORREOR" TB, "GORDITO" C. 25 piques, 4 chevaux tués et 6 renvoyés à l'écurie. 11.750 ptas.
° 6 toros lidiés à Zaragoza, de nouveau, le 14 octobre (partis de la ganadería le 26 septembre) : "MIGUELETE" CB, "CARA ALEGRE" TB ; "CLAVELINO", faible mais acceptable ; "ABANIQUERO" TS ; "CARDILLERO" C, tardo. 27 piques, 6 chutes, 8 chevaux. 267 kg (soit 440 kg en vif).12.000 ptas.
Total des ventes de 1921 : 51.682,50 ptas
On peut lire dans la presse de l'époque : "Le bon jeu que donne la majorité des toros de cette ganadaría, de taille réduite mais braves et nobles, a pour conséquence logique l'augmentation des ventes, qui ont été multipliées par 3 cette année -en ce qui concerne les toros à proprement parler-, et dont on peut présager qu'elle ne baissera pas."
De fait, au 30 septembre 1921, le troupeau est composé de 572 têtes valorisées 224.639,91 ptas. Au 30 septembre 1922, il comprendra 608/610 têtes (dont toujours 15 cabestros), estimées 243.521,97 ptas. (ou 243.021,97 ? cela ne change pas grand chose!).

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1922 : L'ABSORPTION PAR LE SANG PARLADÉ

Voici la composition du troupeau fin septembre (608/610 têtes -dont toujours 15 cabestros-, estimées 243.521,97 ptas.). Le fameux "LEÓN" a maintenant 13 ans ; il est évalué 3.000 ptas. Les 2 "FARRUCO", 625 ptas. chacun. Avec :
° 193 vaches parladé, plus 53 añojas non tientées ;
° 59 vaches valladares, donc vazqueñas ;
° 45 vaches carvajal (CARVAJAL), pures ibarras ;
° 18 vaches Villalón, pures vistahermosa par José Antonio ADALID.
Soit 368 vaches au total.
N.B._L'attribution d'une vache (ou d'un toro) à tel encaste ne signifie pas que l'animal en soit toujours à 100% ; il s'agit plutôt d'une dominante.
Le sang quasi pablorromero des origines de NANDÍN est déjà inclus dans les vaches sur la lignée desquelles est intervenu le fameux étalon "MIRLITO" d'encaste très similaire au pablorromero des origines.
Quant à la façon de jouer sur le croisement des diverses origines, le millefeuille absorbant se poursuit tout en gardant une grande diversité ; c'est dire que Manuel RINCÓN cimente sa base :
° En ce qui concerne les 193 [246 ?] vaches parladé : le pur parladé "LEÓN" est le père de 105 vaches sur les 246 [229 écrit Terres taurines, mais ce n'est pas cohérent avec les indications précédentes ; à moins que 229 ne soit le total des pures parladé ??? On aimerait y voir plus clair...] ; le pur parladé "FARRUCO" (lequel des deux ?) est le père de 39 vaches ; le quasi pablorromero des origines "MIRLITO 2" est le père de 11 vaches ; "PALMERO" [fils du fameux "MIRLITO", étalon acheté à Juan José GONZÁLEZ NANDÍN le 2 avril 1907 d'encaste très similaire au pablorromero des origines (plutôt qu'à du vázqueño), et d'une vache VALLADARES d'encaste davantage vazqueño, très compatible avec le pablorromero qui en contient déjà pas mal : ce qui revient à assimiler leur fils "PALMERO" à un vazqueño] est le père de 2 vaches. On voit toujours quelques vaches parladé croisées avec l'apport valladares donc vazqueño, l'apport NANDÍN très similaire au pablorromero des origines, et l'apport ibarra par carvajal.
Mais le millefeuille se poursuit aussi dans les autres lignées :
° En ce qui concerne les 59 vaches valladares, donc vazqueñas : "MIRLITO", d'encaste très similaire au pablorromero des origines, en a couvert 16 ; le parladé "LEÓN" en a couvert 4. Ensuite, on a des amalgames plus complexes : Valladares/Nandín/Nandín/Parladé, ou Valladares/Valladares/Nandín/Parladé. ° En ce qui concerne les 45 vaches carvajal (CARVAJAL), pures ibarras, et les 18 vaches Villalón, pures vistahermosa par José Antonio ADALID, on voit les mêmes types de croisements.
° En ce qui concerne les toros, on voit pour la 1ère fois dans les livres de Manuel RINCÓN leur encaste de rattachement. Apparait ainsi une géographie des familles :
°À travers les 20 toros de 4 ans :
° Les parladés "AZULEJO", "CARIÑOSO", "GORDITO" et "CATALÁN" sont fils de "LEÓN", donc purs parladés ;
° Les Villalón, purs vistahermosas par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID : "CIGÜEñO", "LAMPARILLO", et "ABUGETO" sont aussi fils de "LEÓN" ;
° Le valladares (vazqueño)/NANDÍN (très similaire au pablorromero des origines) : "CENTELLA" est encore fils de "LEÓN" ;
° Le CARVAJAL (pur ibarra)/NANDÍN (très similaire au pablorromero des origines) : "DERECHA", lui aussi ;
° Le CARVAJAL (pur ibarra) : "BONITO" est lui ausi fils de "LEÓN" ;
° Le valladares (vazqueño)/valladares/NANDÍN : "HERRERA" est fils de "FARRUCO" (1 ou 2 ?) ;
° Le Villalón (pur vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID)/NANDÍN : "ABUGIRO" est fils de "FARRUCO" (1 ou 2 ?) ;
° Le parladé "LEÓN" est fils de "FARRUCO" (1 ou 2 ?) ;
° Le CARVAJAL (pur ibarra) : "TUMBAGUERO" est fils de "MIRLITO (2)" [né de "LEÓN" et d'une vache { VALLADARES d'encaste vazqueño X le grand "MIRLITO" de NANDÍN, assimilable à du pablorromero des origines }];
° Les parladés : "GITANO", "ROCINERO", "ABANIQUERO" sont fils de "MIRLITO (2)" ; ° Les CARVAJAL (purs ibarras) : "TORMENTO" et "CHAMORRO" sont fils de "MIRLITO (2)" ;
° Le CARVAJAL (pur ibarra)/parladé : "RABIOSO" est fils de "MIRLITO (2)" ;
°À travers les 30 toros de 3 ans :
° Les parladés : "CORREOR", "ALFAJORERO", "CHICHARITO", "COTORRITO", "CORRECOSTAS", "MELERO", "ALGABEÑO", "CARDILLERO" et "PANADERO" sont fils de "LEÓN" ;
Le pur ibarra de CARVAJAL : "JABONERO" est aussi fils de "LEÓN" ;
° L'ibarra de CARVAJAL : "HUELVANO" est fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?), un pur parladé ;
° Les Fernando VILLALÓN [pur vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID]/Juan GONZÁLEZ NANDÍN [encaste équivalent au pablorromero des origines] : "MEDIA LUNA" est fils du pur parladé "CORRECOSTAS" ;
° Le parladé : "HERMITAÑO" est fils du même parladé "CORRECOSTAS" ;
° L'ibarra par CARVAJAL : COCINERO est fils du même parladé "CORRECOSTAS" ;
° Le valladares (vazqueño)/NANDÍN (équivalent au pablorromero des origines)/NANDÍN : "CENTELLAS" est fils du même parladé "CORRECOSTAS" ;
° Les parladés : "PIES DE LIEBRE", "ABANIQUERO", "MACARENO", "LEBRIJANO", "LOBITO" et "MOCHUELO" sont fils de "MIRLITO (2)" [né de "LEÓN" et d'une vache { VALLADARES d'encaste vazqueño X le grand "MIRLITO" de NANDÍN, assimilable à du pablorromero des origines }];
° L'ibarra de CARVAJAL : "LLOROSO" est également fils de "MIRLITO (2)" ;
° L'ibarra de CARVAJAL : "COCINERO" est fils dU pur parladé "CORRECOSTAS" ;
° Les villalón [vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID] : "CANDILEJO" et "FASTIDIOSO" sont fils de "LEÓN" ;
° Les valladares (vazqueño)/NANDÍN (équivalent au pablorromero des origines)/NANDÍN : LENGUETO et CHICUELO sont fils de "LEÓN" ;
° Le valladares (vazqueño) : CLAVELLINO est encore fils de "LEÓN" ;
° L'ibarra par CARVAJAL/parladé : "BORRIGUERO" est fils de "MIRLITO (2)" [né de "LEÓN" et d'une vache { VALLADARES d'encaste vazqueño X le grand "MIRLITO" de NANDÍN, assimilable à du pablorromero des origines }] ;
° Le valladares (vazqueño)/nandín (équivalent au pablorromero des origines)/nandín : "BOTONERO" est fils du même "MIRLITO (2)" ;
°À travers les 52 erales de 2 ans :
À partir de là, tous les toros ont un père parladé : l'absorption dans le parladé de tout le millefeuille d'origines, soigneusement conservé dans les vaches, est en route.
° Les ibarras par CARVAJAL : "PELUQUERO", "SOLTERO", "CARA SUCIA", "JABONERO" et "URGENTE" sont fils de "LEÓN" ;
° Les parladés : "RAMITO", "FARRUCO", "PRESIDIARIO", "COSTURERO", "CORBADITO", "CORCOBILLO", "RETARDIO", "CHICUELO", "CHINELO", "LANGOSTO", "CIGARRERO" et "POLVORILLO" sont aussi fils de "LEÓN" ;
° Les valladares (vazqueño)/nandín (équivalent au pablorromero des origines)/nandín : "LABRAOR" et "ESCAMOSO" sont encore fils de "LEÓN" ;
° Le villalón [vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID] : "ABUGITO" est aussi fils de "LEÓN" ;
° Les ibarra par CARVAJAL/NANDÍN (assimilable à du pablorromero des origines)/parladé : "AMARILLO" et "RABANITO" sont fils du parladé "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Les parladés "RABANITO", "CARIÑOSO", "CHIRRINO", "ABANIQUERO", "ALPARGATERO", "CANASTERO", "HEROINO", "COTUFO", "MONTERILLO", "CATALÁN", "TORRE ALTA", "PEPILLO", "CAMPANITO", "GAÑAFOTE", "PANDERETA", "GORDITO", "ROCINERO" et "GALLARETO" sont aussi fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Le parladé/DUDOSO : CARALARGA est encore fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Les valladares (vazqueño)/nandín (équivalent au pablorromero des origines)/parladé : "BANDEANO", "ZAPATERO" et "PALMERO" sont fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Le villalón [vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID]/CORREA [pur parladé] : "SEVILLANO" est fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Les parladés : "CORCITO", "ESPARGUERO" et "ABANIQUERO"sont aussi fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° L'ibarra par CARVAJAL/parladé : "DERECHA" est fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Le villalón [vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID] : "PIÑONERO" est lui encore fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° L'ibarra par CARVAJAL : "SEGUIDITO" est lui encore fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?) ;
° Les valladares (vazqueño)/nandín (équivalent au pablorromero des origines) : "CENTELLA" et VENGATIVO sont eux aussi fils de "FARRUCO" (lequel des 2 ?).
°À travers les 54 añojos de 1 an :
Ici encore, tous sont exclusivement fils des parladés "LEÓN", "FARRUCO" et "FARRUCO (2)" : l'absorption par le parladé se poursuit.
° Sont fils de "LEÓN" :
"CUBETO", d'origines Carvajal (ibarra)/Nandín (assimilable à du pablorromero des origines)/Carvajal par sa mère - "CARBONERO", d'origines Valladares (vazqueño)/Nandín/Parladé par sa mère - "RISUEÑO", "COTORRITO", "ALGABEÑO", "GORGOGITO", "BANDERILLERO", "CORRE COSTAS", "ABANIQUERO" et "GORDITO", tous parladés par leur mère - "FASTIDIOSO", "PIÑONERO", "ABUGITO" et "ABUGETO", d'origines Villalón (vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID) par leur mère - "MARAVILLA", d'origines Valladares (vazqueño)/Nandín (assimilable à du pablorromero des origines) par sa mère.
° Sont fils de "FARRUCO" :
"HEROÍNA", "PORTERO", "HORTELANA", "BILBAINO", "GITANO", "MISIONERO", "CAPRICHOSO", "COMADREJO", "AMARGOSO", "MOJOSO", "SOLDADITO", "LANGOSTA", "PREGONERO", "POSITIVO", "DESAVIAO", "BRUGITO", "LARGUITO", "PALILLERO", "ABANIQUERO", "HORTELANO", tous rattachés par leur mère à l'encaste parladé - "ARTILLERO", "SALITROSO", "COCINERO", "ALMIRANTE 70" et "ALMIRANTE", d'origines Carvajal (ibarra)/parladé par leur mère - "NAZARENO", d'origines Valladares (vazqueño)/Parladé par leur mère - "ESCAPULARIA", "MORITO", "ESCAPULARIA (?)" et "GRULLITO", d'origines Valladares (vazqueño)/Nandín (assimilable à du pablorromero des origines)/Parladé par leur mère - "PAVITO", d'origines Parladé/Valladares/Nandín/Parladé par sa mère - "POSITIVA", d'origine Carvajal (ibarra) par sa mère - "LECHAZO", d'origines Valladares/Nandín par sa mère - "CAUTIVO", d'origine Villalón (vistahermosa par BARBERO DE UTRERA et José Antonio ADALID) par sa mère.
° Sont fils de "FARRUCO (2)" :
"CORCOVILLO", "AZULEJO" et "CARPETERO", d'origine Parladé.
"FARRUCO (2)" ne semble pas avoir (encore ?) une grande côte...
En cette année 1922, les ventes ont augmenté : 59.860,56 ptas. La presse est toujours aussi enthousiaste : "Je pense que ce qui a produit la baisse des ventes, cette année, est le mauvais taux de reproduction qui est à l'origine d'une camada très courte. Le succès de la saison n'a pas été moindre que celui des précédentes, bien au contraire, et l'on a vu des novillos aussi extraordinairement braves que "BOCINERO", digne émule des exploits du fameux "ZUFREÑO". La novillada de Séville fut tout simplement sensationnelle, avec notamment ce grand novillo de bandera, et un autre nommé "LEÓN", qui reçut une grande ovation. Ce jour-là, "BELMONTITO", suite à la blessure de ses 2 compañeros, tua 5 novillos et remporta un triomphe important. Cette novillada fut certainement la meilleure qui soit sortie de Higueras de la Sierra. "BOCINERO", lidié en 5e position lors de la novillada du 28 mai à Séville, chargea les picadors avec tant de sauvagerie qu'on l'aurait cru enragé, à tel, point qu'il ne fut pas possible de le sortir des chevaux, ni les toreros avec la cape, ni les mozos de plaza avec leurs palos. Poussant les chevaux jusqu'aux planches, pour les en ressortir et les amener jusqu'au centre, il prit 7 piques, renversant à chaque fois et tuant trois chevaux. Sa noblesse, à l’image de celle des 4 autres que tua "BELMONTITO", permit à celui-ci de faire une grande faena. L’ovation au ganadero et au toro, débutée pendant la suerte de varas, ne s’acheva pas avant que fut terminée la vuelta qui lui fut accordée."

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1923 : L'ABSORPTION PAR LE SANG PARLADÉ SE POURSUIT

Au 30 septembre 1923, on est passé de 608/610 têtes à 633, estimées 262.917 ptas., soit une plus-value de 19.856 ptas. "LEÓN", qui est topujours là, n'est plus estimé que 2.000 ptas. "FARRUCO", qui a 11 ans, vaut toujours 625 ptas. "FARRUCO (2)", qui a 8 ans, vaut aussi 625 ptas. Un nouveau semental est testé : le Parladé "CUQUERO"
En 1923, Manuel RINCÓN fait feu de tout bois et vend tout ce qu'il peut : "novillada de desecho à Higuera, en juin ; 6 novillos de desecho à Valence sans chevaux, le 1er juillet, vendus 5.250 ptas.", puis "4 le 8 en Charlotada à Huelva" pour 3.250 ptas, la plupart "très braves". Le 8 juillet aussi, "6 novillos pour Valence, braves, 7.000 ptas. Le 15, novillos de tienta à Nerva. Le 5 août, 6 novillos à Huelva." D'autres sin caballos, "très braves", et "6 novillos le 16 septembre, à Bercelone", et d'autres erales, et "le 12 octobre3 toros lidiés à Madrid : "CANDILEJO" CB (très correct), "ALGABEÑO" B et "CORREOR". 12 piques en tout, pour 6 chutes et 9 chevaux. Total des ventes, 59.690 ptas." La ganadería jouit d'un prestige inégalé !

L'HISTOIRE RÉELLE : LA GANADERÍA RINCÓN EN 1924 : L'ABSORPTION PAR LE SANG PARLADÉ SE POURSUIT

Fin 1924 (au 30 septembre, donc), l'élevage comprend : 1 toro de 15 ans ("LEÓN", évidemment, qui n'est plus côté), 1 de 12 ("FARRUCO", toujours côté 625 ptas.), 1 de 9 ("FARRUCO (2)", toujours côté 625 ptas.) - soit les 3 sementals parladé - ; 2 toros de 6 ans, 6 de 5 ans, 30 de 4 ans, 80 de 3 ans, 34 de 2 ans et 52 de 1 an : soit 207 têtes. Plus 18 cabestros. Tous les toros de 1 an sont fils de l'un des 3 sementals parladés.
Les vaches "millefeuilles", issues d'empilement d'encastes, sont toujours nombreuses. Empilement des encastes et absorption par parladé restent la règle.
Valorisée 262.917 ptas. au 30 septembre 1923, la ganadería l'est maintenant à 265.875 ptas. : soit + 2.958 ptas. Les ventes de 1924 se sont élevées à 76.082 ptas. Ajoutées à la plus-value de l'élevage, le bénéfice de l'année s'élève à 79.040 ptas.
Est-ce parce qu'il a beaucoup vendu, en plus de (seulement) 11 toros, dont 9 à Madrid et Séville ? La presse est moins enthousiaste : "Le cartel du señor RINCÓN a un peu baissé, moins par manque de bravoure que de présentation, et c'st dommage, car il sait bien que sa camada est de qualité et qu'il ne faut pas galvauder le filon." Mais le nom du ganadero s'inscrit toujours en gros sur les affiches ! Pourquoi ce manque de présentation ? À caue d'une économie en crise ?... Si l'on se réfère à 1913 avec ses 179 têtes et son estimation de 74.069 ptas., le résultat est impressionnant. Fin 1924, il y a 654 têtes pour une valeur estimée de 265.875 ptas. Soit une valorisation de + 461 têtes et + 191.806 ptas. Le total des ventes depuis 1913 s'élevant à 365.426 ptas. et la plus-value du troupeau s'élevant donc à 191.806 ptas., on aboutit à un bénéfice de 557.232 ptas. entre fin 1913 et fin 1924. Le tout bâti sur le troupeau dont son épouse avait hérité et qui lui avait été confié. Impressionnant !
Fin 1924, alors que sa réputation est au plus haut, Manuel RINCÓN décide de vendre. Parce qu'il n'était "pas très bien économiquement", dit son petit-fils José María GRANADO RINCÓN ; et "ses fils étaient trop jeunes pour s'ocuper de la ganadería", ajoute son autre petit-fils Gonzalo.
Sur la dernière page de son livre, Manuel RINCÓN écrot : "La ganadería a été vendue à don Juan Manuel URQUIJO pour son fils Antonio, le 4 avril 1925, au prix de 750 ptas. par tête." Ce qui fait 615 têtes : 395 femelles, 203 machos et 17 cabestros... plus une femelle non comptée parce qu'apparue après = 616. L'inventaire du troupeau montre que le parladé est alors largement majoritaire : "Piara (lot de vaches attaché à un semental) de "HORTELANO" [parladé], 28 ; piara de "PALMERO" (75% parladé), 136 ; piara de "FARRUCO" (pur parladé)", 177 ; piara de "RISUEÑO-CORREOR" [parladé], 54. Si "LEÓN" ne parait pas, c'est qu'il est mort l'année précédente : en 1924, donc. La transaction a eu lieu chez "le señor CASTALVER", notaire.
L'encaste créé par Manuel RINCÓN à partir de 5 apports différents (dont 3 vistahermosa) portera à jamais son nom... mais exclusivement - et abusivement - associé à celui de Parladé...
Question sans réponse : pourquoi, à la mort de son affectionné "LEÓN", qui lui avait donné 450 veaux et avait été l'axe de sa ganadería, n'a-t-il pas fait naturaliser sa tête, se contentant de conserver quelque photos dans son bureau ? Nostaklgie de savoir qu'il allait vendre ?... Grand merci au Terres Taurines d'André VIARD qui, en allant aux sources, nous a offert sur un grand élevage une vérité rare, et ô combien éclairante sur l'histoire des ganaderías.


Les événements


Date : 1906 (1908)
  • Cession de bétail :
    L'élevage José María ORDÓÑEZ y RINCÓN, \"VALLADARES y RINCÓN\" lègue à l'élevage Manuel RINCÓN la totalité de ses têtes de bétail (encaste valladares rincón).
    En 1906, Manuel RINCÓN hérite de la moitié de l'élevage par sa femme et cousine, Carmen ORDÓÑEZ LORENZO, fille de son oncle maternel et beau-père José María ORDÓÑEZ y RINCÓN". En 1908, son beau-frère lui cède sa part (Manuel ne manque pas de moyens), et il se retrouve seul propriétaire de la ganadería que, de fait, il dirigeait déjà avec son beau-frère Antonio. On ne distingue pas ici ces deux temps parce que la deuxième partie du troupeau n'a jamais eu d'existence propre en tant qu'élevage. Contrairement à ce que l'on croit, Manuel RINCÓN ne liquidera pas tout ce bétail, loin de là.

  • Cession de fer :
    L'éleveur José María ORDÓÑEZ y RINCÓN, \"VALLADARES y RINCÓN\" vend à l'éleveur Manuel RINCÓN y RINCÓN le fer Ordóñez Rincón qu'il affecte à l'élevage Manuel RINCÓN
    Héritant, en 1906, par sa femme Carmen, d'une moitié de l'élevage de son beau-père -dont il s'occupait déjà depuis des années avec son beau-frère Antonio-, puis récupérant la part de ce beau-frère en 1908, Manuel RINCÓN, devenu propriétaire de toute la ganadería, remplace le fer par le sien : une simple modification du cercle entourant le "R".

  • Création :

    De façon générale, les toros sont à LOS LOZANOS ; quand ils spnt prêts, on les embarque dans le train en gare de Los MERINALES (entre Bellavista et Dos Hermamans). Les vaches sont à LAS CIGÜEÑAS, finca louée.

  • Création :

  • Création :

  • Création :


Date : le 02/04/1907
  • Cession de bétail :
    L'élevage Juan José GONZÁLEZ NANDÍN vend à l'élevage Manuel RINCÓN 1 etalons (encaste pablorromero).
    Il s'agit du fameux étalon "MIRLITO" ; il est âgé de 7 ans et a déjà derrière lui une vie de semental prospère. En fait, il est acheté par Manuel RINCÓN, qui est en train de prendre sous son nom la moitié de l'élevage José María ORDÓÑEZ y RINCÓN, "VALLADARES RINCÓN" dont sa femme vient d'hériter (avant d'acquérir la seconde moitié par achat à son beau-frère, en 1908). C'est à juste titre que Manuel RINCÓN le mettra sur les vaches héritées de José María ORDÓÑEZ y RINCÓN : il s'agit d'un mélange .


Date : le 02/01/1908
  • Cession de bétail :
    L'élevage Manuel RINCÓN vend à l'élevage la totalité de ses têtes de nature inconnue (encaste valladares rincón).
    Devenu seul propriétaire, Manuel RINCÓN liquide à l'abattoir le bétail antérieur qui ne le satisfait pas, avant d'acheter des parladé. N.B._ Le mois et le jour sont arbitrairement choisis pour qu'à l'affichage, cette liquidation de bétail suive son achat, mais précède l'achat du nouveau bétail.


Date : le 01/02/1908
  • Cession de bétail :
    L'élevage Fernando PARLADÉ vend à l'élevage Manuel RINCÓN un lot important de ses reproducteurs (encaste parladé).
    Le lot n'est composé que de bêtes dites "choisies" : pour une fois, un ganadero ne se défait pas de son "desecho" !
    [N.B._ Le mois et le jour sont imaginaires : choisis pour qu'à l'affichage de l'élevage Manuel RINCÓN, la liquidation du bétail antérieur précède l'achat de celui-ci.


Date : 1925