FICHE ENCASTE

pablorromero

Constitution de l'encaste : 1885-10



Le toro placé ici en en-tête est typique du pablorromero moderne, tant par sa morphologie et sa tête triangulaire que par sa robe et son armure. Il s'appelle "JOYERITO II" : c'est le frère du fameux "JOYERITO" primé à Madrid lors de la San Isidro 1999, mais il n'en a pas eu la qualité, hélas !

VOUS AVEZ DIT GALLARDO ?...

Constitution de l'encaste pablorromero

Il n'y a plus aujourd'hui dans la cabaña brava que quelques restes de la caste gallardo : censément croisés et fondus dans la caste cabrera chez miura ; censément plus visibles chez PABLO ROMERO. Le toro de PABLO-ROMERO est formé par la réunion de deux grands courants de sang : le jijón croisé avec du cabrera, et le gallardo principalement croisé avec du vázquez. Le gallardo est considéré comme l'encaste dominant, mais il est assez difficile de préciser exactement jusqu'à quel point. Il faut noter que les castes gallardo et cabrera sont d'origine quasiment identique au XVIIIe siècle ; cependant, si elles présentent aujourd'hui de notables différences, particulièrement au point de vue morphologique, ce n'est pas seulement en raison du type de sélection des ganaderos au fil du temps : il semble bien que dès le début ces deux origines avaient des différences d'aspect notables. Voici 2 toros actuels, de quelque 600 kg. chacun (650 pour le miura !) ; à gauche et en couleur, le pablorromero, à droite et en noir et blanc, le miura : la juxtaposition est éloquente... Or voici le dessin de 2 toros courus mi-XIXe : à gauche, un toro "issu de Gallardo" ; à droite, un toro de Cabrera. La différence est déjà notable.
A noter en outre que le gallardo contient dès l'origine des traces de navarro (cf. pré-pablorromero) :
Quel est ce bétail navarrais ? On pense évidemment au navarrais bien connu et toujours existant. Mais une autre hypothèse serait séduisante. Il semble que Pedro José PICAVEA de LESACA, d'origine navarraise, ait amené discrètement en Andalousie un bétail navarrais particulier, qui donnera naissance au saltillo, et qu'il l'ait introduit dans son élevage sous couvert de vistahermosa en raison du prestige de ce dernier. Puisque le troupeau des GALLARDO puis des PABLO-ROMERO s'enracine dans celui du curé de Rota, cela expliquerait à la fois pourquoi les PABLO-ROMERO se sont toujours défendu d'avoir croisé leur élevage avec du saltillo -même s'ils l'ont fait, ce serait un rafraîchissement et non un croisement !-, et pourquoi la part vistahermosa du génome des pablorromeros est à quelque 90% saltillo [voir ci-dessous]... C'est pourquoi il serait fort séduisant que le curé de Rota ait puisé à la même source que LESACA !
A ce gallardo, on a certainement rajouté, avant qu'il n'arrive aux mains des PABLO-ROMERO, du cabrera et du vázquez, et même du hidalgo barquero (1), un encaste composite formé de vázquez X cabrera X un peu de vistahermosa.
Une fois les deux grands courants de sang réunis, les PABLO-ROMERO ont rajouté encore : d'abord, probablement du cabrera passé par Ramón ROMERO-BALMASEDA BARBIERI, un oncle du ganadero fondateur ; puis peut-être du vistahermosa des Hermanos ARRIBAS (2) ; et certainement du saltillo [cf. à ce sujet l'élevage du second des PABLO-ROMERO], voire ensuite du buendía, comme on l'explique au paragraphe suivant. Mosaïque d'encastes divers, on n'en considère pas moins que le pablorromero est, par son type et son comportement, l'unique survivant des anciens et fameux gallardo. Pourquoi ? C'est par une sélection sévère qui privilégie et renforce cette lignée, disent la plupart des commentateurs.

Il existe une autre hypothèse, qui serait fort séduisante ; mais elle aurait besoin d'être confirmée :

Il est acquis que la ganadería de Felipe de PABLO y ROMERO vient de l'achat de celle du sévillan Carlos CONRADI GALÍN en octobre 1885. Il est très généralement admis qu'il s'agit la ganadería de Rafael LAFFITTE y CASTRO que CONRADI GALÍN n'a gardée que 10 mois tout au plus ; c'est du pré-pablorromero, extrêmement métissé et en piteux état. Mais en 1884, Carlos CONRADI avait déjà acquis les 2/3 de la première ganadería de Ángel GONZÁLEZ NANDÍN : du cabrera des origines, croisé de pur gallardo des origines (par Domingo VARELA) depuis quelque 45 ans et n'ayant guère connu de vicissitudes : pourquoi une partie de cette branche de 1884 n'aurait-elle pas fait partie, elle aussi, de la transaction ? Le "miracle" du ganadero (de toute façon exceptionnel !) qui est parvenu à "ressuciter" les anciens gallardo y perdrait un peu de son aura ; mais la vraisemblance y gagnerait beaucoup... [Pour davantage de précisions, voir le "Second correctif", en italique, de la fiche élevage - mais voir aussi le "Premier correctif", pour l'ajout possible de cabrera de qualité (voire de hidalgo barquero (2) ?), qui de toute façon ne change pas grand chose à la composition de l'encaste.]

L'amalgame des deux courants de sang (schématiquement : {gallardo X vázquez} X {jijón X cabrera}) est réalisé, sans succès, par Rafael LAFFITTE y CASTRO ; on l'appelle ici l'encaste pré-pablorromero. Il est repris en mains par Felipe de PABLO y ROMERO, le fondateur de la dynastie PABLO-ROMERO, avec grande réussite [... et peut-être, si on retient les hypothèse ci-dessus, à l'aide d'un troisième et excellent courant de sang : gallardo X cabrera... voire un quatrième, cabrera]. Ce Felipe et/ou son fils... Felipe y ajoute(nt), peut-être au début du XXème siècle, du vistahermosa des Frères ARRIBAS car il(s) gére(nt) cet élevage pendant quelques années à l'occasion d'une succession où l'épouse de Felipe père, une LLORENTE, est concernée. Felipe fils, Felipe PABLO-ROMERO Y LLORENTE, ajoute certainement du saltillo entre 1914 et 1917, car il est l'exécuteur testamentaire du Marqués de SALTILLO (Rafael RUEDA OSBORNE) [dont l'épouse et veuve, Encarnación de PABLO y LLORENTE est sa propre soeur] ; sur les pâturages d'une finca des PABLO-ROMERO, LA HERRERÍA, les 2 troupeaux sont voisins pendant 3 ans, de la mort dudit Marquis de SALTILLO jusqu'à l'acquisition de sa ganadería par Félix MORENO ARDANUY en 1918 : voilà qui permet de croiser facilement et dans la plus grande discrétion... Il se dit aussi, mais beaucoup plus rarement, que deux étalons buendía [certaines confidences inciteraient à croire que ce buendía est plus asaltillado que ibarreño - voir l'encaste santacoloma] auraient été ajoutés pour essayer de remonter un relatif bache de l'élevage dans les années 1960. C'est loin d'être improbable car, à cheval entre les années 50 et 60, il y a eu de sérieuses négligences dans le suivi de la ganadería.
Au vu du schéma de la formation de la ganadería peint sur les azulejos de la finca PARTIDO DE RESINA, on pourrait estimer qu'il y a grosso modo dans l'encaste pablorromero une grosse moitié de sang gallardo (qui contient déjà une " pointe " de navarro) croisé avec un petit quart de sang vázquez, plus un quart de sang jijón avec une "pointe" de sang cabrera et peut-être de hidalgo barquero (1) (voire hidalgo barquero (2), mais c'est à peu près la même composition). Il faut encore y ajouter l'éventuelle pointe de vistahermosa des Hermanos ARRIBAS, et la pointe de saltillo (voire de buendía) ultérieure(s). Mais comme le troupeau a manqué de contrôle de la reproduction dans la période à cheval sur les années 50-60, on a perdu le suivi des familles (reatas) et de leurs origines ; en plus, l'élimination progressive des pelages colorado, castaño et berrendo (en colorado et en castaño ; puis en negro, vers 1970), qui donnaient de mauvais résultats, a certainement appauvri la part des sangs jijón, vázquez et navarro. L'estimation de la proportion actuelle des sangs n'en devient que plus approximative. Toutefois, la comparaison entre ces 2 toros actuels ne laisse pas d'être impressionnante : le jabonero vazqueño est de PRIETO DE LA CAL et le cárdeno claro de PABLO-ROMERO (1986) ; le moins qu'on puisse dire est qu'il y a une ressemblance ! Résurgence vazqueña ?...

PABLORROMERO ou PABLORROMEROS .I. ?

° Évolution du comportement du pablorromero

D'octobre 1885 au 31 décembre 1997, soit pendant 112 ans, la ganadería reste dans les mains de la même famille de ganaderos et de mayorales sur 4 générations, jusqu'à ce que son ultime propriétaire, Jaime de PABLO-ROMERO y CÁMARA, la vende à la Société "PARTIDO DE RESINA SL", du nom de la finca. Elle se distingue particulièrement par la grande bravoure de ses produits et jouit d'un immense prestige. Mais l'encaste suit pendant ce siècle une évolution assez notable, sans toutefois se dénaturer, s'adaptant en permanence à l'évolution de la tauromachie. Depuis GUERRITA jusqu'à ORDÓÑEZ, l'élevage sait fournir des toros aptes à la lidia de son temps. La chose est d'autant plus méritoire que cette évolution se fait sans jamais renoncer à l'esprit de l'encaste ni à l'intégrité du toro, même s'il y a une période regrettable, à cheval sur les années 50-60. Tout le monde ne peut pas en dire autant, tant s'en faut, hélas !... Mais précisons les choses.
Au XIXe siècle et dans les deux premières décades du XXe, les pablorromeros combattent de façon spectaculaire au premier tiers. Le public se régale au spectacle de cette bravoure brute qui s'exprime face au picador. Quant aux toreros, il faut bien qu'ils s'en accomodent. Felipe, le 1er des PABLO-ROMERO, impose très vite au mundillo une distance respectable à son égard : aucune compromission ; et ses successeurs feront de même. La tienta des vaches et des machos ne comporte guère que l'épreuve du cheval, d'ailleurs très scrupuleuse et très exigeante. Que le toro soit ensuite "toréable" ou non importe peu au ganadero. La placita de tienta est une sorte de rectangle irrégulier ; vaches et machos sont mis dans la position la plus défavorable pour eux ; ils doivent prendre un grand nombre de piques, avec promptitude et de loin, avec sauvagerie et en rechargeant, en se grandissant dans l'épreuve. Dès que le moindre défaut ou le moindre doute apparaît, l'animal est rejeté, quelles que soient ses qualités pour le toreo. Au début, on n'essaye même pas à la muleta les vaches refusées ; quant à celles qui sont retenues, on leur fait simplement une série de chaque côté pour avoir une idée de leur comportement. Première évolution, on insiste un peu plus à la muleta, mais sans jamais aller jusqu'au bout de leurs possibilités.
Ce type de sélection exercé pendant de longues années finit par produire un toro excellent et régulier au premier tiers mais assez irrégulier au troisième. Il prend de nombreuses piques avec puissance, bravoure et sauvagerie puis, comme la plupart des toros de l'époque, il devient difficile et avisé au dernier tiers, vendant chèrement sa peau. Dans la muleta, quelques-uns sont encastés, vifs, répètent leurs charges avec noblesse et transmettent de l'émotion. D'autres deviennet compliqués, avec du sentido, de charge courte ou se défendant sur place ; certains s'alourdissent ou même se désintéressent du combat... tout en restant fortement encastés, ce qui complique singulièrement le travail du matador. En toute hypothèse, il faut leur "prendre" rapidement le peu de bonnes passes qu'ils ont car ils "comprennent" très vite. Cela n'empêche pas l'immense José GÓMEZ, "JOSELITO", alias "GALLITO", d'en faire l'un de ses élevages préférés car c'est un bétail qui "transmet" beaucoup et qui valorise le travail du torero. De plus, cette diversité des comportements n'est jamais pour déplaire aux bons aficionados, capables de goûter la façon dont les toreros font face au meilleur comme au moins bon. Mais c'est de moins en moins dans la sensibilité des publics modernes au fil des ans ; la lidia s'efface progressivement au profit de la qualité esthétique et de la liaison des passes. Cette situation va commander toute l'évolution du pablorromero.
A partir des années 20, les "pablorromeros" changent assez radicalement d'allure et un peu de comportement pour ressembler de plus en plus à ceux que nous connaissons maintenant. Toujours avec leur fond de bravoure et de caste, mais davantage "collaborateurs"... du moins avec les toreros capables de soumettre leur fort tempérament. Ils montrent alors de la noblesse et rendent possible le triomphe. Antonio ORDÓÑEZ les met dans ses ganaderías préférées et obtient avec eux quelques-uns de ses grands succès (voir par exemple l'anecdote de 1965 à Madrid dans Felipe PABLO y ROMERO).
Cette évolution vers plus de noblesse semble en rapport avec l'utilisation de sementales du Marqués de SALTILLO (Rafael RUEDA OSBORNE) entre 1914 et 1917 [voir ci-dessus]. Toujours démenti par les ganaderos, ce croisement n'était pas formellement prouvé jusqu'à la publication des dernières études génétiques de la UCTL. Jaime de PABLO-ROMERO y CÁMARA affirmera même en février 1979 : "La question, je l'ai posée en son temps à mon père. Il m'a affirmé qu'il n'y avait jamais eu croisement. Les deux ganaderías avaient cohabité, mais sans que qu'il y ait eu le moindre croisement entre l'une et l'autre.". De fait, les livres de la ganadería ne portent aucune trace de ce croisement - et comment le pourraient-ils puisque la généalogie des familles n'a été tenue qu'à partir des mères ! -. Pourtant la réalité saute aux yeux en regardant les toros ! Et, dans le mundillo, la cause est considérée comme entendue depuis longtemps. Pepe Luis VÁZQUEZ, par exemple, a recueilli le témoignage de toreros plus anciens, tels que Juan BELMONTE ou GALLO, qui avaient été les témoins de l'évolution radicale de la ganadería ; selon son fils Juan, avant, les pablorromeros étaient intoréables, après, ils étaient devenus nobles. Aujourd'hui, pour des hommes de toros aussi avertis que Pepe LIMEÑO, ce croisement saltillo est indiscutable. En fait, n'est-il pas logique de chercher à améliorer un troupeau assez disparate par une adjonction de sang de l'une des meilleures ganaderías de l'époque ? une amélioration qui ne peut qu'accroître votre prestige...
Il ne fait vraiment guère de doute que cet apport saltillo a été décisif dans la constitution du type des "pablorromeros" du XXe siècle, particulièrement pour les cornes asaltilladas et les capes. Un ou deux étalons buendía sont probablement rajoutés ensuite pour essayer de remonter le relatif bache de l'élevage dans les années 1960... Toutefois, même s'il y a du saltillo, voire du buendía (son cousin), dans le pablorromero, il faut reconnaître que cet apport n'en dénature pas le style : le saltillo charge (embiste) au pas et non au galop comme le pablorromero, il humilie beaucoup (cf. les bons victorino) alors que le pablorromero charge au galop et a tendance à garder la tête à mi-hauteur dans la passe. C'est dire combien la probable introduction de saltillo/buendía est mesurée. A noter qu'elle contribue certainement à la rapide disparition des pelages colorado, castaño et berrendo en castaño (le berrendo en negro se maintenant jusqu'au début des années 60) car ces pelages "ne donnaient pas satisfaction" d'après Manolo MUÑOZ, le mayoral des années 80.
Cependant, une question se pose : s'ils ont tellement été marqués par le sang saltillo, pourquoi les pablorromeros n'ont-ils pas acquis la manière d'"embister" (charger) si caractéristique de ces saltillo, que l'on retrouve bien chez les actuels victorino ? La seule réponse plausible est celle-ci : l'imprévisible alchimie du croisement. S'ils ont apporté au troupeau originel des caractéristiques nouvelles qui en transforment notablement l'aspect physique, les saltillo n'ont pas pour autant absorbé totalement les différents courants de sang pré-existants. C'est ainsi que le pablorromero nouvelle version a le cou très court, ce qui l'empêche d'humilier dans les leurres - toutefois, si les saltillos originels sont réputés pour leur noblesse, on ne trouve guère de mention de la manière dont ils embistaient : il n'est pas certain que ce soit tout à fait à la manière de nos victorino... -.
Il faut savoir que toute lignée a un pouvoir "absorbant" exponentiel quand on la croise de façon récurrente avec une autre. Cela signifie que si Felipe de PABLO-ROMERO fils n'avait pris comme sementals que de purs saltillo, ce sang saltillo aurait presque totalement absorbé les autres en 5 générations à peine, soit une vingtaine d'années. A la 1ère génération on aurait eu entre le saltillo et l'agrégat pablorromero une proportion de 50/50. Puis, en croisant des vaches issues de ce 1er croisement avec des étalons saltillo, 75/25 à la 2e génération ; et, en procédant de même, 87/13 à la 3e, et 93/7 à la 4e... jusqu'à ne laisser dans le toro pablorromero qu'une trace symbolique de ses origines multiples. On suppose donc que Felipe fils fait ce croisement à titre expérimental, comme c'est fréquent à l'époque - prudence oblige ! -, avec quelques mâles ; puis qu'il se contente de sélectionner chaque année quelques sementales nés du croisement pour stabiliser l'évolution de son troupeau, et aboutir finalement à ce que chacun considère comme un encaste propre. Plaide aussi dans ce sens le fait que, pour disposer de purs reproducteurs saltillo, il aurait fallu à Felipe conserver en même temps un lot relativement important de vaches de même origine : si détourner 1 ou 2 ou 3 erales (veaux de 2 ans) saltillo et les mettre avec ses vaches dans la marisma n'est pas un problème, faire disparaître et élever en autarcie un lot plus important tout en gardant la discrétion serait une toute autre affaire ! Le croisement n'a pu être que partiel et ponctuel. D'autant plus que l'espérance de vie des reproducteurs dans la marisma est faible à cette époque, et qu'une fois obtenue une plus grande noblesse, il ne fallait pas diminuer à l'excès le volume des pablorromeros sous peine de les rendre méconnaissables et banals.

Les données de la génétique
Selon les ganaderos, l'étude génétique de la UCTL réalisée en 1997 par le vétérinaire madrilène Javier CAÑÓN écarterait l'hypothèse du croisement saltillo. Or une lecture attentive de cette étude ne montre rien de tel... elle montrerait plutôt le contraire ! Dans la représentation du génome du pablorromero, la trace des apports gallardo, jijón et cabrera est parfaitement, visible - la "raie" du gallardo étant d'ailleurs à peine plus épaisse que les 2 autres -. Est visible aussi, et d'une épaisseur légèrement supéreure à celle du gallardo, la trace d'un croisement vistahermosa X vázquez : on y reconnaît l'apport hidalgo barquero 2. On trouve même un sédiment morucho, dont l'origine se perd probablement dans la nuit des temps. Jusqu'ici, comme on peut le voir sur ce schéma réalisé par André VIARD dans Terres Taurines n°10, la science confirme les données de l'histoire. Mais on voit aussi une "raie" proprement vistahermosa - à peine plus fine que celle du cabrera -, non répertoriée dans les généalogies officielles. Il y a certes un peu de vistahermosa dans le hidalgo barquero ; il y a peut-être eu une introduction de vistahermosa - sans doute déjà légèrement croisé de cabrera - des Hermanos ARRIBAS (2). La "raie" 'croisements divers' les contient peut-être... Mais le détail de la "raie" vistahermosa contient une belle surprise - ou ,si l'on préfère, une belle confirmation - : 95% de l'apport "vistahermosa" provient de la souche lesaca (en vert), José PICAVEA DE LESACA étant celui à qui le marquis de SALTILLO acheta son troupeau ! Le croisement saltillo est avéré, en dépit de l'omerta des ganaderos mais aussi de l'auteur de l'étude génétique.
Et si l'on en croit l'efflorescence des "hocicos de rata" (museaux de souris) dans les camadas portant le guarismo 4 et 5 [voici 2 têtes de pablorromeros : à gauche avec la typique face en trapèze, et à droite avec le hocico de rata], ainsi que, en fin de temporada en 2006, à Chapinería, la manière très "victorino" de charger de certains novillos porteurs d'un guarismo 3 et ayant aussi le museau de souris, on peut en conclure qu'il a été introduit à nouveau du sang saltillo pour rafraîchir la ganadería... avec grand succès vu la qualité des novillos et le triomphe des novilleros, dont l'arlésien Marco LEAL. Il se murmure même sous le manteau que ce serait du victorino obtenu par la bande... avant qu'il ne se murmure aussi qu'une rupture de la chaîne du froid aurait fait périr le reste des paillettes. Qu'y a-t-il de vrai ?... Beaucoup peut-être. La finca extremeña du "TICO", dans laquelle sont abritées les mères porteuses de race retinta, est voisine de celle où José CHAFICK a développé ses expériences et, pour comble de coïncidence, elle porte le nom évocateur de "GALAPAGAR" (la finca référence de Victorino) !... A quand les pablorromeros relookés et reboostés au sang saltillo ?...

Mais revenons à notre histoire des pablorromeros. L'évolution notable du pablorromero dans le sens de la noblesse s'accentue à partir des années 60. La tienta ne porte plus exclusivement sur la bravoure : il faut désormais que la vache reste "toréable". En pratique, cela veut dire que vers 1990, au lieu de tienter 30 à 40 vaches par jour comme autrefois, avec Jaime de PABLO-ROMERO on n'en tiente plus que...6 ! La différence est éloquente. Jaime se disait qu'il fallait changer les choses pour sortir de la crise : les toros avaient davantage de problèmes à la muleta qu'à la pique et pour que les figures les veuillent, comme autrefois, il fallait les améliorer sur ce point. A partir de là, les faenas de muleta pendant les tientas prennent beaucoup plus de place et la sélection tient compte aussi de la qualité de la charge ; on ne retient plus que les vaches complètes, allant même jusqu'à privilégier un peu le comportement à la muleta. Une évolution qui s'accentuera encore chez PARTIDO DE RESINA.
Une chose très importante à savoir : jamais la famille PABLO-ROMERO n'a réellement tenu de livre complet de la ganadería. Vaches et toros ne sont identifiés que par la lignée des mères : couramment, jusqu'à Jaime, on laisse plusieurs étalons avec un ensemble de vaches... quand tout n'est pas mélangé ; on ne note pas ce qui concernait les étalons. En plus, il y a eu une rupture dans la succession des notes concernant les vaches, puisque en 1979, les héritiers de Felipe de PABLO-ROMERO y CÁMARA refusent de donner les notes de ce dernier à José Luis de PABLO-ROMERO y CÁMARA et à son frère Jaime, désormais en charge de la ganadería au nom de l'ensemble des héritiers. Dans ces conditions, comment éviter un rétrécissement de la diversité génétique du troupeau et, par suite, une consanguinité excessive ?... Antonio MORALES, ganadero de PARTIDO DE RESINA, cherchera à répondre à cette situation catastrophique, avec le vétérinaire José Luis ALGORA, par les techniques de la génétique : il semble qu'ils soient en passe d'y parvenir...

PABLORROMERO ou PABLORROMEROS .II. ?

° Évolution de la morphologie du pablorromero

Les toros de PABLO-ROMERO ont toujours été forts, corpulents et puissants par rapport aux autres, et considérés comme les plus beaux de tous. Le modèle du toro de combat : en voici un bel exemple du début du XXe siècle. Résultant d'un amalgame d'encastes et d'une sélection cohérente, leur trapío est à la fois spectaculaire et particulier. Une fois fixé, il variera peu au fil du temps, du moins après l'introduction de sang saltillo ; cependant il deviendra très progressivement plus harmonieux et plus bas au garot car plus court sur pattes : adaptation morphologique au toreo moderne. Voici un toro archétype du pablorromero moderne ; et le même pablorromero moderne, mais dans sa version la plus harmonieuse : splendide !
On notera quand même que, tout en gardant un type inimitable, les pablorromeros mélangent, dans des proportions variables selon les individus, les caractéristiques de leurs diverse origines : la corpulence des gallardo, des vázquez et des jijón, la taille des cabrera, le trapío harmonieux des vistahermosa et des hidalgo barquero (2), la finesse d'attaches des saltillo en même temps que leur pelage gris dominant.
Il est d'ailleurs piquant de savoir que, lorsque Victorino MARTÍN acheta une partie de la ganadería de BARCIAL (vega-villar, c'est-à-dire santacoloma X veragua, soit lesaca X vázquez), faute de reproducteur de cet encaste, il mit pendant 2 ans des sementals albaserrada-victorino sur ses vaches de BARCIAL. Le croisement n'a rien donné d'intéressant ; mais dans les 2 camadas qui en sont sorties, une partie des toros présentaient un type barcial très marqué avec prédominance des berrendo, tandis que l'autre, dans laquelle l'apport lesaca-saltillo-albaserrada était plus fort, se rapprochait à s'y méprendre du type actuel de certains pablorromeros... Comme si cette union fortuite de sangs avait permis de recomposer la formule oubliée grâce à laquelle avait surgi, non pas au travers de d'efforts de sélection improbables mais grâce à un croisement occulté, un type très proche de celui de certains des actuels pablorromeros.

° Morphologie du pablorromero classique. Très ample de poitrine, l'arrière-train rond et harmonieux, plutôt bas sur pattes, il est impressionnant dans le campo comme en piste. On notera que certains toros vazqueños présentent aussi ce cou et cette poitrine amples, musculeux avec un tête plutôt en trapèze ; c'est visible chez PRIETO DE LA CAL et chez Fernando PALHA (Fernando PEREIRA PALHA VAN ZELLER), par exemple ce beau jabonero. A sa sortie en piste, ou quand il fait face à ce qui empiète sur son territoire au campo, il est majestueux et impose le respect. Tous les publics applaudissent spontanément quand se présente en piste, au galop, un animal d'une telle beauté et d'une telle fierté.
Il est pourtant de taille moyenne... ce qui ne l'empêche nullement d'atteindre allègrement les 600 kg. sans qu'il soit besoin de le "forcer" sur le plan de la nourriture. Au contraire, il faudrait plutôt le mettre au régime tellement il a tendance à grossir facilement. Son rendement en boucherie est d'ailleurs l'un des meilleurs parmi les toros de combat.
Morphologiquement, il forme un ensemble parfait avec sa tête petite, large et au profil camus, tandis que son morillo est proéminent, et que son corps charpenté, très musculeux, est rond, large et volumineux, lourd. Cette impression est étrange car la disproportion entre la petite tête et le corps massif semblerait devoir le desservir. Or il n'en est rien. Ce toro est harmonieux, en ce sens que chez lui, rien n'est exagéré ni trop petit. Et il est tellement typé qu'il est aisément reconnaissable, même de loin ou par des personnes peu averties. Il est d'ailleurs assez remarquable que, sur un dessin du début des années 1850, on trouve déjà chez un toro "issu de Gallardo" la caractéristique tête en trapèze des futurs pablorromeros ;
La peau est fine. Le poil fin et brillant.
La tête est très typique. Relativement petite, donc ; large mais courte (du frontal au museau), elle forme un trapèze dont la petite base serait le museau et la grande le frontal. Les tempes sont étroites. Le museau, carré, large et brillant ; cette forme carrée est assez évocatrice du museau des navarrais : réminiscence du lointain apport navarrais du curé de Rota ?... Le profil camus. Les yeux sont grands, vifs, haut placés et bridés en oblique d'une manière très caractéristique [certains pensent que ces yeux haut placés seraient la raison pour laquelle ce toro charge le museau en avant : la tête dans cette position, il y verrait mieux]. Quant aux oreilles, elles sont petites et, comme dans les autres races bravas, très mobiles. Ce toro est carifosco au point d'avoir souvent une véritable frange sur le frontal (meleno) avec parfois un épi ; il est généralement frisé (rizado) jusqu'au morillo et aux côtés du cou (astracanado) ; la conjonction de ces deux traits est typique chez lui.
S'il fallait lui trouver un défaut, ce serait le cou. Il est si court qu'il lui laisse peu la possibilité d'humilier dans la charge. C'est un toro qui charge avec la tête à mi-hauteur, ce qui est une gêne considérable dans le toreo moderne. Les ganaderos ont réussi à corriger la chose en partie ; ils y travaillent encore... Ce cou "trop court" contribue tout de même à sa prestance et à sa beauté ; d'autant plus que la largeur et le développement spectaculaires de leur morillo, généralement frisé comme la tête, contribuent à son type et à son aspect très "sérieux".
Le fanon est plutôt discret. La ligne dorso-lombaire est droite. Les côtes arquées lui donnent une allure caractéristique. La croupe est large et très développée (il arrive, mais rarement, qu'il soit même "culard" !), à l'inverse des autres encastes où elles serait plutôt fine.
Les extrémités sont fines en regard de son aspect massif ; courtes et bien faites. La queue, fine et longue, a le toupet bien fourni ; à partir des 4 ans, elle traîne habituellement par terre.
Les cornes sont en général belles, nettes d'aspect, régulières et larges, bien développées mais sans excès, foncées, de grosseur moyenne à la base et rarement astifinas. Elles sont généralement dirigées vers l'avant et vers le haut. Les formes les plus fréquentes sont : corniancho (large de berceau), veleto, corniapretado, cornidelantero, formant dans tous les cas un toro bien armé. Rares sont les cornalones, et plus encore les brochos et les gachos. Les toros acapachados (cornes qui démarrent légèrement vers le bas) sont souvent ceux dont les armures sont les plus développées, astifinas et asaltilladas, tandis que les autres seraient plus courtes, astigordas et "en crochet" (croissant de lune) légèrement dirigé vers le haut sans toutefois être brochas. Cette dernière armure est en fait la plus typique du pablorromero ; on en voit ici un exemple récent et là un autre, très ancien puisqu'il s'agit de "GRANIZO" toréé en 1897. Mais à l'époque moderne, on s'en est éloigné au profit d'armures asaltilladas, plus spectaculaires, comme en témoigne cette photo d'un lot madrilène de la San Isidro. Voici encore les 2 types d'armures à Madrid, dans les années 1990 : l'armure du pablorromero dite en crochet (gancho) et, tout autre, l'armure asaltillada.
Ses aplombs sont généralement bons. Mais son volume donne à ses déplacements un balancement typique, une allure dégingandée, qui donne parfois, à tort, l'impression qu'il boite.
Il n'en a pas toujours été tout à fait ainsi.

° L'évolution. Peu à peu, le pablorromero est devenu plus harmonieux, plus bas de garrot et plus court de pattes [voir encore celui-ci et celui-là] (toros de PARTIDO de RESINA) ; son museau est devenu plus camus et ses cornes en forme de "crochet" plus courtes (encore que dès avant Jaime, le dernier des PABLO-ROMERO, il semble que l'on ait remis à l'honneur des armures plus fines et plus longues). En même temps, il est devenu plus rond et plus musculeux, particulièrement au morillo, au cou et à la croupe, tout en maintenant sa largeur et sa profondeur de poitrail caractéristiques. Cette petite touche d'adaptation au type morphologique et au toreo modernes (harmonieux, "bajito") n'est pas totale puisqu'il garde le cou court (c'est l'une des caractéristiques morphologiques des toros les moins "évolués") malgré une légère modification sur ce plan-là aussi à partir des années 60. C'est Felipe de PABLO-ROMERO y ARTOLOITIA qui engage ces modifications vers 1940, mais avec beaucoup de prudence et de modération pour ne pas risquer de perdre les qualités de l'encaste, comme tant d'autres...
Cette légère adaptation physique, jointe à l'apport saltillo et à une sélection tenant davantage compte de la noblesse, a permis aux "pablorromeros" de rester dans les goûts du public et d'être toréés par les figures jusqu'au début des années 80... par respect du public sinon par goût ou par défi personnels des toreros. Toutefois, même avec une sauvagerie moindre qu'aux origines, ces toros n'ont pas manqué de soulever de nombreuses oppositions. L'époque la plus difficile étant certainement celle de l'après-guerre, quand "MANOLETE" (mort en 1947) est au sommet et que son apoderado "CAMARÁ" cherche à soumettre tout le mundillo à ses "exigences".

VOUS AVEZ DIT CÁRDENO ?

Les pelages du pablorromero et leur évolution

° Pelages fondamentaux : au vu des images et des témoignages du passé, les cárdeno ont toujours existé chez le pablorromero, mais les pelages les plus nombreux étaient negro, colorado, castaño et berrendo. Il semble que l'on trouvait aussi quelques salinero. Depuis la fin des années 80, la proportion tend à s'inverser, et actuellement (PARTIDO DE RESINA, 2.002/2.003) tous les sementales sont cárdeno. Le poil actuellement le plus caractéristique est donc plus que jamais le cárdeno, allant du plus clair au plus foncé, le claro étant dominant. Pourquoi cette préférence ? Elle n'a pas de rapport significatif avec la caste ou la force, mais elle permet de mieux typer l'aspect du toro aux yeux des publics et, de fait, ce pelage est le plus demandé car les cárdeno sont plus impressionnants à la vue.
Le negro peut être des trois variétés : zaíno, mulato (dominant) ou azabache. Aux origines, le berrendo peut être en negro, en castaño ou en colorado. Ainsi le novillo estoqué par "QUINITO" à Nimes le 2 septembre 1894, et naturalisé au Museum d'histoire naturelle de la ville, est-il berrendo en negro ; il porte le N°3, et s'appelle "BERLADER"... contrairement à l'indication de "TABERNERO" portée par erreur sur sa plaque [voir l'image en en-tête de l'élevage]. Autre trace historique du berrendo en negro, cette curieuse berrenda qui faisait partie de l'envoi de reproducteurs à la ganadería ATENCO, au Mexique, en 1910.
Il est quasi certain que cette évolution des pelages (et du comportement) est dûe, outre la sélection, à l'apport de sang saltillo entre 1914 et 1917, lorsque les PABLO-ROMERO sont les exécuteurs testamentaires du Marquis de SALTILLO [et aussi de sang buendía dans les années 60 ?]. La double influence du sang saltillo/buendía et d'une sélection visant à augmenter la bravoure et la noblesse conduisent rapidement à la disparition des capes colorado, castaño, berrendo en castaño et berrendo en colorado, tandis que les berrendo en negro se maintiendront jusqu'au début des années 60. En effet ces pelages "de couleur" donnent généralement de moins bons résultats que les cárdeno et les negro, finalement seuls rescapés. Les derniers berrendo en negro disparaissent au début des années 60 : eux aussi donnaient de moins bons résultats. Mais en 1951, Antonio ORDÓÑEZ n'en a pas moins obtenu un grand triomphe avec un berrendo en negro, dans les vieilles arènes de San Sebastián.
Réminiscence du sang jijón ? aujourd'hui, on trouve parfois sur les pelages des tonalités ou des reflets tostado/colorado, surtout chez les vaches ; c'est particulièrement visible sur celle du centre. Réminiscence du sang cabrera ? de même, apparaissent parfois des sardo et des salinero, surtout chez les vaches. Toutefois, il ne faudrait pas majorer la signification de ces curiosités : le veau de cette vache albaserrada de Adolfo MARTÍN est tostado/colorado et les épaules de la vache semblent avoir elles-mêmes un reflet semblable... tandis que celle-ci ne s'en cache vraiment pas ! Il se pourrait que ce type de réminicences colorées chez le pablorromero vienne tout simplement de l'introduction de reproducteurs saltillos...
° Particularités du pelage : le entrepelado est de loin la plus fréquente. On trouve aussi couramment : bocinegro, gargantillo, girón, rebarbo, coliblanco et rabicano ; de même pour les bragado et bragado corrido, meano et axiblanco, plus courants dans la "cabaña brava". Mais on trouve encore deci-delà des llorón, ojalado, lucero, estrellado, careto, caribello, listón, salpicado et nevado, botinero. Quant aux chorreado en verdugo que l'on trouve chez quelques cárdeno, ils sont très particuliers à cet encaste : les lignes noires verticales qui descendent de l'épine dorsale au ventre sont particulièrement fines, alors que dans les autres encastes elle sont toujours très larges et plutôt irrégulières (encore qu'à y regarder de près, on trouve aussi ce type de rayures dans beaucoup de cárdenos, surtout santacoloma et saltillo...). D'ailleurs l'ensemble des pelages ci-dessus se retrouve beaucoup dans ces deux encastes : CQFD ?...

LES VACHES PABLORROMERAS

Les vaches de cet encaste présentent quelques particularités, et par rapport aux toros du même encaste et par rapport aux vaches des autres encastes.
Elles sont davantage compactes, larges, amples, camuses et d'aspect plus imposant que dans les autres encastes ; bien que, paradoxalement, on ne puisse pas du tout les considérer comme grandes parmi le bétail brave.
Leur profil est encore plus concave que celui des toros ; leur tête est donc large et très camuse, avec de grands yeux brillants, un museau large et luisant. Sur le frontal, elles ont un toupet de longs poils en épi, tout à fait caractéristique.
Poitrail et croupe sont larges, mais de façon moins accentuée que chez les toros.
Le pis est beaucoup plus volumineux que dans les autres encastes. Y a-t-il un rapport ? ce sont de bonnes mères. Elles sont très rustiques.
Les pelages les plus caractéristiques sont évidemment les cárdenos de toute variété. Mais _pourquoi donc ?_ on trouve plus souvent chez elles que chez les toros des tonalités ou des reflets tostado/colorado (réminiscence du sang jijón ?) ainsi que des pelages sardo ou salinero (réminiscences du sang cabrera ?). Quant aux particularités de pelage, ce sont les mêmes que chez les machos.
Enfin chez elles, la hiérarchie est plus accentuée que dans la plupart des encastes ; raison probable pour laquelle elles sont aussi en général plus agressives, querelleuses et difficiles à manoeuvrer.

LE PABLORROMERO AU CAMPO... ET EN PISTE

Au campo Le maniement du bétail brave n'est jamais facile, mais les pablorromeros sont particulièrement complexes en raison de leur caractère farouche et de leur agressivité, y compris entre eux et dès le plus jeune âge, y compris chez les femelles. Peut-être ce caractère a-t-il été accentué par l'immense espace dans lequel ce bétail a vécu durant des générations ? C'est pourquoi les cuatreños (toros de 4 ans qui vont être combattus dans l'année) sont répartis en petits lots de 7 à 10, aussi homogènes de corpulence que possible, dans des enclos séparés les uns des autres. C'est le moyen de constituer des corridas homogènes avec des toros qui sont familiers les uns des autres et qui auront moins tendance à se battre quand il faudra les rassembler dans un corral avant une course. Sinon les dégâts seraient... encore plus conséquents qu'ils ne sont, au campo comme dans les corrales ; d'autant plus que ces toros ont tendance à ne pas abandonner leurs querelles facilement, y revenant même plusieurs jours de suite.
Par manque de place (dernières années de PABLO-ROMERO), parce que les toros changent beaucoup physiquement de 3 à 4 ans et qu'il n'est pas encore possible de faire des lots homogènes, les utreros (3 ans) sont gardés tous ensemble. Conséquence, il y a plus de pertes par batailles chez eux que chez les toros.
Il faut savoir que lorsqu'une intrusion dans leur enclos les dérange, ces toros sont capables de charger n'importe qui et n'importe quoi : cheval, auto, tracteur... Il leur est arrivé de se tuer en chargeant un tracteur ! C'est pourquoi la visite de l'élevage ne se fait guère que chez les vaches et les utreros, et encore dans une sorte de cuve métallique aux bords élevés tirée par un lourd tracteur. Gare aux visiteurs imprudents ou/et inconscients ! Mais le mayoral connaît son bétail depuis des générations...
Toutefois, ces toros ne sont pas toujours aussi agressifs. Certains jours ils sont tranquilles. Détail important : les conditions météorologiques, vent, ensoleillement, couverture nuageuse, orages, changements de temps et/ou de pression atmosphérique, conditionnent beaucoup leur humeur. Il ne serait pas étonnant qu'il en aille de même pour leur combat en piste.
Quant à elles, les vaches les plus puissantes, dominantes, ne supportent pas la présence d'une autre à proximité de leur mangeoire ; si l'une ou l'autre s'y risque, la réaction est violente : l'agressée ne se contente pas de faire fuir l'intruse, elle la poursuit avec acharnement et lui donne des coups de cornes avec les pires intentions. Le salut de l'intruse, c'est la fuite... et comme l'espace est vaste, il n'y a pas trop de dégâts ! Par contre quand on manoeuvre les bêtes pour des soins vétérinaires (cf. vaccinations) ou pour une autre raison et qu'il y a peu d'espace, le risque de cornadas portées avec rage devient important (les nouveaux propriétaires de PARTIDO DE RESINA en ont fait l'amère expérience la première fois qu'ils les ont vaccinées...).

En piste Les PABLO-ROMERO ont toujours sélectionné selon des critères propres et selon leur propre jugement, sans jamais se soumettre à des influences imposées. Ils recherchaient le meilleur toro possible à chaque époque, mais toujours dans la ligne de la bravoure, de la force et de la combativité spectaculaires ; d'où cette présence en piste et ce combat brillant au premier tiers qui sont tout le prestige de la ganadería.
Dans son comportement type, hélas devenu rare, le pablorromero est un dévoreur d'espace dès sa sortie ; il charge avec une manière très particulière de pointer le museau en avant, tel celui-ci à Madrid en 1979. Il faut le prendre en main très vite sans le laisser s'épuiser à courir... ni trop réfléchir car il "comprend" vite. Particulièrement puissant, très brave au premier tercio où il pousse fort, il conserve toute sa force jusqu'à la fin du combat, chargeant dans la muleta avec bravoure et agressivité quoique la tête à mi-hauteur. Mais ce n'est pas un toro de 50 passes, il faut le comprendre vite, le dominer et lui "prendre" sans tarder les 20 bonnes passes qu'il peut donner : après, il est trop tard.
Ce toro "transmet" beaucoup mais peu de toreros savent et peuvent avec lui aujourd'hui... c'est pourquoi on l'a encore quelque peu adouci, rendu plus noble, pour l'adapter au contexte général. L'esprit des tientas a beaucoup changé ; à la seule bravoure doit s'ajouter désormais une noblesse de bon alloi. Cependant son type encore unique et sa personnalité accusée, spectaculaire, lui assurent toujours une grande place dans le coeur des aficionados a los toros. Avec leur bravoure, leur grand poder et leur bon jeu, quand ils sont eux-mêmes, le spectacle est toujours garanti ; aussi la devise est-elle devenue l'une des préférées de l'exigeant public de Madrid, et par là de toute l'Espagne. On les a vus quasiment chaque année dans la capitale du toreo pendant un siècle. Mais la grande question est celle d'une faiblesse récidivante.

LE DRAME DE LA FAIBLESSE... PUIS DE LA CASTE

Bien des figures ont remonté leur image en combattant des pablorromeros. Dans les années 5O, 60 et une partie des années 70, ils permettent encore de nombreuses tardes triomphales. Mais ces années marquent aussi le début de ce qui va devenir le grand problème de cette devise : la faiblesse, allant jusqu'à la chute... Cependant la réputation des pablorromeros peut se maintenir grâce à l'immense réserve de bravoure et de caste du troupeau : il reste toujours l'espérance de les voir se récupérer, d'autant plus que, sur la durée, les "altibajos" sont classiques dans tous les élevages.
Au milieu des années 70, les pablorromeros se mettent à manifester une inquiétante faiblesse : ils s'agenouillent souvent (bizarrement, il se passe des choses semblables dans bien d'autres ganaderías...). Vétérinaires et ganaderos cherchent les causes. On parle de la consanguinité, de l'alimentation, du manque d'espace pour se déplacer et de l'élevage en stabulation... Rien de décisif n'apparaît pourtant... et 30 ans après, pas davantage ! Les causes sont probablement multifactorielles, mais nous considérons ici comme fort probable qu'il existe un facteur génétique déterminant : pourquoi certains, élevés dans les mêmes conditions, sont-ils très solides ? pourquoi les élevages qui adoucissent la caste dans le sens d'une noblesse naïve sont-ils les plus touchés par la faiblesse ? pourquoi dans le même élevage certains toros en surcharge pondérale sont-ils solides (même s'ils s'essoufflent rapidement) et d'autres, sans excès de graisse, faibles ? L'existence d'un facteur héréditaire, et donc génétique, ne paraît pas possible à mettre en doute ; mais où est-il ? et comment le corriger ?...
A partir de 1980, la crise devient aiguë ; ce ne sont plus des hauts et des bas : un manque de force touchant à l'invalidité semble s'être étendu à tout l'élevage, tandis que la caste et la bravoure elles-mêmes chutent aussi. Conséquence, au moins partielle, de négligences dans les années 50-60 ? probablement : le cas n'est pas unique ! Conséquence de l'absence torale de tout livre de la ganadería permettant de constituer et de connaître des "familles" dans l'élevage ? très probablement. Conséquence d'une sélection moins rigoureuse et "fuera de tipo", sans doute destinée à "adoucir" les pablorromeros pour "adapter" leur physique et leur comportement aux exigences de facilité du mundillo et des figures ? à n'en pas douter : le cas n'est pas unique ! PABLO-ROMERO perd son cartel dans les grandes ferias et les figures lui tournent le dos. Seule Madrid reste fidèle dans l'adversité.
Il n'était jamais rien arrivé de pareil dans cette ganadería. Toutes les alarmes sont au rouge chez PABLO-ROMERO. La ganadería devient de moins en moins rentable et le nombre des héritiers qui ne cesse de s'accroître, ne facilite rien ; des rumeurs de vente circulent... [Voir la suite chez Jaime de PABLO-ROMERO y CAMARÁ et dans l'élevage correspondant]
A partir de janvier 1998, grâce à son aficion et ses énormes moyens financiers, le nouveau ganadero, Antonio MORALES, engage avec le vétérinaire José Luis ALGORA une vaste opération de sauvetage faisant appel aux techniques les plus avancées en matière de génétique, d'insémination artificielle et de transplantation d'embryons. L'opération pilote est dirigée par José Luis ALGORA et coordonnée par Javier CAÑON, professeur à l'université Complutense de Madrid. L'objectif est clair : sauver cet encaste unique. Grâce à ce programme, les scientifiques affirment pouvoir identifier dans le troupeau des mères celles qui possèdent le génome parfait ["parfait" en quoi ?...] et rebâtir une ganadería modèle à partir d'un noyau restreint [il n'y a pas le choix, car le troupeau des mères se trouve réduit à une centaine à peine en raison des nécessités économiques du dernier des PABLO-ROMERO, puis de problèmes sanitaires]. Il s'agit, à court terme, d'optimiser la production grâce à l'utilisation de mères porteuses. La technique est coûteuse : 1 embryon accroché pour le prix de... 3 jambons (dans les 500 euros). En attendant, il faut compter sur la chance et continuer à lidier le tout-venant. Il y a du bon, du moins bon et du pire, mais on ne sait pas comment diriger vraiment la sélection.
LES CESSIONS DE BÉTAIL

La philosophie officielle de la maison est : aucune vente de vache ou de semental à l'extérieur. En fait, la pratique a été plus nuancée. Certes aucune autre ganadería d'Espagne ne possède actuellement de sang pablorromero, pas même en croisement, car la famille PABLO-ROMERO a très peu cédé de bétail, sauf au Mexique. Mais elle en a cédé quand même un peu.
°° Au XXe siècle il n'aura existé en Espagne qu'une seule ganadería constituée avec des reproducteurs pablorromeros : celle du sévillan PABLO y LLORENT. A la fin des années 1930, il acquiert 60 vaches de Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE, un privilège dû au fait que Felipe de PABLO y ROMERO, le créateur de la dynastie, est son grand-père. Il croise avec des vaches et deux étalons de Clemente TASSARA, d'origine parladé [effectivement, de 1935 à 1939, il a son premier élevage : du pur gamero cívico ; quand il vend, en 1939, il garde d'ailleurs un peu de bétail (pâture de Clemente TASSARA) jusqu'en 1942] ; mais PABLO y LLORENT cède bientôt (1944) au sévillan Ignacio VÁZQUEZ DE PABLO. Ce dernier maintient la ganadería quelques années sans obtenir de succès notable. Cependant il lidie quelques toros à Madrid : c'est avec l'un d'eux, appelé "PELÓN", que Pablo LOZANO y confirme son alternative en mai 1952. Cette ganadería est actuellement éteinte. Ignacio VÁZQUEZ DE PABLO est réputé n'avoir cédé de bétail à aucune autre ganadería, mais ce n'est pas tout à fait exact :
° Entre 1940 et 1955, il cède un lot à Antonio D'OLIVEIRA DURÃO, qui le fait entrer dans ses croisements ; mais dès 1955/1956, ce dernier cède des (les ???) vaches de Ignacio au Portugais le Conde de CABRAL, qui les croise avec son bétail antérieur plus un nouveau semental murube. Mais les traces de pablorromero qui pouvaient rester se trouvent pratiquement éliminées à partir de 1994/1995, quand les héritiers se mettent à faire absorber leur vieille origine par des vaches et des étalons... domecq de Santiago DOMECQ BOHÓRQUEZ, puis probablement du núñez.
° Entre 1952 et 1972, Ignacio vend un autre lot à José Luis VÁZQUEZ GARCÉS, alias le sévillanissime torero Pepe Luis VÁZQUEZ, qui le fait aussi entrer dans ses croisements.

°° On trouve encore d'autres cessions mineures de bétail en Espagne.
° Entre 1907 et 1926, le même Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE cède des étalons au Marqués de MELGAREJO, qui les fait entrer dans son croisement.
° En 1918, le même Felipe vend au Marqués de MELGAREJO quelques étalons. Ils viennent enrichir un salmigondis qui n'est pas promis à un brillant avenir...
° Entre 1906 et 1920, le même Felipe vend aussi au célèbre Rafael SURGA de quoi enrichir son sulfureux et éphémère encaste composite.
° En 1927 semble-t-il, le même Felipe vend des étalons à Pepe MARZAL (celui qui écrit tant de bien des pablorromeros !...) qui les fait entrer aussi dans son croisement, lui aussi éphémère.
° Entre 1907 et 1943, enfin, Francisco GÓMEZ RULL pense sans doute enrichir son élevage... d'origine, de dates et de devenir inconnus ! par quelques reproducteurs du même Felipe.

°° Le cas du Mexique est sensiblement différent. Au XIXe et au début du XXe, quelques reproducteurs sont vendus pour renforcer la bravoure des ganaderías mexicaines :
° Les premiers exemplaires connus sont 3 ou 4 étalons arrivés au Mexique à la ganadería MALPASO en 1895, époque où la ganadería PABLO ROMERO est toujours dirigée par son fondateur Felipe. Cependant certaines sources parlent pour le même arrivage de : 1 ou de 2 toros de CONCHA Y SIERRA, auxquels auraient été joints un étalon du Duc de VERAGUA et un autre seulement de PABLO ROMERO. _ Cette ganadería méxicaine est fondée précisément fin XIXe avec des vaches "criollas" pour des étalons espagnols de diverses provenances : Duc de VERAGUA, SALTILLO, OTAOLAURUCHI, CONCHA Y SIERRA et bien sûr PABLO ROMERO. En 1925, l'ensemble est croisé avec du gamero cívico et du campos varela. Mais le propriétaire meurt deux ans plus tard et ses héritiers se défont de la ganadería. ° Dix ans plus tard, vers 1905, arrivée de 1 ou 2 sementales pablorromeros chez QUERENDARO, sans que l'on en sache davantage que le fait ; ce bétail est toujours cédé par Felipe, le fondateur. _ Cette ganadería est créée début XXe par Carlos HAGHENBECK avec des vaches de "PARANGUEO" qui sont un croisement entre bétails espagnol et criollo ; sur ce croisement, il met des étalons de SALTILLO, PABLO ROMERO et PARLADÉ. En 1928, Emilio HUERTA acquiert la ganadería et ajoute un semental du Marquis de VILLAMARTA (de son second élevage, le célèbre !) ; mais il vend peu après et la ganadería disparaîtra complètement.
° Le troisième et dernier apport de reproducteurs de PABLO-ROMERO (5 vaches et 2 étalons, jeunes) à un mexicain a eu lieu en 1909/1910 chez la famille BARBABOSA pour sa ganadería de "ATENCO", encastée jusque là en navarro, sur les terres des haciendas "ATENCO" et "SAN DIEGO DE LOS PADRES" : la plus ancienne de toutes les ganaderías du monde (1528 !) et l'une des plus célèbres du Mexique pendant longtemps. Le nom de ces 8 reproducteurs, arrivés à la ganadería le 12 octobre, est connu : "BEATO" et "NEVADO" ["COLMENERO" disent un livre mexicain, ainsi que Jaime de PABLO-ROMERO : ce qui semble assez probable car il y a une vache appelée "NEVADA"], pour les machos ; et pour les vaches, "NEVADA" "GITANA" "FIERECILLA", "TRIGUERA" et "CHALECA" [un livre mexicain n'en donne que 4... mais il en figure 5 sur les photos de leur débarquement à la ganadería]. "CHALECA", arrivée pleine, vêle peu après son arrivée ; elle est negro, corniveleto, de tête très longue et de tempes très étroites. Quant à cette vache et à celle-ci, elles ne présentent pas de grande particularité si ce n'est leur pelage très clair (cárdeno claro ?...). [En même temps, les BARBABOSA auraient fait venir d'autres reproducteurs de SALTILLO, disent certains ; mais ce n'est pas attesté par le ganadero]. La transaction s'est faite sur la recommandation du matador Ricardo TORRES "BOMBITA". Grâce aux photos d'époque, peut-on entrevoir les différences morphologiques entre les pablorromeros d'alors et les actuels ? En fait on ne reconnaît guère les traits typiques de ceux d'aujourd'hui... et pour cause puisqu'ils datent surtout des années 30 et qu'en plus, ils ne s'affirment vraiment qu'à partir du moment où le bétail devient adulte ! Le croisement pablorromero X navarro s'est maintenu chez ATENCO jusqu'à 1925, avant d'être peu à peu absorbé et remplacé par le traditionnel saltillo mexicain. Toutefois, il semble que laplupart des pablorromeros d'ATENCO aient été massacrés par les "alzados" (insurgés) de la Révolution mexicaine de 1910 !...
Le Mexique est donc le seul pays à avoir acquis des vaches et des étalons de PABLO ROMERO de façon significative et pour de grands élevages. Mais quand il n'a pas disparu complètement, ce sang est aujourd'hui entièrement croisé et fondu dans le bétail local, et dans le saltillo qui est l'encaste dominant des ganaderías mexicaines. Les pablorromeros n'existent donc vraiment plus aujourd'hui que dans la ganadería PARTIDO DE RESINA. Il y a un revers à la médaille : l'impossibilité de rafraîchir le sang. Comme souvent, fierté d'un jour (devient) faiblesse des lendemains...

Mais, pour finir sur une bonne note, rappelons-nous : ce n'est pas pour rien que des figures de la taille des "JOSELITO", Juan BELMONTE (2 oreilles à Madrid), Ignacio SÁNCHEZ MEJÍAS, "CAGANCHO", "MANOLETE", Domingo ORTEGA, Antonio BIENVENIDA, Rafael ORTEGA, Julio APARICIO, César GIRÓN, Luis Miguel DOMINGUÍN et Antonio ORDÓÑEZ (lui plus que tous !) [56 corridas, 45 oreilles et 2 queues à eux deux !], Pepe Luis VÁZQUEZ, Paco CAMINO, Diego PUERTA, "MIGUELÍN", "EL VITI", Ángel TERUEL, CAPEA, "PAQUIRRI", Dámaso GONZÁLEZ, et même "ANTOÑETE" ou "Curro ROMERO" ont toréé ces toros... [La fin du XXe siècle ne sera, hélas, pas aussi riche en raison de la généralisation du toro standardisé "complice" et de l'ostracisme du mundillo Ni que, outre Madrid, des arènes de l'importance de Valencia (98 fois), San Sebastián (67) ou Bilbao (84) ont connu tant de temporadas avec une course de PABLO ROMERO... En 110 ans, le mythique élevage aura fait courir 1.200 corridazs, dont 890 dans des arènes importantes.