FICHE ELEVAGE

José ARIAS de SAAVEDRA

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Après avoir hérité, en 1834, de l'élevage de son beau-père "EL BARBERO DE UTRERA", créé son propre fer avec les droits du fer Barbero -perdant ainsi l'ancienneté-, et opéré les réajustements qu’il juge nécessaires José ARIAS de SAAVEDRA se présente sous son nom à Madrid avec 2 toros, le lundi 17 juillet 1837 ; c'est la 12e corrida d’abonnement de la capitale. Il est en compétition avec 2 toros navarrais de PÉREZ LABORDA et 2 toros jijón du prêtre Pedro VERA y DELGADO. Ses toros sont annoncés à son nom en tant qu’héritier de Juan DOMÍNGUEZ ORTIZ "EL BARBERO DE UTRERA" et comme venant d’Utrera ; ils portent une devise paille et blanc. Les picadors sont : Francisco SEVILLA et José TRIGO. Et les espadas : Juan LEÓN, Manuel LUCAS BLANCO et Rafael PÉREZ de GUZMÁN. Le fait que 2 autres de ses toros soient répétés un mois plus tard, le lundi 28 août, à l'occasion d'une corrida extraordinaire, laisse à penser que la présentation avait été un succès [mais tous ces toros sont encore le produit de la sélection du BARBERO]. Les barberos, désormais saavedreños, deviedront des habitués de Madrid. A vrai dire, SAAVEDRA avait donné tout pouvoir à son mayoral, Juan GÓMEZ, expert dans l'art de mener et de comprendre les toros au campo et déjà mayoral du BARBERO ; c'est certainement lui qui infléchit l'orientation de la ganadería, mais cela ne peut être visible avant 5, 6 voire 7 ans.
On a trace de la présentation des toros de José ARIAS de SAAVEDRA, sous son propre nom, à la Real Maestranza de Caballería de Sevilla le 17 avril 1850. Il s’agit d’une corrida concours ("Corrida de Competencia") en présence de la famille royale accompagnant le duc de JOINVILLE, alors de passage.

Les toros importants et remarqués de José ARIAS de SAAVEDRA y ULLOA
- "PAJARITO", negro mulato, corpulent et haut de garrot, lidié à Málaga le 16 août de 1840. En sortant, il tue le cheval que monte Antonio SÁNCHEZ "POQUITO PAN" et envoie celui-ci dans le callejón. Chargeant à nouveau, il tue le cheval de José TRIGO puis, dans la continuité, celui de Francisco BRIONES en précipitant celui-ci par terre et en le blessant à la tête. Il devient ainsi maître de la piste et prend une posture de défi. Il étripe encore 6 chevaux sans qu’on puisse le piquer réellement une seule fois ! Le président change alors le tercio : malgré de multiples essais, personne n’arrive à le banderiller ; à peine José REDONDO DOMÍNGUEZ "EL CHICLANERO" (1818-1853) parvient-il à lui placer une banderille ! Le toro s’est replacé au centre de la piste. Clarines… Francisco MONTES "PAQUIRO" (1805-1851) s’avance vers lui lentement par derrière et, sans la moindre passe de muleta, le tue d’un golletazo (épée dans le cou) a la media vuelta (au demi-tour). Au vu des circonstances, le public ovationne tout de même le toro et "PAQUIRO", son matador.
- "ALMIÑANO", cárdeno, lidié à Madrid le lundi 5 septembre 1859. Il reçoit 17 piques des picadors Francisco CALDERÓN, Antonio ARCE et les réserves Mariano CORTÉS "EL NARANJERO" et Francisco OLIVER. Il est estoqué par "Curro CÚCHARES" (1818-1868).
- "PERRUNO", castaño, ce même lundi 5 septembre 1859. Il prend 19 piques des mêmes picadors et c’est encore "Curro CÚCHARES" qui l’estoque.
- "MATAJACAS", castaño, lidié à Madrid le 28 mai 1860. Il prend 19 piques et c’est l’infortuné José RODRÍGUEZ "PEPETE" qui l’estoque. Le torero cordouan sera tué 2 ans plus tard par le toro d’Antonio MIURA FERNÁNDEZ "JOCINERO", dans ces mêmes arènes...

On notera que SAAVEDRA vend 2 étalons à Juan MIURA en 1854. C'est certainement pour donner davantage de noblesse à ces toros durs.

José ARIAS a donc mis toute sa confiance entre les mains de son mayoral Juan GÓMEZ, lui laissant le champ totalement libre et menant lui-même la belle vie, en "veuf joyeux" ! Il y dilapide et sa fortune et la grande ganadería à laquelle il ne s'intéresse guère. Vu que Juan GÓMEZ est expert dans l'art de mener et de comprendre les toros au campo, il est peu probable -à moins qu'il ne se soit tout simplement découragé- qu'il soit la cause première de la décadence d'un troupeau qui perd beaucoup de ses principales qualités. Le manque d'argent pour en prendre soin constitue une cause infiniment plus probable. Pourtant il semble bien que SAAVEDRA, ou plutôt Juan GÓMEZ, ait imprimé à ces toros un type caractéristique, justifiant que le toro "barbero" soit devenu "saavedreño". Aux yeux de beaucoup, rien n'est moins justifié ; mais la baisse de niveau de l'ensemble du troupeau et l'émergence d'un certain type physique ou/et de comportement ne sont pas forcément contradictoires...

La vente de l'élevage
Les données concernant la vente de l'élevage ne sont pas très claires ; ou du moins pas unanimes. On donnera d'abord ici la version qui paraît la plus vraisemblable ; les autres versions seront indiquées ensuite en italique.
C'est très probablement pour des raisons financières que José ARIAS de SAAVEDRA vend sa ganadería. Cette vente commence en 1863 ; la ganadería comporterait alors 927 têtes : 642 vaches et 285 mâles [Attention : pour certains, ce nombre correspondrait à la ganadería du BARBERO au moment où SAAVEDRA en hérite...].
° Le 10 juin 1863, il vend 200/250 vaches et 50 toros à Dolores MONGE ROLDÁN, veuve de Francisco MURUBE/MURUVE ÁLVAREZ.
° L'année suivante, en 1864 donc, il lui vend encore 210 vaches et 50 toros. Ce double achat est réputé contenir le meilleur de la ganadería.
L'important complément de 1864 -mentionné par peu de sources : assez généralement, elles indiquent seulement 300 vaches + 50 toros acquis en 1863- porte l'acquisition de la viuda de MURUBE (ou MURUVE) à 550 têtes environ, soit plus de la moitié de SAAVEDRA : on est assez loin du tiers communément admis...
Il en est d'autres qui attribuent les 927 têtes au seul achat de la viuda de MURUBE ; et ces 927 têtes représenteraient un tiers du total de la ganadería. Cela ferait un troupeau de près de 3.000 têtes, ce qui semble très exagéré.
Selon d’autres informations, Francisco MURUBE aurait déjà acheté à José ARIAS un lot de vaches et quelques toros, si bien que l’acquisition de sa veuve n’aurait été que de 200 vaches et 50 toros. Ce n'est pas très important puisqu'au final, on approche, dans les deux cas, les quelque 500 têtes entre les mains de Dolores MONGE.

° En 1865, José ARIAS de SAAVEDRA vend à Ildefonso NÚÑEZ DE PRADO, d'Arcos de la Frontera (Cádiz), le reste de sa ganadería, que l'on pense avoisiner les 400 têtes : c'est cohérent avec les données ici privilégiées.

La branche saavedra de la caste vistahermosa n'est probablement pas au meilleur de sa forme au moment de ces 3 ventes. Néanmoins MURUBE va formidablement la bonifier. NÚÑEZ DE PRADO aussi, mais un peu moins peut-être.


Les événements


Date : 1834
Date : 1854
Date : le 10/06/1863
Date : 1864
  • Cession de bétail :
    L'élevage José ARIAS de SAAVEDRA vend à l'élevage Dolores MONGE/MONJE, viuda de MURUBE/MURUVE 210 vaches (encaste saavedra).
    Cet important complément, mentionné par peu de sources (généralement, elles indiquent seulement un total de 300 vaches + 50 toros acquis en 1863), porte l'acquisition de la viuda de MURUBE (ou MURUVE) à plus de la moitié de SAAVEDRA : soit bien plus du tiers communément admis.

  • Cession de bétail :
    L'élevage José ARIAS de SAAVEDRA vend à l'élevage Dolores MONGE/MONJE, viuda de MURUBE/MURUVE 50 toros (encaste saavedra).
    Cet important complément, mentionné par peu de sources (généralement, elles indiquent seulement un total de 300 vaches + 50 toros acquis en 1863), porte l'acquisition de la viuda de MURUBE (ou MURUVE) à plus de la moitié de SAAVEDRA : soit bien plus du tiers communément admis.


Date : 1865
  • Cession de bétail :
    L'élevage José ARIAS de SAAVEDRA vend à l'élevage nnz_pd_i 400 têtes de bétail (encaste saavedra).
    Ces quelque 400 têtes constituent le reste du troupeau SAAVEDRA, puisque en 1863 et 1864, Dolores MONJE, viuda de MURUBE en avait déjà acheté une grosse la moitié (200/250 + 210 vaches et 2 fois 50 toros sur un ensemble de 927 têtes)... et sans doute le meilleur noyau. Mais, Ildefonso NÚÑEZ de PRADO, habitant d’Arcos de la Frontera (Cádiz), la caste va resurgir avec l'aide précieuse du conocedor JUCA JIMÉNEZ...

  • Dissolution :