FICHE ELEVAGE

Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE

Plan : 03.02



Dès 1906, Felipe fils poursuit avec succès le travail entrepris par son père dans la ganadería. Il vise à créer un type de toro homogène et identifiable. La ganadería reste parmi les plus grandes,comme en témoigne cette affiche d'une corrida dans les arènes de Valencia en 1909, bien que GORDET, FLORES, et DOMINGUÍN ne fassent paa partie des très grandes figures. Cela ne l'empêche pas de donner quelques novilladas, possiblement prestigieuses comme en témoigne cette affiche d'une novillada à Valencia en 1916. Voici en témoignage une partie de la photo d'une tienta à PARTIDO DE RESINA en 1917 : on peut y voir, de gauche à droite, Juan BELMONTE, le ganadero, "JOSELITO" (il portait donc des lunettes ?!...) et les futurs ganaderos Felipe et José Luis de PABLO-ROMERO y ARTOLOITIA ; cette présence est révélétrice : avec ces 2 "monstres" de José et Juan, la tauromachie est en train de changer, et les ganaderos cherchent à adapter le comportement de leurs toros en conséquence : avec prudence et sans les dénaturer, le second Felipe emboîte le pas. Voici encore cette affiche d'une corrida à Granada en 1918, avec, excusez du peu, les mêmes "JOSELITO" et BELMONTE... au temps où les figures s'honoraient de faire des gestes en prenant aussi des ganaderías "dures". Même des artistes comme FUENTES ou CAGANCHO ne rechignaient pas (Madrid 1928). Durant toute sa carrière, JOSELITO" aura combattu 51 toros de PABLO-ROMERO : toujours ceux de l'ancienne "maille", celle d'avant le croisement saltillo ; il semble que ce soit surtout en raison de son amitié envers Felipe, qui dit l'aimer comme un fils... jusqu'au jour où il ose lui demander la main de sa fille Guadalupe ! Une PABLO-ROMERO (l'éleveur de moutons a pris du rang social !) unie à un gitan, fût-il le dieu vivant du toreo : inconcevable... Felipe refuse froidement, et José en conçoit un immense chagrin. Il se dit que ce serait, avec la mort de sa mère à laquelle il était très attaché, la raison pour laquelle, toute le temporada 1919, "JOSELITO" manifeste une profonde tristesse et porte beaucoup de noir sur ses costumes ; de là à penser que la tragédie de Talavera en 1920 n'y est pas étrangère, il y a un pas : certains osent le franchir... Le 28 septembre 1919, à la Real Maestranza de Séville, Manuel JIMÉNEZ MORENO "CHICUELO" prend l'alternative avec Juan BELMONTE comme parrain ; cette photo d'une chicuelina de "CHICUELO" à Madrid est dédicacée au ganadero par les enfants du torero, mais elle n'est pas datée... et il n'est pas certain que le toro soit un pablorromero !
En en-tête, la photo d'un batacazo du début du XXe siècle, attribué ici à l'élevage du second des PABLO-ROMERO ; on remarque de nouveau combien le toro paraît "plein" pour l'époque. De même, et encore plus imposant, cet ensabanado capirote en cárdeno, mosqueado et botinero, lidié à Madrid au début du XXe siècle. Celui qui le caresse est Manuel MUÑOZ, second conocedor de la dynastie des MUÑOZ. On comprend que ces toros fassent sensation, à cette époque où le bétail est "d'herbe" et normalement plus maigre : les fèves et l'avoine "maison" font merveille ! Voici encore la bravoure de "AVEJORUCO" à Barcelone, en 1918 - donc un pablorromero d'avant le croisement saltillo -, piqué par Antonio IBÁÑEZ "MARINERO". Par contre, voici, en 1925 à Madrid, un pablorromero dont le type saltillo est des plus évidents ! De même pour le type, et la corpulence, de ce toro combattu en fin des années 20 à Bilbao. En 1935, à Segovia, même puissance au cheval, et même type asaltillado. Et que dire de ce batacazo de 1934... alors que le toro ne paraît pas de très grand gabarit, même s'il semble plus corpulent que les asaltillados ! Impressionnant encore cet autre batacazo de 1941... Le 23 septembre 1928, à Ecija, un pablorromero blesse le picadOr Alfonso JIMÉNEZ "LAGARTIJA" ; il en mourra le 25.
Felipe garde l’élevage une quarantaine d’années durant lesquelles il centre sa sélection autour de l'origine gallardo pour parvenir à la création du pablorromero actuel. Une mutation se produit au cours des années vingt, où ses toros changent de morphologie, de tempérament et où la gamme chromatique des robes se rétrécit. L’utilisation d’étalons du Marqués de SALTILLO (Rafael RUEDA OSBORNE), qui partagent alors la même finca, tient à l'évidence une part importante dans la métamorphose aux yeux de tout le mundillo -bien que le fait reste absolument démenti par les propriétaires- ; "preuve" génétique à l'appui. C'est ainsi que, même s'ils conservent, à des degrés divers, des détails qui évoquent leurs diverses origines (plus harmonieux par hidalgo barquero 1 ; plus fin et "hocico de rata" par saltillo ; typé barcial comme un vazquez X saltillo ; plus long, plus haut, plus massif par jijón, gallardo et cabrera), les pablorromeros commmencent à acquérir un air de famille : très profonds, larges de poitrine, souvent "chatos" (nez camus), bien armés, tousd avec un trapío spectaculaire. Comme si les fins reproducteurs saltillo avaient réduit la taille des gigantesques cabrera sans rien perdre de la corpulence des volumineux gallardo et jijón.
La chose demande de plus amples explications. La veuve du 8e Marquis de SALTILLO (Rafael RUEDA OSBORNE) est une soeur de Felipe de PABLO y ROMERO, et donc la tante du ganadero en fonction : Felipe PABLO-ROMERO Y LLORENTE. A sa demande, celui-ci devient, entre 1914 et 1917, exécuteur testamentaire du Marquis, avec lequel il était d'ailleurs ami. On voit la position sociale acquise en une génération par les PABLO-ROMERO !...
Il faut savoir que la ganadería SALTILLO a toujours été la préférée du grand "GUERRITA" pour la douceur de ses toros, comparée à l'âpreté des autres (un trait que les Mexicains ont cultivé, tandis que les Espagnols sont allés dans un sens très torista... les bons victorinos MARTÍN rappelant toutefois ce trait). Certains critiques les qualifiaient même de "bonbons de Saltillo" ! pour nuire à "GUERRITA". Ce sont des toros fins, racés, beaucoup moins volumineux que les immenses cabrera ou les grossiers gallardo ; leur pelage est majoritairement cárdeno (gris) ; leurs yeux sont particulièrement vifs, leur museau souvent pointu (hocico de rata : museau de souris), l'extrêmité de leurs cornes relevée (tocado de pitón), leurs pattes et leurs sabots fins, leur cou allongé, leur dos droit... et, quand ils sont bons, leur tempérament est de feu. Entre 1887 et 1899 (époque du 1er des PABLO ROMERO), le fameux "GUERRITA" a combattu 276 saltillo pour 24 pablorromeros ; quand il voulait faire un geste, il leur préférait les veragua (197) ou les miura (139) - voilà qui confirme combien Felipe 1er a eu du mal à s'imposer, en dépît de ses débuts tonitruants à Madrid et à Séville en 1888.
Mais ce n'est pas tout ! Une chronique taurine de LA VANGUARDIA, de Barcelona, datée du mardi 3 juin 1947 et signée E.P., au sujet de la corrida célébrée 2 jours plus tôt à la Monumental (c'était la présentation en España du Mexicain Carlos VERA "CAÑITAS", qui partageait l'affiche avec "Curro CARO" et Luciano COBALEDA) avec des toros de PABLO-ROMERO, assure que "sept ans plus tôt, le bétail de cette devise a été croisé avec une part de celui de Clemente TASSARA, de sang gamero cívico." Ce croisement, qui relève du 1er élevage de TASSARA, aurait donc été réalisé en 1940 ; ce qui n'a jamais été démenti par les ganaderos. Toutefois, les analyses génétiques montrent que la part vistahermosa du génome des pablorromeros est très très largement saltillo ; donc ce croisement a été infime, ou largement éliminé.
La ganadería est réputée sortir pour la première fois à Madrid sous son propre nom le 16 mai 1919 : au cartel, Rodolfo GAONA, Juan BELMONTE et "NACIONAL I" ; c'est confirmer la considération dont elle jouit. Il semble toutefois que cette date relève d'une erreur puisque en 1917 et 1918, les pablorromeros sont déjà à Madrid ! (cf. ci-dessous). D'autre part, le jeudi 23 avril 1908 semble être la date véritable. Ce jour-là, place de la route d'Aragón (emplacement de l'actuel Palacio de los Deportes), sont courus 5 toros (le 6e est de ADALID) de Felipe de PABLO-ROMERO Y LLORENTE ; c'est une "corrida extraordinaire" en l'honneur des reines de la Mi-Carême. Les 5 toros ont de la présence ; ils prennent un total de 29 piques pour 5 chutes et 4 chevaux tués. Le 1er est manso et affecté d'un problème de vue ; le 2e est plutôt manso ; les trois autres donnent un bon jeu, particulièrement le 3e et le 4e. Les diestros sont Rafael MOLINA "LAGARTIJO CHICO" (division et sifflets), Rafael GÓMEZ "GALLITO" (sifflets aux deux -même lui !-) et Manuel MEJÍAS RAPELA, le patriarche de la dynastie "BIENVENIDA" (ovacion aux deux). Les picadors Francisco CODES "MELONES" et Cipriano MORENO se font remarquer.
La renommée a traversé les océans : en 1910, Felipe 'II' cède comme reproducteurs à "ATENCO", au Mexique, 2 étalons et 5 vaches. Voici la photo de "BEATO" et "NEVADO" ["COLMENERO" dit un livre mexicain...], encore novillos.

Courses et toros célèbres
° Le 20 avril 1913, à Madrid, le Vizcaíno de Baracaldo Serafín VIGIOLA DEL TORCO "TORQUITO"" confirme son doctorat des mains de Vicente PASTOR, qui lui cède le toro "SOBERBIO", cárdeno claro, avec Manuel RODRÍGUEZ "MANOLETE" [le père du célébrissime !] commme témoin.
° Le 25 juin 1916, à Madrid, José GARCÍA RODRÍGUEZ "ALCALAREÑO" confirme l'alternative avec un toro de PABLO-ROMERO, des mains de "COCHERITO DE BILBAO"; témoin, Curro VÁZQUEZ.
° Les pablorromeros sont de la première San Isidro. En 1917, la San Isidro tombe le 15 mai. Il y a corrida à Madrid les dimanche 13, lundi 14 et mardi 15. Les cartels sont : le 13, GAONA, "JOSELITO", Juan BELMONTE et "FORTUNA" pour 8 Carmen de FEDERICO [déjà sous ce nom, avec 2 mois d'avance sur la date officielle ?] ; le 14, "JOSELITO", BELMONTE et "FORTUNA" pour des CONTRERAS ; le 15, "JOSELITO" (applaudissements et sifflets), BELMONTE (applaudissements et silence)et "SALERI II" (silence aus deux) pour des PABLO-ROMERO. On peut considérer que c'est la première véritable Feria de San Isidro, car en 1918 il y aura aussi 3 corridas suivies : les mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17.
° A Madrid le 30 de mai 1917, "Joselito EL GALLO", alias "GALLITO" ou "JOSELITO", obtient un grand triomphe pour la corrida de la Presse avec le 3e de la course, "RAYADITO", immortalisé par la plume du génial revistero Gregorio CORROCHANO. Ce jour-là, les 8 pablorromeros tuent la bagatelle de 20 chevaux (14 disent certains). "RAYADITO" appartient à la lignée ancienne, avant le croisement saltillo. Brave, le lot ne présente pas d'énormes difficultés aux 2 tercios suivants ; le 1er et le 4e sont même de haute qualité (boyantes). Les autres matadors sont "Rafael EL GALLO", le frère aîné de Joselito (silence et sifflets), Francisco MARTÍN VÁZQUEZ (silence et applaudissements) et Juan BELMONTE (silence aux 2).
° Le 22 septembre 1918, à Fregenal de la Sierra (Badajoz), le Sévillan Luis GUZMÁN "ZAPATERITO" prend l'alternative des mains du Mexicain Luis FREG, qui lui cède un toro de PABLO-ROMERO, en présence de "ANGELETE".
° A Madrid le 16 mai 1919, "GONDOLERO" permet un grand triomphe à Juan BELMONTE : il coupe une oreille - ce qui est alors exceptionnel - au terme d'une faena historique. Il semble que ce toro appartienne à la nouvelle "maille" de l'élevage, celle du croisement avec le saltillo qui, sans rien enlever au trapío, donne plus de ce qu'on appelle aujourd'hui la toréabilité". On notera qu'après la mort de "JOSELITO" à Talavera en 1920, fidèle à la mémoire de son ami qui estimait que les actes de bravoure face à des ganaderías difficiles doivent de faire au bon moment et non par système, BELMONTE ne s'annoncera plus face aux pablorromeros que lorsqu'il estimera devoir donner des gages à l'aficion.
° A Madrid, le dimanche 11 août 1918, sort en 4e l'excellent novillo VALLEHERMOSO". José ROGER "VALENCIA" est très bien avec lui dans 3 tiers, il le tue "court et droit" d'un sensationnel volapié, et reçoit les 2 oreilles et la queue, récompense accordée pour la 1ère fois à Madrid.
° Le vendredi 16 mai 1919, toujours à Madrid, autre tarde d'apothéose. Les 6 toros sont bien présentés. Ils prennent 27 piques pour 12 chutes et 3 chevaux tués. Se détache le 5e toro, "GONDOLERO", "negro entrepelado", grand, gros et brave ; à lui seul, il prend 6 piques pour 5 chutes. Avec lui, Juan Belmonte se consacre ; il est applaudi à chaque lance, et conclut d'une grande estocade. Extraordinaire pour l'époque, il reçoit 1 oreille. Ses compañeros n'ont pas la même chance. Le, déjà vétéran, mexicain Rodolfo GAONA se fait chahuter tout l'après-midi aux cris de ¡Que se vaya! : qu'il s'en aille ! Tandis que Ricardo ANLLÓ "NACIONAL" n'est que discret.
° Le 3 août 1921 à Santander, "ALCALAREÑO", brave jusqu'au bout, reçoit 6 piques, tue 3 chevaux et en laisse 2 autre mal en point.
° A la feria d'Albacete, en 1921, "YEGÜERIZO", excellent jusqu'à la fin, prend 7 piques pour 5 chutes et 4 chevaux morts. Cette attention à noter que les toros gardent leur bravoure jusqu'au bout exprime bien l'évolution du toreo, consacrée par BELMONTE et JOSELITO, et la recherche des ganaderos pour y répondre... Il faut un toro plus noble, avec moins de force brute au profit d'une bravoure plus affinée, et capable de supporter un troisième tiers qui s'allonge. Il est fort probable que PABLO-ROMERO y parvient grâce à ce fameux croisement occulte par du saltillo de Rafael de RUEDA y OSBORNE, VIIIe marquis de SALTILLO : non seulement Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE est ami avec lui, mais leurs fincas sont voisines et, qui plus est, Felipe est l'exécuteur testamentaire du marquis entre 1914 et 1917...
° Le 12 septembre 1922, à Zamora, "REHILETERO" est un autre excellent pablorromero. 7 piques, 7 chutes, 4 chevaux morts.
° Le dimanche 21 juillet 1925, à Madrid, "MELERO", cárdeno oscuro, lidié en 1er, est le toro que Ricardo ANLLÓ "NACIONAL" cède au bilbaíno Joselito MARTÍN pour sa confirmation d'alternative : grande bravoure et poder dans les 3 tercios, ovacionné à l' arrastre. C'est un lot que l'empresa détenait depuis plus d'un mois pour que les toros récupèrent de la fièvre aphteuse ; il a de la présence et les 3 premiers sont braves, surtout ce "MELERO".
° Le 14 juinde 1926, à Algeciras, "CASTILLEJO", negro mulato, est remarquable de bravoure et de noblesse jusqu'à la fin : ovacionné à l' arrastre.
° Le 22 avril 1923 à Cartagena, sa ville natale, Enrique CANO "GAVIRA" reçoit l'alternative des mains de Nicanor VILLALTA, qui lui cède le toro "GUITARRERO", en présence de Fausto BARAJAS.
° Le 23 septembre 1928 à Écija (Séville), le Cordouan de Palma del Río, Julio FUILLERAT "PALMEÑO" prend l'alternative quand "EL ALGABEÑO" lui cède son toro de PABLO-ROMERO, en présence de Francisco POSADA.
° A Dax, le 28 juillet 1933, Domingo ORTEGA remporte un triomphe de clameur et coupe l'oreille de "PEINETO", 434 kg. en canal, soit plus de 700 kg. en vif ! Une anecdote mérite d'être rapportée, qui cadre parfaitement avec la réputation du personnage qu'était Domingo ORTEGA. Faisant preuve d'une hombría remarquable, digne des grands lidiadors romantiques, Domingo ORTEGA, devant la présentation exceptionnelle de "PEINETO", demande le matin à ses compañeros de le lui laisser sans tirage au sort : ce à quoi ARMILLITA Chico et Manolo "BIENVENIDA" accédent, sans doute par respect. Voici un pecho de Domingo ORTEGA à ce magnifique toro.
° Le 5 septembre 1933, à Cuenca, "MATAJACAS", brave et suave (pastueño) dans tous les tercios, permet aus lidiador de briller.
° Le 10 septembre 1933, à San Sebastián, "BURRACO", cárdeno claro, prend 5 piques de bonne note et mantient sa bravoure ensuite. grande ovation à l'arrastre.
° Le 18 mai 1935 à Madrid, anciennes arènes de Vistalegre, dans le quartier de Carabanchel, -connues sous le sobriquet de "La Chata" car elles n'ont ni gradas ni andanadas et ne vont pas plus haut que les tendidos-. Cette année-là, il y a un litige entre la nouvelle plaza de "Las Ventas" et l'empresa de Carabanchel, propriété des Dominguin : celle-ci en profite pour contreprogrammer une série de corridas de prestige. Ce jour-là, est annoncé Cayetano ORDÓÑEZ y AGUILERA , "NIÑO DE LA PALMA" (né le 4 janvier 1904 à Ronda, il mourra le 30 octobre 1961) avec des pablorromeros. Cette extraordinaire corrida voit deux exemplaires, "GALLINETO" et "VERDUGO", tous deux cárdeno, honorés de la vuelta al ruedo ; ils sont lourds, de grand trapío, puissants, encastés, braves et nobles, leurs charges sont longues. Avec "GALLINETO", mais aussi avec "VERDUGO", "NIÑO DE LA PALMA", colossal, obtient l'un des plus grands succès de sa carrière. Lui qui était si soivent irrégulier, il "débouche le flacon".
° Le 27 mai 1937 à La Maestranza de Séville, le Sévillan de Villamanrique de la Condesa Pascual MÁRQUEZ a pour parrain d'alternative Luis FUENTES BEJARANO, qui lui cède le toro "MORUNO", negro zaíno, avec Domingo ORTEGA pour témoin.
° Le 27 mai 1937 à Sevilla, Luis FUENTES, Domingo ORTEGA et Pascual MÁRQUEZ toréent une corrida qui est considérée comme quasi insurpassable parmi toutes les corridas exceptionnelles de l'histoire des PABLO-ROMERO : "Comment faire mieux en trapío, bravoure et noblesse ?", s'interroge la presse. Six pablorromeros "de bandera" !
° Le 30 juillet 1939, au Puerto de Santa María, Manuel RODRÍGUEZ "MANOLETE" (mais oui !), pour la 3e corrida de sa carrière et le mois de son alternative, coupe les 2 oreilles et la queue d'un PABLO-ROMERO de 380 kg. en canal (quelque 625 kg. en vif) et "armé de cornes terrifiantes". A cette époque, 3 mois après la fin officielle de la guerre civile, où ne sortent guère en piste que de légers novillos de 3 ans, pareille présentation est vraiment exceptionnelle. C'est dire qu'en dépit des circonstances et de la mode, les ganaderos (Felipe "II" plus son fils José Luis et sans doute Felipe "III") continuent à soigner leurs toros comme ils l'ont toujours fait. Quant à "MANOLETE", il coupe aussi les 2 oreilles de son autre pablorromero.
° Le dimanche 5 mai 1940, à Madrid, "TORMENTO", sorti 6e, est honoré de la vuelta al ruedo. Malheureusement, "Pepote BIENVENIDA" n'est que bien, sans pouvoir briller, et il tue assez mal ; il doit se contentzer de la vuelta.
° Le 19 avril 1942, à Madrid, les 1er et 3e toros sont ovationnés ; "COLOMBIANO", le 5e, fait 2 vueltas al ruedo, après avoir été magnifiquement toréé puis estoqué d'un superbe recibir par José MEJÍAS "Pepe/Pepote BIENVENIDA" qui reçoit les 2 oreilles... tandis qu'au 4e, Joaquín RODRÍGUEZ "CAGANCHO" a reçu les 3 avis !
° Le 22 septembre 1942 à Logroño, le 2e, "TALENTOSO", negro entrepelado, obtient la vuelta al ruedo par son grand jeu dans tous les tercios.
° Le jeudi 3 juin 1943 à Madrid, le 1er, "MARINERO", excellent dans tous les tercios, fait la vuelta al ruedo. Son matador, José MEJÍAS "Pepe BIENVENIDA" aussi.

On sait que 66 toros sont lidiés en 1931 et qu'à cette époque la ganadería est composée de 800 têtes : on s'attendrait à davantage de corridas. Est-ce en raison de l'extrême rigueur du ganadero ? des nombreuses pertes par peleas ? ou... D'autre part, à la fin des années 1930, PABLO y LLORENT, petit fils du fondateur, acquiert 60 vaches qu'il croisera avec des vaches et des étalons gamero cívico du 1er élevage de Clemente TASSARA BUIZA ; mais cette branche dérivée n'aura aucune suite significative.
Le ganadero meurt à Sevilla le 29 décembre 1943 à 84 ans. Depuis 1939, il avait laissé la direction de l'élevage à ses fils José Luis et Felipe de PABLO-ROMERO y ARTOLOITIA ; les voici désormais seuls en charge de la ganadería.


Les événements


Date : 10/1885
  • Création :

  • Création :


Date : 1906
Date : entre 1906 et 1920
  • Cession de bétail :
    L'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE vend à l'élevage srg une quantité inconnue de reproducteurs (encaste pablorromero).
    Rafael SURGA enrichit encore son sulfureux encaste ! La fourchette de dates est donnée par le début du donneur et la fin du receveur.


Date : entre 1907 et 1943
  • Cession de bétail :
    L'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE vend à l'élevage Francisco GÓMEZ RULL une quantité inconnue de reproducteurs (encaste pablorromero).
    Francisco GÓMEZ RULL pense sans doute enrichir son élevage... d'origines, de dates et de devenir inconnus ! La fourchette retenue ici est tout bonnement celle de Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE, ce qui a l'avantage de situer l'acheteur dans le temps.


Date : entre 1914 et 1917
  • Cession de bétail :
    L'élevage sltl4 transfère à l'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE quelques etalons (encaste sltl).
    Cette adjonction, jamais admise par la famille PABLO-ROMERO, est cependant peu contestable et très généralement reconnue, vu son effet sur la présentation des toros. Elle est confirmée par les résultats des analyses génétiques de la UCTL en 1997... même si les commentaires omettent de le souligner ! Dans cette fourchette de temps, Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE est l'exécuteur testamentaire du Marquis de SALTILLO : les deux troupeaux paissent sur des terres voisines à LA HERRERÍA...


Date : 1918
  • Cession de bétail :
    L'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE vend à l'élevage mlgj_mq quelques etalons (encaste pablorromero).
    Cette cession au Marqués de MELGAREJO est datée par l'azulejo de la finca PARTIDO DE RESINA qui donne la généalogie des PABLO-ROMERO : bonne source !


Date : 1927
  • Cession de bétail :
    L'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE vend à l'élevage mrzl quelques etalons (encaste pablorromero).
    Lorsque Pepe MARZAL louait sans mesure les pablorromeros, voulait-il acquérir des étalons ? ou les avait-il déjà ?... Cette cession est connue et datée par l'azulejo de la finca PARTIDO DE RESINA qui donne la généalogie des PABLO-ROMERO : bonne source !


Date : entre 1936 et 1939
  • Cession de bétail :
    L'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE vend à l'élevage PABLO y LLORENT 60 vaches (encaste pablorromero).
    C'est la seule ganadería espagnole jamais constituée avec des reproducteurs pablorromeros. Curieusement, l'azulejo de la finca PARTIDO DE RESINA donnant la généalogie des PABLO-ROMERO ne mentionne pas cette cession. La date connue est "la fin des années 30".


Date : 1940
  • Cession de bétail :
    L'élevage tsr_bz1 vend à l'élevage Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE inconnue reproducteurs (encaste gamero cívico).
    Cette introduction de sang vistahermosa dans le pablorromero est peu attestée. De toute façon, elle ne laisse aujourd'hui que des traces minimes. En effet, les analyses génétiques de l'UCTL en 1997 montrent que dans la part vistahermosa du pablorromero, ce qui est archidominant c'est le saltillo. Toutefois, il s'agit peut-être là d'une confusion avec une autre transaction, dans laquelle Felipe de PABLO-ROMERO y LLORENTE a forcément trempé : à la fin des années 1930, pour créer son élevage, PABLO y LLORENT(E), petit fils du fondateur, Felipe de PABLO y ROMERO, acquiert 60 vaches pablorromeras qu'il croisera avec des vaches et des étalons gamero-cívico du 1er élevage de Clemente TASSARA BUIZA ; une branche dérivée qui n'aura aucune suite significative, c'est dommage pour la diversité génétique et la possibilité de rafraîchissements.


Date : le 01/01/1944