FICHE ELEVAGE

José BERMÚDEZ REINA

Plan : 03.01



En 1868/1869, au moment où l'élevage de la viuda de BENJUMEA passe à ses enfants et Héritiers, José BERMÚDEZ REINA achète pas moins de 500 têtes (200 mâles et 300 vaches) de ces purs vazqueños, directement issus du partage de la fameuse ganadería fondatrice de Vicente José VÁZQUEZ (l'histoire garde d'ailleurs la mémoire du célèbre toro "SEÑORITO", de José María BENJUMEA, berrendo en negro, botinero et capirote, qui tue un tigre royal du Bengale dans les arènes de Madrid en lui traversant le cou d'un coup de corne dès la première attaque, le 12 (17?) mai 1849, pendant les fêtes de la San Isidro).
En 1871 (en 1874 disent certains, mais cela semble introduire trop d'incohérences dans la suite pour être retenu), BERMÚDEZ acquiert un lot de vaches gallardo (et probablement quelques toros !) de la ganadería du Duc de SAN LORENZO. Ce gallardo est-il pur ? Le plus probable est qu'il soit déjà assez largement croisé de vázquez depuis 1864/1866 (plus, un peu de cabrera, et peut-être, une pointe d'hidalgo barquero (1) [soit du vistahermosa de premier choix X {vistahermosa X cabrera} X 2 étalons vázquez] ). De toute façon, c'est dire combien la source gallardo de PABLO-ROMERO apparaît comme légère... alors que, paradoxalement, la part gallardo de Juan MIURA (des centaines de têtes, non croisées !) est particulièrement bien fournie et bien établie. Et l'on voudrait qu'aujourd'hui le mundillo soit davantage transparent ?!... On notera que, malgré toutes les vicissitudes, l'élevage du Duc de SAN LORENZO contient encore de la grande caste puisque, en 1872 à Jerez et 1873 à Séville, BERMÚDEZ sort trois toros exceptionnels marqués du fer de leur ancien propriétaire.

Coup de théâtre. En 1872, BERMÚDEZ envoie à l'abattoir ses vaches vazqueñas de BENJUMEA. Étrange geste ! C'est un bétail de tout premier choix... Par contre, il conserve les quelque 200 mâles, qu'il a immédiatement croisés avec les vaches gallardo (gallardo X vázquez et un peu de cabrera et un zeste d'hidalgo barquero 1) du Duc de SAN LORENZO, semble-t-il avec grand succès. Même si l'on ne sait rien de précis sur la conduite de ce croisement, il semble logique d'y inclure au moins les 73 vaches "gallardo" que Rafael LAFFITTE y CASTRO dira avoir trouvées dans son achat à José BERMÚDEZ REINA en 1874 -et qui ne peuvent venir que de l'achat à la ganadería du Duc de SAN LORENZO par ce même BERMÚDEZ en 1871. Faut-il les voir ces 73 vaches "d'origine GALLARDO" comme des vaches encore pur gallardo ou déjà mâtinées de vázquez plus un peu de cabrera et d'hidalgo barquero ? Difficile à dire... Mais il y a probablement un peu de tout.
Disons que c'est un peu la bouteille à l'encre ! Fort heureusement, c'est sans gros enjeu pour la suite et l'encaste pablorromero, car ce qui n'aurait pas été croisé par le Duc de SAN LORENZO ou par BERMÚDEZ jusqu'en 1874, le sera forcément après par Rafael LAFFITTE y CASTRO. Le seul enjeu réel serait de savoir si la base gallardo des pablorromeros se réduit à ces 73 vaches déjà plus ou moins croisées.
Vu la relative confusion qui règne sur les sources d'information quant à la composition et à la conduite de l'élevage, et vu la courte durée de celui-ci, on ne considère pas ici qu'il crée un encaste. Mais, fondamentalement, il n'en est pas moins celui qui fusionne (ou complète et achève de fusionner) les sangs gallardo et vázquez -plus une part de cabrera et un peu d'hidalgo barquero (1)- qui vont entrer dans la composition du pablorromero...
Fin 1874 [1879, disent certains...] -donc sans connaître vraiment les résultats de son croisement de 1871-, José BERMÚDEZ REINA vend tout [même son fer ?] à Rafael LAFFITTE y CASTRO, qui possède déjà une lignée à base de vaches jijón croisées avec des étalons cabrera. L'amalgame des deux ensembles donnera les constituants du pablorromero : on l'appelle ici le pré-pablorromero. Certains disent que Rafael LAFFITTE y CASTRO achète seulement 200 toros ; voilà qui semble un peu étrange : pourquoi seulement des toros ? et comment LAFFITTE y CASTRO pourrait-il dire ensuite qu'il a trouvé 73 vaches gallardo dans son achat ?!... Cette hypothèse est écartée ici. Ainsi, le hasard ou/et l'intuition ont-ils bien fait les choses : le croisement vaches gallardo de SAN LORENZO X étalons vázquez de BENJUMEA, opéré par BERMÚDEZ, atteint en réalité un haut degré de perfection.

Quelques toros de l'élevage qui ont marqué. _ Leurs origines ne sont pas toujours précisées...
° Le 24 juin 1873 à Jerez de la Frontera (Cádiz), le toro "RENCO", berrendo en negro alunarado, lidié en 2e position, prend 5 piques de CALDERÓN, "CHUCHI" et BARTOLESI. Les matadors sont Salvador SÁNCHEZ POVEDANO "FRASCUELO", et José LARA "CHICORRO I" en remplacement de Rafael MOLINA "LAGARTIJO". Le banderillero Rafael BEJARANO y VIVAR "EL CANO" ne peut pas entrer complètement dans le burladero, déjà plein. Le toro s'acharne sur le bout du capote et traverse le mollet gauche de BAJARANO [un jour de 2010 à Madrid, Julio APARICIO...] avec une telle vigueur que la pointe de la corne va se planter dans les tablas et y produit des esquilles. A l'infirmerie, on se contente de nettoyer rapidement la plaie. Alors qu'il croyait aller mieux, dans la nuit du 2 juillet apparaissent des symptômes de tétanos ; celui-ci se déclare le jour suivant et l'infortuné banderillero meurt le 4 à 15h.
° Le 30 avril 1872 à Jerez de la Frontera (Cádiz), le toro "ESPEJITO", cárdeno bragado, procédant du duc de SAN LORENZO, prend 20 piques, tue 8 chevaux... et est gracié.
° Le 22 juin 1873 à Madrid, avec Rafael MOLINA "LAGARTIJO", Salvador SÁNCHEZ POVEDANO "FRASCUELO" et José LARA "CHICORRO", sont combattus entre autres 2 puissants toros de José BERMÚDEZ REINA : le 1er, "CHARRETELO", qui blesse gravement "LAGARTIJO" au bras droit ; et le 5e, "SORIANO", negro, lidié par "FRASCUELO", qui prend 21 piques.
° Le 14 sptembre 1873 à Madrid, "CAPARROTA", cárdeno oscuro, procédant du duc de SAN LORENZO et lidié par "FRASCUELO", prend 10 piques.

[ATTENTION. _ Il règne une certaine confusion dans les dates et les transactions qui concernent le Duque de SAN LORENZO et José BERMÚDEZ : certains attribuent à BERMÚDEZ seul l'apport de sang vázquez ; d'autres placent l'épidémie en 1874, chez le même BERMÚDEZ. La date de 1874 est même indiquée ici ou là comme celle de l'acquisition par Rafael LAFFITTE. _ On a pris le risque de choisir ici ce qui paraissait le plus vraisemblable pour obtenir l'ensemble de dates le plus cohérent et pour conserver l'image laissée par chacun des ganaderos dans l'histoire du bravo.]


Les événements


Date : entre 1868 et 1869
  • Cession de bétail :
    L'élevage bjm_hrs vend à l'élevage José BERMÚDEZ REINA 200 toros (encaste vázquez).
    Cet achat considérable en qualité comme en quantité marque la naissance d'un élevage déterminant dans le genèse du toro de pablorromero. Il est réalisé au moment où les Héritiers de BENJUMEA prennent possession de la ganadería.
    La finca EL CESTERO est indiquée propriété officielle de José BERMÚDEZ REINA de 1870 à 1887 (elle vient de Antonio MIURA FERNÁNDEZ et passera à Eduardo IBARRA).

  • Cession de bétail :
    L'élevage bjm_hrs vend à l'élevage José BERMÚDEZ REINA 300 vaches (encaste vázquez).
    Cet achat considérable en qualité comme en quantité marque la naissance d'un élevage déterminant dans le genèse du toro de pablorromero. Il est réalisé au moment où les Héritiers de BENJUMEA prennent possession de la ganadería.
    La finca EL CESTERO est indiquée propriété officielle de José BERMÚDEZ REINA de 1870 à 1887 (elle vient de Antonio MIURA FERNÁNDEZ et passera à Eduardo IBARRA).

  • Création :

  • Création :


Date : 1871
  • Cession de bétail :
    L'élevage Duque de SAN LORENZO vend à l'élevage José BERMÚDEZ REINA 50/100 vaches (encaste gallardo).
    L'existence et la quantité de vaches (pur ?) gallardo est estimée à partir du fait que, 3 ans plus tard, Rafael LAFFITTE y CASTRO trouvera dans son achat à José BERMÚDEZ REINA "73 vaches (pur ?) gallardo" : 73 est donc un chiffre minimum. Il y a aussi quelques toros ou/et étalons, dont le nombre est inconnu : BERMÚDEZ fait courir, à Jerez en 1872 et à Séville en 1873, 3 toros exceptionnels, marqués du fer du duc de SAN LORENZO. _ On pourrait aussi penser que ces "73 vaches gallardo" ne sont qu'une part peu ou pas croisée de l'ensemble des gallardo vendus en 1871 par le Duc de SAN LORENZO ; mais rien ne l'atteste, aussi cette hypothèse n'est-elle pas retenue ici. A tort ou à raison, nous sommes donc dans une hypothèse minimaliste sur le sang gallardo qui aboutira chez PABLO ROMERO et lui donnera (dit-on !) sa morphologie.

  • Cession de bétail :
    L'élevage Duque de SAN LORENZO vend à l'élevage José BERMÚDEZ REINA quelques toros (encaste gallardo).
    Avec les vaches (pur ?) gallardo, il y a aussi quelques toros ou/et étalons, dont le nombre est inconnu. C'est ainsi que BERMÚDEZ fait courir, à Jerez en 1872 et à Séville en 1873, 3 toros exceptionnels, marqués du fer du duc de SAN LORENZO.


Date : 1874
  • Cession de bétail :
    L'élevage José BERMÚDEZ REINA vend à l'élevage Rafael LAFFITTE y CASTRO la totalité de ses têtes de bétail (encaste gallardo).
    Vu la relative confusion qui règne sur les sources, la composition et la conduite de l'élevage de José BERMÚDEZ REINA et vu sa courte durée, on ne considère pas ici qu'il crée un encaste. C'est pourquoi, de façon un peu fictive, on répartit la vente à Rafael LAFFITTE y CASTRO en deux lots : l'un gallardo (au moins 73 vaches) et l'autre vázquez (au moins 200 toros), tout en sachant que le mélange est plus que commencé, et en négligeant la petite part possible de sang hidalgo barquero (1) [du vistahermosa de premier choix X {vistahermosa X cabrera} X 2 étalons vázquez] qu'avait introduit le Duc de SAN LORENZO en 1866 : ce sang éventuel apporterait seulement aux futurs pablorromeros une infime pointe de vistahermosa et/ou de sang cabrera [de toute façon, il en sera apporté une pointe ultérieurement.]. _ Cette vente se situe fin 1874, mais ni le jour ni le mois n'en sont précisés.
    Certains disent que Rafael LAFFITTE y CASTRO achète seulement 200 toros ; voilà qui semble un peu étrange : pourquoi seulement des toros ? et comment LAFFITTE y CASTRO pourrait-il dire ensuite qu'il a trouvé 73 vaches gallardo dans son achat ?!... Cette hypothèse est évidemment écartée ici. Mais on voit le manque de rigueur des commentateurs, y compris par rapport à eux-mêmes...

  • Cession de bétail :
    L'élevage José BERMÚDEZ REINA vend à l'élevage Rafael LAFFITTE y CASTRO la totalité de ses têtes de bétail (encaste vázquez).
    Vu la relative confusion qui règne sur les sources, la composition et la conduite de l'élevage de José BERMÚDEZ REINA et vu sa courte durée, on ne considère pas ici qu'il crée un encaste. C'est pourquoi, de façon un peu fictive, on répartit la vente à Rafael LAFFITTE y CASTRO en deux lots : l'un gallardo (au moins 73 vaches) et l'autre vázquez (au moins 200 toros), tout en sachant que le mélange est plus que commencé, et en négligeant la petite part possible de sang hidalgo barquero (1) [du vistahermosa de premier choix X {vistahermosa X cabrera} X 2 étalons vázquez] qu'avait introduit le Duc de SAN LORENZO en 1866 : ce sang éventuel apporterait seulement aux futurs pablorromeros une infime pointe de vistahermosa et/ou de sang cabrera [de toute façon, il en sera apporté une pointe ultérieurement.]. _ Cette vente se situe fin 1874, mais ni le jour ni le mois n'en sont précisés.
    Certains disent que Rafael LAFFITTE y CASTRO achète seulement 200 toros ; voilà qui semble un peu étrange : pourquoi seulement des toros ? et comment LAFFITTE y CASTRO pourrait-il dire ensuite qu'il a trouvé 73 vaches gallardo dans son achat ?!... Cette hypothèse est évidemment écartée ici. Mais on voit le manque de rigueur des commentateurs, y compris par rapport à eux-mêmes...
    Avec cet achat de l'élevage José BERMÚDEZ REINA par Rafael LAFFITTE, tous les "ingrédients" du pablorromero sont désormais réunis, mais c'est seulement Felipe PABLO y ROMERO qui perfectionnera l'assemblage et l'amènera au plus haut niveau : c'est pourquoi on parle seulement ici d'encaste "pré-pablorromero".

  • Cession de fer :
    L'éleveur José BERMÚDEZ REINA vend à l'éleveur Rafael LAFFITTE y CASTRO le fer Bermúdez Reina qu'il affecte à l'élevage José BERMÚDEZ REINA
    Tout se passe "comme si" LAFFITTE avait acquis ce fer mais ne l'avait pas utilisé (on fait ici comme s'il l'avait affecté à son élevage, bien que sans l'employer), se redessinant alors un nouveau fer. Mais cette acquisition elle-même est seulement conjecturée : ne serait-ce que pour clore l'histoire du fer.

  • Dissolution :