FICHE ELEVAGE

Ángel GONZÁLEZ NANDÍN

Plan : 03.01



En mai 1877, l'élevage d'Ángel GONZÁLEZ NANDÍN est créé par achat de 200 vaches de tous âges à Juan de Dios ROMERO, de Jerez de la Frontera ; il y a certainement, avec ces vaches, quelques toros destinés à devenir étalons ! Il s'agit de bétail de pur encaste varela : après avoir été géré par sa veuve, Francisca VELÁZQUEZ, puis par son second mari Jerónimo MARTÍNEZ ENRILE ; à la mort de Francisca VELÁZQUEZ, en 1876, le troupeau est passé par les mains de Juan de Dios ROMERO (1876/1877), qui l'a revendu presque aussitôt à Ángel GONZÁLEZ NANDÍN.
Cet encaste varela est une base vázquez -probablement mâtinée de vistahermosa- acquise par Domingo VARELA en 1808/1818, ensuite croisée de pur cabrera et de pur casa ulloa des origines -1818/1819-, ainsi que d'une grande quantité (500 têtes) de pur gallardo des origines -1819/1825-. Sachant que la caste vázquez, créée entre 1778 et 1830, est un assemblage des principales castes andalouses de son époque [mais pas de gallardo, cependant de mêmes origines...], toutes issues des troupeaux quasi sauvages d'Andalousie, le varela pourrait être rattaché à une caste vazqueña, fortement teintée de gallardo. Mais il semble beaucoup plus logique de le rattacher à du gallardo renforcé en cabrera... ce qui correspond à peu près au gallardo des origines : c'est le parti qui sera pris ici. Cependant, il reste pas mal d'incertitude, dans la mesure où l'on ignore la manière dont VARELA et ses successeurs ont orienté leurs croisements et leur sélection ; les livres méticuleux de Manuel RINCÓN (1907-1925) montrent toute la subtilité de ce genre de choses. Mais Manuel RINCÓN était un précurseur, et il serait extraordinaire que VARELA l'ait devancé un petit siècle plus tôt ! Le plus vraisemblable pour l'époque serait un mélange assez peu dirigé : à peu près tout le monde procédait ainsi.

L'histoire de cet élevage étant passablement embrouillée, il convient d'en éclaircir le schéma :
° En mai 1877, donc, Ángel GONZÁLEZ NANDÍN crée son élevage en achetant 200 vaches varela de tous âges à Juan de Dios ROMERO... plus quelques étalons, certainement !
° En 1884, il vend les 2/3 de son bétail varela [vraiment élevé à part ? On peut se permettre d'en douter un peu...] à Carlos CONRADI GALÍN , qui crée ainsi son élevage. - Ce bétail aboutira certainement, en grande partie, dans les mains de Felipe de PABLO y Romero, en octobre 1885.
° En 1886, cheminement inverse. Ángel GONZÁLEZ NANDÍN achète à Francisco GALLARDO y CASTRO la moitié du bétail que ce dernier vient d'acheter -octobre 1885- à... Carlos CONRADI GALÍN (la plus grande partie de ce CONRADI GALÍN ayant été acquise, en même temps, par un certain Felipe de PABLO y ROMERO) : il s'agit du bétail de Rafael LAFFITTE y CASTRO, d'encaste que l'on appelle ici pré-pablorromero, certainement additionné par Carlos CONRADI GALÍN de varela d'Ángel GONZÁLEZ NANDÍN. C'est dire que GONZÁLEZ NANDÍN récupère une quantité non négligeable du varela qu'il a vendu en 1884 à Carlos CONRADI GALÍN, et que ce dernier n'avait gardé que de janvier/février 1885 à octobre de la même année.
° En 1892, retour d'ascenseur : Ángel GONZÁLEZ NANDÍN est censé vendre à Carlos CONRADI GALÍN ce qui lui reste d'encaste varela. Mais d'une part, pendant 6 ans, il a certainement mêlé largement son varela avec le pré-pablorromero acquis en 1886 ; d'autre part, il n'y aurait rien de surprenant à ce qu'un peu de bétail pré-pablorromero, plus ou mons métissé de varela, fasse aussi partie aussi de la vente. Enfin, quand un éleveur vend "tout", il n'est pas rare qu'il en garde un peu ! Ángel GONZÁLEZ NANDÍN garde certainement du varela, plus ou moins pur et/ou croisé de pré-pablorromero... Á moins qu'il n'ait vraiment tout mélangé dès 1886 et que l'on n'ait plus à faire qu'avec un équivalent du pablorromero des origines pas très homogène. On aimerait en savoir davantage. Toutefois, certains considèrent comme allant de soi que l'éleveur mélangeait tout au fur et à mesure de ses achats. Compte-tenu des moeurs de l'époque, c'est le plus vraisemblable.

En marge de ces grands échanges de bétail, l'élevage de Ángel GONZÁLEZ NANDÍN a procédé à quelques ventes :
° En 1888, du bétail à José CLEMENTE RIVERA.
° En 1892, du bétail au Marqués de SAN GIL. ° Certains auteurs signalent encore un certain José GARCÍA BECERRA, de Cáceres, qui aurait acheté un peu du bétail ; mais il semble qu'en réalité, il ait acquis ce bétail chez José CLEMENTE RIVERA.

Ángel GONZÁLEZ NANDÍN commence-t-il par créer son propre fer ? La chose n'est pas très claire. Toujours est-il qu'à partir de mars 1881, il acquiert le droit de se servir du nom, du fer et de la devise (vert et blanc) de Domingo VARELA, dont est issu son troupeau à ce moment-là. Mais pour éviter toute confusion, il va créer son propre fer.
° Avant 1900 (entre 1893 et 1899), Juan José GONZÁLEZ NANDÍN, son fils, va succéder à Ángel GONZÁLEZ NANDÍN, semble-t-il avec un certain succès pendant quelques années. La base de l'élevage doit être alors du pré-pablorromero, corsé d'un peu plus de varela, riche en gallardo : autant dire le pablorromero des origines !

Pas d'information sur la qualité ni la notoriété des toros de cet élevage... On sait simplement que les pelages sont très divers, ce qui n'a rien de surprenant, vu la diversité des origines. On notera que des analyses génétiques récentes montrent que l'aurochs avait un pelage grosso modo uniforme : noir, roux ou châtain ; chez les bovins, comme chez d'autres races domestiquées, des diversités dans le pelage apparaissent avec la domestication. Voilà qui confirme que les toros de lidia ne sont pas les derniers des aurochs, mais qu'ils decendent d'animaux déjà plus ou moins domestiqués ; autre chose étant la question de savoir s'ils gardent trace de quelque croisement occasionnel avec des aurochs de la péninsule ibérique, laquelle a servi de refuge aux aurochs européens lors des grandes glaciations. Les analyses génétiques nous le diront un jour ou l'autre.

Les commentateurs font en général comme si Ángel GONZÁLEZ NANDÍN avait eu deux élevages successifs. Ce serait trop beau car trop simple ! Il y a tuilage entre l'ensemble varela et l'ensemble pré-pablorromero : l'étanchéité des deux est hautement improbable, même s'il est très certainement resté des dominantes. Il vaut mieux considérer qu'Ángel GONZÁLEZ NANDÍN n'a eu qu'un seul et même elevage... mouvant. _ Il en va d'ailleurs de même pour Carlos CONRADI GALÍN.


Les événements


Date : 05/1877
Date : 1884
  • Cession de bétail :
    L'élevage Ángel GONZÁLEZ NANDÍN vend ŕ l'élevage crd_gl1 2/3 tętes de bétail (encaste varela).
    Il est fort vraisemblable qu'une bonne part de ce bétail varela, où le sang gallardo est fortement présent, ait ensuite pu faire partie, en sous-main, de la vente à Felipe de PABLO y ROMERO en 1885. Cela expliquerait les origines gallardo revendiquées par les PABLO-ROMERO depuis toujours. Quant au silence familial sur l'apport de cette branche, il accréditerait le génie ganadero de Don Felipe qui, en quelques années, a magnifiquement relevé un élevage à la fois extrêmement mélé, en perdition, et où il restait très peu de sang gallardo...


Date : 1886
Date : 1888
Date : entre 1891 et 1892
Date : 1892
Date : entre 1893 et 1899