FICHE ELEVAGE

Gaspar MONTERO

Plan : 03.01



La source la plus sûre dit que Gaspar MONTERO a gardé ces toros "un certain temps" : avec ça...
En 1817/1818, après la mort de Francisco GALLARDO fils [certains disent en 1839/1840, mais cela introduit dans la suite tant d'incohérences (voir ci-dessous sa date de présentation à Madrid !) que la date la plus ancienne est la seule vraisemblable ; cependant, un second achat en 1839/1840 n'est pas totalement exclu dans la mesure où la famille GALLARDO s'est réservé un peu de bétail à la liquidation de son élevage], Gaspar MONTERO achète, "avec tous les droits" dit-on, une part de l'élevage mythique des (Hermanos) Francisco (et Rafael)GALLARDO : du gallardo de haute volée ! Avec ces droits et ce bétail, il crée son élevage et certainement son fer. Les toros sont élevés au Puerto.Il se présente à Madrid le 28 septembre 1829 avec du bétail annoncé comme "procédant de GALLARDO" : signe qu'il le possède depuis un certain temps déjà (sinon il aurait probablement annoncé "antes de GALLARDO") ; signe aussi qu'il n'a pas encore presque tout vendu à Antonio GIL de HERRERA, ce qui confirme la date de 1830/1833 pour cette transaction.
On ne sait pas quels ont pu être ses principes et méthodes de sélection ; encore moins ses résultats.
A partir de la présentation à Madrid, on n'entend plus guère parler de cet élevage : qu'est devenu le bétail ??? _ Tout cela sauf erreur dans les dates et/ou les données, qui pour cette époque sont assez floues. On aimerait trouver des sources complémentaires pour y voir plus clair (Cf. Certains donnent comme dates : 1828 pour la vente des droits et du bétail à Gaspar MONTERO, et 28 juillet/septembre 1828 pour la présentation à Madrid. Rien n'est invraisemblable du tout, mais comment s'y reconnaître !?...).
Un écho toutefois. D'après El Correo Literario y Mercantil, de Madrid, au cours de la 10me "media corrida" de l'après-midi du 11 juin 1831, dans les arènes extramuros de la Puerta de Alcalá : "Ont été courus 6 toros : 2 de don Gaspar MONTERO, antérieurement à don Francisco GALLARDO, du Puerto de Santa María ; 2 de don Fernando FREIRE d'Alcalá del Río ; et 2 de don Francisco Ribera [inconnu de Toro-Genèse], nouveaux dans ces arènes. Picadors: Juan PINTO et Andrés HORMIGO, nouveau dans ces arènes. L'affiche annonçait que Manuel ROMERO tuerait les premier, troisième et cinquième toros, Francisco MONTES ["PAQUIRO"] les deuxième et quatrième, et le sobresaliente, Pedro SÁNCHEZ, le sixième. Mais l'ordre a été changé, et on l'a annoncé par un avis, car Juan LEÓN, première épée, devait se présenter à l'appel de la Commision taurine pour tavailler cette corrida puis d'autres : il devait prendre son tour avec les autres matadors selon l'ordre d'ancienneté. C'est pourquoi l'ordre fut finalement le suivant. Le premier toro, de MONTERO, couard, prit 2 piques de Juan PINTO et 2, encadrant un marronazo, d'Andrés HORMIGO. MONTES lui donna 4 valeureuses figures en éventail. Le toro reçut 4 paires de banderilles à feu, Juan LEÓN, première épée, le céda à MONTES qui le tua d'une bonne épée recibiendo. Le cinquième toro, lui aussi de don Gaspar MONTERO, eut des tendances à la couardise [cobardón]. Le picador PINTO lui donna 1 pique et HORMIGO 3, précédées d'un marronazo où le chavl fut blessé. On lui mit 2 paires de banderilles, et c'est Juan LEÓN "LEONCILLO" qui le tue d'une épée de travers à volapié, très bien exécutée et habile, plus un recibir qui ne s'imposait, sans bouger et en plein centre."
La qualité des toros n'est pas au rendez-vous...
Voici encore un compte-rendu de la corrida du 26 août 1831 aux arènes de la Puerta de Alcalá : " 8 toros ont été courus : 2 de don Fernando FREIRE, d'Alcalá del Río, royaume de Sevilla ; 2 de don Gaspar Montero (précédemment de don Francisco GALLARDO), du Puerto de Sta. María ; 2 du prêtre don Pedro VERA y DELGADO [inconnu de Toro-Genèse], de Sevilla, et 2 de don Antonio PUEYO y RIBAS [inconnu de Toro-Genèse], de Cantillana, royaume de Sevilla, tous deux nouveaux dans ces arènes. Les 4 premiers toros ont été piqués par Juan MARTÍN et Francisco SEVILLA, et mis à mort par les espadas Juan LEÓN et Francisco MONTES assistés de leurs cuadrillas respectives. Les 4 derniers ont été piqués par Juan PINTO et Manuel GONZÁLEZ, et mis à mort par les espadas Juan JIMÉNEZ et Manuel ROMERO, aidés de leurs cuadrillas. Le deuxième toro, de MONTERO, fut incertain et dur ; Juan MARTÍN donna un marronazo aussitôt suivi d'une pique au cours de laquelle le cheval fut blessé tandis que celui de Francisco SEVILLA était tué au couts de celle qu'il a mise. MONTES, en cuclillas (???) au centre de la piste et le capote por la cabeza, appela le toro qui partit d'un trait depuis les tablas et qu'il trompa d'un cuarteo très court, sortant cependant de suerte sur les jambes car le toro, qui paraissait avoir des ailes, le poursuivait avec hargne. Cela n'empêcha pas de lui placer ses 3 paires de banderilles. MONTES le tua d'une excellente estocade en le recevant tellement immobile et se laissant tomber (sur le toro) avec fermeté qu'il put à pezine sortir de la tête du toro. Le sixième toro, de Montero, fut dur et sec. Juan PINTO lui donna 2 piques, mais il chuta à la première et se trouva à la merci du fauve ; Manuel ROMERO au capote et JIMÉNEZ avec une garrocha lui firent le quite. Le toro blessa le cheval aux 2 piques de Juan PINTO comme aux 2 de Manuel GONZÁLEZ. Il reçut 3 paires de banderilles et ROMERO le tua d'une bonne estocade au recibiendo... plus une estocade courte dans un volapié acceptable, une autre basse à volapié donnée de loin, et une dernière carrément au pas des banderilles en sortant au plus loin." On voit le genre des comptes-rendus de presse de l'époque.
Notons qu'on trouve encore trace des toros de MONTERO aux arènes de la porte d'Alcalá dans El Correo Literario y Mercantil, de Madrid, du 14 septembre 1831. C'est le compte-rendu d'une course du 12 sptembre. Il y avait 2 toros de don Gaspar MONTERO (antérieurement de don Francisco GALLARDO), sortis en 2e et 4e position ; le 2e, de tête impressionnante, est qualifié de mou et méfiant, le 4e de méfiant... Le 17 octobre 1831, pour la célébration de l'anniversaire du roi, il sort encore un toro de Gaspar MONTERO dans ces mêmes arènes ; le même journal publie son compte-rendu 2 jours plus tard : le toro a été mou et de grand sentido.
Mais on sait qu'en 1830/1833, Gaspar MONTERO cède "la plus grande partie" de son bétail à Antonio GIL de HERRERA. A sa mort (en quelle année exactement ?), la ganadería passe à sa veuve (comment s'appelle-t-elle ?), au nom de laquelle sont courus au Puerto, le 12 juillet 1835, 4 magnifiques toros, porteurs d'une devise bleu et blanc (pas les couleurs de la présentation à Madrid, mais c'est courant à l'époque). La course est complétée par 6 toros de José Luis Alvareda (encore en commandite avec Pedro ETCHEVERRIGARAY, à cette date). Il s'agit d'une corrida a plaza partida, la piste étant partagée en deux, et deux toros étant lidiés en parallèle. Les matadors sont Juan HIDALGO, de San Fernando, et Luis RODRÍGUEZ, de Sevilla ; le sobresaliente étant l'infortuné matador local Francisco (José ?) BENÍTEZ SAYOL "EL PANADERO" (il mourra à 53 ans, le 23 août 1844, des suites d'une cogida infligée le 28 juillet par un becerro dans ces mêmes arènes du Puerto de Santa María).
Certains mentionnent aussi que Gaspar MONTERO aurait vendu des gallardos à Valentín COLLANTES y BUSTILLO... dont la ganadería ne commence qu'en 1878 ! Il pourrait s'agir d'un prolongement (en d'autres mains puisqu'il est mort vers 1830) de la ganadería de Gaspar MONTERO jusque dans ces années-là, le bétail venant de lui après être passé par des intermédiaires ; dans ce cas, il pourrait s'agir de bétail d'Antonio GIL DE HERRERA, de Juan MIURA... ou d'un autre ! Mais il ne serait pas invraisemblable que ce soit du bétail passé par les mains de Pedro MONTERO RODRÍGUEZ, dont on sait seulement : qu'il a acquis "une petite partie" de l'élevage de Gaspar MONTERO, avec lequel il semble être parent ; et qu'il est d'Arcos de la Frontera. On peut penser aussi, pourquoi pas ? à la création par Valentín COLLANTES d'une "pâture" qu'il aurait fusionnée ultérieurement avec sa ganadería, mais ce serait bien long pour une pâture sans reconnaissance juridique. Faute d'indication précise, on prend ici, facticement, l'option d'une cession directe par Gaspar MONTERO lui-même. Toujours ce manque de précision des auteurs, qui ne vont quasiment jamais aux sources (à l'heureuse exception d'André VIARD dans son excellent Terres Taurines). De toute façon, la ganadería de Gaspar MONTERO finit par disparaître sans descendance directe connue.


Les événements


Date : 1818
  • Cession de bétail :
    L'élevage (Hermanos) Francisco (et Rafael) GALLARDO vend à l'élevage Gaspar MONTERO 200/300 vaches (encaste gallardo).
    On sait seulement avec précision : 1) que Gaspar MONTERO se présente à Madrid le 28 septembre 1839 avec du bétail annoncé comme "procédant de GALLARDO" : il avait donc acheté aussi des toros, au moins quelques étalons, ce qui est logique ; 2) qu'en 1842, ce lot -passé en grande partie de Gaspar MONTERO à Antonio GIL de HERRERA, en 1830/1833- permettra à ce dernier de vendre 220 vaches de ventre à Juan MIURA, ainsi que quelques toros sans doute. Antonio GIL de HERRERA a ainsi une dizaine d'années pour faire un vrai travail de ganadero, qui est attesté. Sachant que le troupeau des GALLARDO atteignait les 1.500 têtes, on se risque ici, pour l'achat de Gaspar MONTERO, à une estimation de 200/300 têtes.

  • Cession de bétail :
    L'élevage (Hermanos) Francisco (et Rafael) GALLARDO vend à l'élevage Gaspar MONTERO quelques etalons (encaste gallardo).
    On sait seulement avec précision : 1) que Gaspar MONTERO se présente à Madrid le 28 septembre 1839 avec du bétail annoncé comme "procédant de GALLARDO" : il avait donc acheté aussi des toros, au moins quelques étalons, ce qui est logique ; 2) qu'en 1842, ce lot -passé en grande partie de Gaspar MONTERO à Antonio GIL de HERRERA, en 1830/1833- permettra à ce dernier de vendre 220 vaches de ventre à Juan MIURA, ainsi que quelques toros sans doute. Antonio GIL de HERRERA a ainsi une dizaine d'années pour faire un vrai travail de ganadero, qui est attesté. Sachant que le troupeau des GALLARDO atteignait les 1.500 têtes, on se risque ici, pour l'achat de Gaspar MONTERO, à une estimation de 200/300 têtes.

  • Création :

    Nom de la finca inconnu.

  • Création :
    • du lieu finca "?" sur la commune Puerto de Santa María par l'éleveur Gaspar MONTERO

  • Remarques :
    Selon l'hypothèse ici retenue, "tous les droits" cédés à Gaspar MONTERO avec une part de bétail seraient seulement ceux de Francisco GALLARDO, la famille gardant le dessin du fer ainsi que l'ensemble du troupeau et ses droits éventuels. C'est pourquoi on ne note pas de cession de fer mais une création, bien que MONTERO semble devoir ses droits à cette transaction.

Date : entre 1830 et 1833
  • Cession de bétail :
    L'élevage Gaspar MONTERO vend à l'élevage Antonio GIL de HERRERA une quantité inconnue de toros (encaste gallardo).
    Cette date garde une part d'incertitude, mais c'est celle qui semble donner à l'ensemble le plus de cohérence. Le nombre de toros est inconnu, et celui des vaches est très incertain !

  • Cession de bétail :
    L'élevage Gaspar MONTERO vend à l'élevage Antonio GIL de HERRERA 200 vaches (encaste gallardo).
    Cette date garde une part d'incertitude, mais c'est celle qui semble donner à l'ensemble le plus de cohérence. Le nombre de vaches est très incertain, et celui des toros est inconnu.


Date : entre 1840 et 1860
Date : entre 1878 et 1900
  • Cession de bétail :
    L'élevage Gaspar MONTERO vend à l'élevage clts une quantité inconnue de têtes de nature inconnue (encaste gallardo).
    L'option d'attribuer directement à Gaspar MONTERO l'origine du bétail gallardo de Valentín COLLANTES y BUSTILLO est fictive. Ce pourrait être du bétail venant de Gaspar MONTERO par des intermédiaires tels que Antonio GIL DE HERRERA, Juan MIURA !) ou, plutôt, Pedro MONTERO RODRÍGUEZ, dont on sait seulement qu'il a acquis, probablement auprès de sa veuve, "une petite partie" de l'élevage de Gaspar MONTERO, avec lequel il semble être parent (voir ci-dessus).