FICHE ELEVAGE

Miguel MARTÍNEZ AZPILLAGA

Plan : 03.01



Achetés en 1846 à Antonio SÁNCHEZ BAZO, ces gallardos vont enfin rester plus de 15 ans dans les mêmes mains. On ne sait pas comment ils sont conduits. Quant aux résultats, ils ne semblent pas mauvais du tout si l'on s'en tient à quelques échos flatteurs.
Le toro placé ici en exergue s'appellait "VENAO", devise rouge et bleu ciel, veleto d'armures, et de pelage colorado claro. Lidié à Madrid le 5 juin 1854, il a été considéré comme bon, tuant 6 cheveaux. La revue EL ENANO datée du 6 juin précise que les picadors étaient CHARPA, CASTAÑITAS et PINTO, les banderilleros PULGA et QUINTÍN, et qu'il a été estoqué par Antonio SÁNCHEZ [= "EL TATO"] d'un pinchazo et 2 estocades courtes. Il était, bien sûr, présenté comme issu de la ganadería de GALLARDO, du Puerto de Santa María. On notera qu'il était légèrement acarnerado (museau un peu convexe, comme celui d'un mouton).
Le même jour, d'ailleurs, il y avait aussi ce toro de Miguel MARTÍNEZ AZPILLAGA appelé "CUCHARERO" : spectaculairement veleto et corniabierto, porteur de la même devise. Lui aussi était colorado, mais avec la particularité d'avoir le quart arrière colorado claro tandis que le quart avant était colorado oscuro. On remarquera qu'il était chato (nez camus) et qu'il avait la face en trapèze : comme beaucoup des futurs pablorromeros ! La revue EL ENANO du même 6 juin raconte qu'il était puissant et boyante (de bravoure très noble, généreuse, claire et mobile), que les picadors ont maintes fois roulé par terre, qu'il a sauté la barrière 5 fois en faisant même une grosse frayeur à Cayetano qui a dû se réfugier dans les tendidos [certainement Cayetano SANZ], et qu'il a été magnifiquement estoqué par "CÚCHARES". Ce jour-là, il y avait : soit 3 toros de Miguel MARTÍNEZ AZPILLAGA et 3 toros de Rafael José CABRERA - soit plutôt 2 de Miguel MARTÍNEZ, 2 de CABRERA et 2 d'Elías GÓMEZ. En tout cas, les toros de MARTÍNEZ et de CABRERA ne le cédaient en rien aux réputés toros de GÓMEZ.
° L'élevage se présente à Madrid en 1853 : on peut penser que ces toros ont une certaine réputation. Ce jour-là, ils ne se font pas spécialement remarquer : voir le récit dans le fer.
° Il existe une affiche annonçant une corrida le 27 mai 1855 en el Puerto de Santa María, avec 1° espada Manuel DOMÍNGUEZ "DESPERDICIOS", 2º espada Antonio SÁNCHEZ "EL TATO" - Ganaderia de Miguel MARTÍNEZ AZPILLAGA del Puerto.
° Les succès n'ont pas dû manquer. Le lundi 10 mai 1858, l'élevage est de nouveau à Madrid, et l'un de ses toros se fait remarquer. DORMIDO" [cette photo est plutôt représentative que la photo même de DORMIDO], castaño, donne un combat magnifique dans 16 piques de Joaquín COYTO "CHARPA", Antonio PINTO et Lorenzo SÁNCHEZ. Cayetano SANZ, du quartier de la Arganzuela, l'estoque très bien, à son habitude.
° Le dimanche 17 octobre 1858 -la répétition semble significative de la satisfaction apportée par cet élevage- le toro "BERFO" inflige une voltereta impressionnante au banderillero madrilène adulé –et ce jour-là espada sobresaliente- Pablo HERRÁIZ, qui ce jour-là fait aussi office de sobresaliente. Retombant contre la pierre de la contrabarrera -c'est dire s'il a été envoyé haut et loin !-, il s'en tire avec une lèvre ouverte assortie d'une forte commotion.
° Détail intéressant. Les arènes de Badajoz (6.000 places) sont inaugurées le 4 août 1859 avec des toros de Manuel SUÁREZ (JIMÉNEZ), de Coria del Río, et les diestros José CARMONA et José PONCE. Le jour suivant, José CARMONA cède un toro de Miguel MARTÍNEZ AZPILLAGA à son frère Antonio, qui l'accompagne comme banderillero et deviendra le célèbre Antonio CARMONA y LUQUE "EL GORDITO" (Séville, 19 avril 1838-30 octobre 1920).
° Le 30 mai 1861, se présente à la Real Maestranza de Caballería de Sevilla comme sobresaliente de espada le matador Agustín PERERA -né à Sevilla le 16 août 1836-. Il s'agit d'une corrida de 8 toros de Miguel MARTÍNEZ AZPILLAGA pour les diestros Manuel DOMÍNGUEZ de CAMPOS "DESPERDICIOS", José Dámaso RODRÍGUEZ RODRÍGUEZ "PEPETE" (1824-1862), avec Agustín PERERA comme sobresaliente. Les 8 toros de Miguel MARTÍNEZ y font leur présentation. PERERA (né à Séville le 16 août 1836) en tue deux : "ARDILLO", retinto, et "REDONDO", negro. Le ganadero a sans doute osé se présenter dans ces prestigieuses arènes en raison, entre autres, de son succès d'août 1859 à Badajoz. Mais les choses ne semblent pas s'être très bien passées : en matière de toros bravos, les surprises, bonnes ou mauvaises, ne datent pas d'aujourd'hui ! C'est probablement en raison de sa déception qu'il vend tout, dès 1862, à Viuda e Hijos de LARRAZ.
On suppose que Miguel MARTÍNEZ crée son propre fer.


Les événements


Date : 1846
Date : 1862