FICHE ELEVAGE

Rafael José BARBERO y BLANCAS

Plan : 03.01



Vers 1760, le marquis de MALPICA achète du bétail à un certain José Antonio PANTALEÓN ainsi qu'à Miguel Sebastián SÁNCHEZ JIJÓN SALCEDO TORRES. Vers 1768, Diego MUÑOZ VERA achète du bétail au dit marquis et, en 1840, son petit-fils Álvaro MUÑOZ PEREIRO vend sa part de ganadería à Rafael José BARBERO y BLANCAS, qui la transporte de Ciudad Real à Córdoba. Après une suite de croisements et de vente, elle arrivera entre les mains de Felipe de PABLO y ROMERO en octobre 1885. Rafael José BARBERO crée donc son élevage par l'achat de bétail pur jijón dont une bonne part provient directement de la famille JIJÓN.
À peu près en même temps, il achète des sementales cabrera de Jerónima NÚÑEZ de PRADO y AYLLON de LARA, viuda de CABRERA. Que du bétail de premier choix, pris à la source. Il semble qu'il mette ses étalons cabrera (uniquement ?) sur ses vaches jijonas (toutes ?). L'image laissée dans l'histoire taurine par la ganadería permet de penser que le résultat du croisement est de qualité, du point de vue de ce que l'on attend des toros à cette époque : agressivité et puissance. On considère ici que ce croisement crée un encaste. Le dessin du fer est incertain ; d'autant plus qu'il en a peut-être deux !
On trouve aussi -est-elle digne de confiance ?- la trace d'un achat au duque de SAN LORENZO, probablement dans le début des années 1840 : il s'agirait alors des gallardo de sa pâture, acquis entre 1828 et 1840 auprès de Francisco GALLARDO lui-même. Au cas où la transaction daterait de 1864 ou plus, il s'agirait soit de gallardo soit de gallardo déjà croisé de vázquez.
Les arènes cordouanes de "LOS TEJARES", construites en 1846, ayant été détruites par un incendie, on doit les reconstruire. Quand elles sont réinaugurées, le 20 janvier 1866, ce sont les toros de Rafael BARBERO qui sont choisis.
Rafael José BARBERO se présente à Madrid avec 3 toros le 19 septembre de 1851. C'est un vrai succès, lequel est amplifié par l’apparition du train comme mode de transport des toros, ce qui lui permet d'aller dans beaucoup d’arènes espagnoles. De plus, la renommée de la ganadería coïncide avec l’essor du grand Rafael MOLINA "LAGARTIJO" (alternative le 29 septembre 1865), qui gardera toujours d’excellentes relations avec le ganadero. Voilà qui ne peut nuire à l'image d'une ganadería !
On notera que, le 25 août 1849 à Almagro, le toro "BRILLANTE" blesse gravement le banderillero Rafael BEJARANO PINO, qui mourra le lendemain.

En 2013, le vaquero "Rafael", largement octogénaire, raconte une jolie histoire sur le toro "INDIANO", estoqué par le Grand Rafael MOLINA "LAGARTIJO" à Zaragoza, dont la tête naturalisée trône au musée de Córdoba, et a constitué l'affiche de le feria de Cordoue en 2013 : c'est elle qui figure ici en exergue. Cet homme est une mine d’informations grâce à son goût de savoir et aux nombreux documents (feuilles de papier, dessins, coupures de presse, et autres livrets) que lui laissés un oncle. Mais il commence par apporter quelques précisions sur la constitution de la ganadería BARBERO.
C'est lui qui parle : "J’ai toujours dit que les bonnes ganaderías s’obtiennent grâce à des croisements. Aujourd’hui, on défend beaucoup la pureté du sang, mais la vérité est que ces castes prétendues pures sont en fait mêlées : les santacoloma, c’est saltillo et ibarra ; les patasblancas, c’est veragua et santacoloma ; les ibán, c’est contreras et domecq, etc. etc. Toutes les ganaderías ont quelque croisement : celle de Rafael José BARBERO ne pouvait pas faire moins !
D’origine, la ganadería Rafael José BARBERO est pure jijón, mais ensuite il y a eu croisement avec des toros de Rafael José CABRERA [en fait de sa veuve]. Et là, il règne un certain mystère. Les uns dirent que BARBERO avait acheté des sementals, d’autres qu’il avait fait son profit d’une corrida cabrereña en route pour Madrid qui s’était arrêtée à "CÓRDOBA LA VIEJA", et d’autres encore que les toros de Rafael José CABRERA qui étaient à Córdoba s’employèrent à la conquête amoureuse des vaches jijonas de BARBERO ! Il faut tenir compte du fait qu’à cette époque, il n’y avait pas de sementals attitrés dans les ganaderías, comme aujourd’hui, et qu’il était donc difficile de savoir exactement ce qui s’y passait.
Ce n’est donc pas par hasard que Rafael MOLINA "LAGARTIJO"; rencontra le fameux "INDIANO" à Zaragoza… Ce toro fut un mythe ! Le musée de Saragosse en témoigne. Au moment de l’estocade, "LAGARTIJO" voyant le "guichet" où il allait devoir passer, dit à son frère : "Juan ! Tiens-toi prêt avec le capote et attends-moi à la queue." Alors il s’élança en plein milieu du "berceau" et sortit de la suerte en vol plané par-dessus le toro [au prix d'un même vol plané, Iván FANDIÑO rééditera le même exploit à Madrid avec un impressionnant toro de PARLADÉ, le 13 mai 2014, au cours de la San Isidro.] : Juan MOLINA était là pour lui faire le quite… Faut-il ajouter que le toro a roulé au sol en quelque secondes ?"
Quant à ce fameux "INDIANO", le vaquero "Rafael" tient ses informations de Manuel MOLINA, un fils de Juan, frère de "LAGARTIJO". Ce Manuel fut un banderillero notable de la cuadrilla de son propre frère, Rafael MOLINA MARTÍNEZ "LAGARTIJO CHICO". Comme celui-ci mourut prématurément, Manuel laissa les toros et devint employé au musée taurin de Córdoba. Quand il passait devant la tête naturalisée d’"INDIANO", il ne manquait pas de raconter aux visiteurs stupéfaits : "Alors, mon oncle Rafael dit à mon père : ‘Juan ! attends-moi à la queue’."

À la mort du ganadero, en 1869/1870, l’élevage est vendu au Sévillan Rafael LAFFITTE y CASTRO : c'est là que va s'opérer la fusion des sangs jijón-cabrera-gallardo-vázquez, qui deviendra la base, la matrice du pablo-romero/pablorromero.
Une énigme demeure... en fait pas très difficile à résoudre. Comment se fait-il que les arènes de Séville annoncent pour le 19 avril 1874 une corrida pour Manuel FUENTES "BOCANEGRA" et Rafael MOLINA "LAGARTIJO" avec des toros de Rafael J. BARBERO... mort depuis 4 ou 5 ans ? Le plus vraisemblable correspond à la réalité : "Aujourd'hui propriété de D. Rafael LAFFITTE y CASTRO, précise l'affiche." En voici la preuve. La mention de R. J. BARBERO en gros caractères, plusieurs années après sa mort, témoigne de la grande réputationde sa ganadería.


Les événements


Date : 1840
  • Cession de bétail :
    L'élevage mnz_pr_dg vend à l'élevage Rafael José BARBERO y BLANCAS une quantité inconnue de têtes de bétail (encaste jj).
    Il se peut que l'achat soit uniquement constitué de vaches ; mais ce n'est pas certain du tout. Il semble bien que Diego MUÑOZ Y PEREIRO n'a cédé ni l'intégralité de son bétail ni son fer; mais on ne sait pas non plus ce qu'est devenu son élevage après cette vente probablement partielle.

  • Création :

  • Création :


Date : entre 1840 et 1844
  • Cession de bétail :
    L'élevage nnz_pd_j vend à l'élevage Rafael José BARBERO y BLANCAS une quantité inconnue de etalons (encaste cb).
    Il ne semble pas qu'il y ait eu acquisition de vaches ; par la suite, on n'entend parler que d'étalons. D'autre part, il s'agit peut-être davantage d'une utilisation officieuse que d'une acqusition en bonne et due forme ! Voir la fiche de l'élevage_ La fourchette 1840/1844 est arbitraire mais très probable.

  • Cession de bétail :
    L'élevage Pâture du Duc de SAN LORENZO vend à l'élevage Rafael José BARBERO y BLANCAS une quantité inconnue de têtes de bétail (encaste gallardo).
    Cette cession est peu attestée, donc assez incertaine. De même, la date est incertaine. Les années 1840 apparaissent simplement comme les plus probables ; dans ce cas, le bétail est du gallardo (pur ? c'est assez probable) de la pâture du duc de SAN LORENZO. Si la transaction datait de 1864 ou plus, il s'agirait soit de gallardo soit de gallardo déjà croisé de vázquez.


Date : entre 1869 et 1870