FICHE ENCASTE

toros de la tierra d\'Andalousie

Constitution de l'encaste : 1733-00-00



Sans avoir d'informations très précises, on sait qu'il y a encore aux 15e/16e siècles de grands troupeaux vivant à l'état sauvage qui paissent librement du côté de TARIFA, et probablement dans la marisma (marais) du Guadalquivir à l'instar des Camarguais du delta du Rhône. Ils sont, à n'en pas douter, "la" ou du moins "la souche majeure" du bétail de combat andalou. Il reste beaucoup d'incertitudes sur les origines lointaines de ces troupeaux sauvages (ou plutôt revenus à l'état sauvage) de la marisma et de Tarifa, bien que la génétique ait déjà montré qu'ils descendent directement des aurochs domestiqués (au moins relativement) en Anatolie et Syrie au néolithique (-8.000), et qu'ils ont dans leur génome un gradient africain (voir l'onglet "Genèse" de ce site).
Dès avant 1733 (à partir de quand ?) et sur plusieurs années, les Hermanos RIVAS achètent des toros à divers propriétaires de la région. Peut-être aussi en possèdent-ils déjà sur leurs propres terres. Peut-être encore en achètent-ils qui viennent d'autres régions d'Espagne ??? mais c'est moins probable...
Voici tout de même ce que dit Juan José ZALDÍVAR ORTEGA dans son livre de 2010 : "GALLARDO, apellido con casta y solera". En substance :
Ils avaient l'habitude d'acheter à vil prix des bêtes isolées ou de petit troupeaux d'origines les plus diverses, et de les mettre tous ensemble sur leurs terres. Ils ont fini par rasembler un troupeau considérable. De façon inespérée, ce mélange hétérogène aurait donné, par hasard, beaucoup de sauvagerie, d'agressivité, de bravoure, qu'un début de sélection aurait cultivées. C'est en effet fort vraisemblable et séduisant ; mais est-ce dit par seules déductions hypothétiques ou à partir de sources ?... En tout cas, on voit que la future caste vistahermosa prend ses sources exactement au même endroit que les futures castes cabrera, gallardo et vázquez (celle-ci étant un mélange des précédentes). C'est donc la sélection, même très empirique, des débuts, jointe aux effets du hasard, qui a initié les grandes différences de type et de comportement entre les castes, étant entendu que ces différences n'ont cessé de se creuser depuis plus de 2 siècles, au fur et à mesure que la sélection devenait toujours plus rigoureuse et orientée dans des esprits différents : extraordinaire réservoir.
Vraisemblablement aidés par Francisco JIMÉNEZ "EL RUBIO", qui jouera un grand rôle auprès des VISTAHERMOSA (cf. encaste vistahermosa), les RIVAS commencent à rassembler ces toros sauvages et à sélectionner ceux qui présentent des aptitudes particulières au combat : c'est en ce sens que l'on peut déjà parler de l'utilisation/constitution d'une quasi-caste dans l'élevage des Hermanos RIVAS. Par commodité, et par analogie avec les toros de la tierra de Castille, on appelle ici ce bétail toros de la tierra d'Andalousie ; il est bien difficile, en effet, de distinguer ce qui relève d'un simple choix d'exemplaires plus agressifs dans le bétail "naturel" et ce qui relèverait d'un réel travail de sélection, lequel ne peut guère être très poussé à cette époque pour ce que l'on en connaît. Toutefois, ce n'est sans doute pas par hasard que les toros des frères RIVAS sont déjà parmi les plus célèbres d'Andalousie, au dire de chroniqueurs de l'époque ; à coup sûr, il y a déjà un premier travail là-dessous.
Les toros andalous des Hermanos RIVAS sont donc l'une des sources fondamentales du toro bravo : par la caste vistahermosa.
Certains pensent d'ailleurs qu'il pourrait déjà y avoir dans ce bétail andalou une pointe de caste navarra importée au moins grâce à quelques étalons, car elle est alors très réputée pour sa sauvagerie et sa combativité inlassable. Ne trouve-t-on pas déjà un troupeau navarrais à Rota dès avant 1762 ? Celui du curé, Marcelino BERNALDO DE QUIRÓS y GALLÉ, lequel en gardera quelques étalons pour couvrir la vacada qu'il achètera en 1762 aux DOMINICAINS de Sevilla... _ . Des études génétiques complémentaires devraient être possibles, à relativement peu de frais aujourd'hui, et permettre d'éclairer pas mal de choses sur les origines de la caste vistahermosa en particulier, et des toros sauvages andalous en général. Qui en aura l'idée et les moyens : l'UCTL ? le gouvernement espagnol ? une école vétérinaire ? un généreux mécène ? des aficionados ? des chercheurs ?... En tout cas, et si curieux que cela paraisse, pas de trace, à ce jour, de croisement avec un aurochs européen [voir l'onglet "Genèse" de ce site].


Caractéristiques des toros andalous :
° Pelages fondamentaux : negro, cárdeno, plus quelques colorado dont quelques melocotón, toutes robes typiques d'un habitat chaud et humide tel que celui du Guadalquivir. Y avait-il des pelages castaño ? sardo ? ensabanado ? jabonero berrendo etc. ?... Très certainement.
° Cornes harmonieuses, classiquement dirigées vers l'avant.
° Morphologie : ces toros ont les extrémités courtes et sont de taille moyenne pour l'époque, mais ils sont bien charpentés et dotés d'une masse musculaire importante.
° Comportement : probablement une grande combattivité.