FICHE ENCASTE

chartreux/cartujano

Constitution de l'encaste : 1476



Le toro présenté ici vient d'un dessin montrant des frailes avec leurs toros. Il n'est pas daté : c'est dire que la représentation n'est pas sûre...
Dès 1476 probablement (et peut-être jusqu'en 1835) les frères CHARTREUX de Jerez constituent une ganadería avec du bétail andalou, d'origines diverses y compris les plus prestigieuses, qu'ils obtiennent grâce à la dîme prélevée sur les grands propriétaires terriens. Ils ont un vrai talent de sélection ; n'est-ce pas à eux que l'on doit les fameux chevaux Cartujanos, si prisés aujourd'hui encore ? Ce n'est certainement pas par hasard que, début XVIIIe, les DOMINICAINS du couvent royal de Santo Domingo de Jerez acquièrent la moitié du bétail cartujano ; ils en cèderont (tout de suite ?...) une partie à leurs frères DOMINICAINS de San Jacinto à Sevilla, qui créeront leur ganadería à partir de ce bétail : ce qui vient confirmer sa réputation.
Leur "fer" est très spécial. Comme les CHARTREUX de Jerez se mettent à sélectionner vraiment leurs toros, de diverses provenances andalouses, on leur reconnaît ici la création d'un quasi encaste : le chartreux ou cartujano, qui constituera la base originelle des castes fondamentales gallardo et cabrera. On les classe ici, un peu arbitrairement, dans la lignée de l'encaste gallardo. Le toro placé en en-tête est réalisé à partir d'un dessin du XVIe siècle ; il est dans le type cabrera. On ne sait pas trop à partir de quand ils commencent à sélectionner leurs toros ; 1476 est évidemment la plus haute date possible.
Un autre fait dit bien la grande réputation de ces toros. Dès le XVe siècle, ceux-ci sont requisitionnés par les autorités pour donner des fêtes. Les moines ganaderos s'en plaignent en 1614 auprès du roi Felipe III, grand amateur de fêtes taurines et créateur de la Plaza Mayor de Madrid : on leur prend les meilleurs mâles, et encore à un prix inférieur à leur vraie valeur ; il s'en suit pour eux un double préjudice.

Caractéristiques de l'encaste cartujano:
Ces toros sont réputés solides et rugueux : "grands, forts, bien armés, de pelages variés mais broncos à la pique et avisés". Quand la lidia est mal conduite, ils se réfugient aux planches en mansos sur la défensive. Ils rivalisent avec les vistahermosa.
Avec un peu de chance, on finit par trouver quelques informations sur les capes de ces toros ! Selon les chroniques de l'époque, les toros cartujanos étaient "de pelages variés car venant de diverses origines. On trouvait des negro, des colorado classiques et retintos, des castaño, des salinero, des berrendo principalement en colorado ; et cela dans toutes les variantes possibles en raison des croisements et de la sélection." Pas d'information sur les particularités de pelage ; on peut supposer qu'elles sont nombreuses.