FICHE ELEVEUR

Gregorio VÁZQUEZ


naît : 1680/1820
meurt : 1779-10-8


Avertissement : Les enchevêtrements de la période des origines sont tels et si confusément renseignés que s’y retrouver relève de l’exploit : il reste toujours des incertitudes. On fera ici "au mieux"…

Le grand berceau de la tauromachie
Au XVIIIe siècle, sur le territoire sévillan d'Utrera, paissent les toros les plus importants de l'époque, car appréciés aussi bien des publics que des toreros. Utrera, qui est en quelque sorte le berceau et le creuset des grandes ganaderías bravas des origines, constitue le bouillon de culture nécessaire au développement d'une grande aficion à l'élevage du toro de combat.
La mutiplication des fêtes taurines, et le bon prix payé pour les toros les plus agressifs suscitent des vocations ganaderas. De gros propriétaires cherchent la notoriété en achetant des titres nobiliaires et en créant leur ganadería.

Ascension sociale
Gregorio VÁZQUEZ -en complet : Juan Francisco Gregorio VÁZQUEZ GAYTÁN- fait partie de cette bourgeoisie de l'époque qui est soucieuse de profiter de toute occasion pour s'enrichir et, si possible, acquérir de hautes fonctions ainsi que des titres de noblesse. De 1750 à 1752, on sait qu'il est boulanger à Séville, sa ville de naissance. IL est propriétaire ou fermier/locataire d'un grand nombre d'exploitations agricoles.
Vers 1755 (à partir de 1737 ?), Gregorio VÁZQUEZ, fournisseur (intendant) des armées royales basées en Andalousie, grand propriétaire terrien d'Utrera (dont voici l'écusson) et aficionado, décide de se lancer dans l'aventure et de former sa propre ganadería de bravos. Son fer n'est pas connu directement, mais c'est très probablement celui que son fils rendra célèbre : une épée sur un C.

Ganadero
Gregorio VÁZQUEZ acquiert du bétail de diverses provenances et d'origines imprécises, mais certainement andalouses. A la base, il s’agit probablement de bétail andalou cunero, c’est-à-dire "au berceau", originel : à l'état sauvage [ou plutôt retourné à l'état sauvage : ce ne sont pas des aurochs, mais des aurochs qui ont été domestiqués puis ont été laissés en totale liberté] et sans origine définie ; on appelle ici ce bétail : toros de la tierra d’Andalousie. Ensuite, les données historiques sont rares, pas toujours claires ; elles comportent pas mal de variantes. On en trouvera une interprétation vraisemblable dans la fiche de l'élevage de Gregorio VÁZQUEZ.

Il paraît à peu près acquis que Gregorio VÁZQUEZ commence à constituer sa ganadería en 1755 (à partir de 1737 ???). Outre du bétail cunero, le principal de son troupeau viendrait des CHARTREUX de Jerez et probablement des DOMINICAINS de Séville (dont la source principale est chez les CHARTREUX) : du bétail frailero [appartenant à un ordre religieux de "frères" : voir la note en italique dans la fiche des CHARTREUX de Jerez] venant des dîmes prélevées par les communautés religieuses et les diocèses, sur les ganaderos, grands propriétaires terriens, de la région, afin de pourvoir à leur subsistance et surtout à leurs oeuvres sociales. Éleveurs de chevaux réputés, les CHARTREUX ont probablement déjà donné à leurs toros, davantage que tous les autres, une touche propre par une sélection très pointue pour l'époque.
Il semble que Gregorio VÁZQUEZ ait aussi d'autres sources locales [cf. sa ganadería] dont en particulier, mais pas seulement , la totalité de la ganadería des JÉSUITES de Séville. Il y a aussi l'acquisition de reproducteurs chez quelques grands ganaderos de la région : Benito ULLOA y LEDESMA, Marqués de CASA ULLOA, Luis Antonio CABRERA PONCE DE LEÓN Y LUNA et Juan José BÉCKER [BÉCQUER]. Quoi qu'il en soit, tout ce bétail andalou a comme origine, plus ou moins lointaine, les mêmes toros de la tierra de Andalucía (comme nous les appelons ici), même si les CHARTREUX leur ont déjà donné une touche propre et créé une lignée originale par une sélection très pointue pour l'époque. Les grands ganaderos de la région donnent aussi à leur troupeau une certaine touche propre, chacun à sa manière.
L'achat aux CHARTREUX vers 1755 (à partir de 1737 ?) constitue, semble-t-il, la base majeure de l'élevage de Gregorio VÁZQUEZ, on y rattache ici, au moins symboliquement et en plus de la création de son élevage, la création de la caste fondamentale vázquez. Il est bien entendu que cette création est encore loin d'être achevée, puisque elle ne le sera qu'avec l'acquisition de bétail vistahermosa à partir de 1790, suivie de son intégration au troupeau quelques années plus tard.
Gregorio a donc posé la première pierre de la racine vázquez. On n'a pas d'autre mention de lui que celle de sa mort en 1778 (1780, semble dire la notice de l'élevage Juan Pedro DOMECQ dans l'annuaire de l'UCTL...). Manifestement, il n'a pas obtenu les succès qui seront ceux de son fils et successeur Vicente José VÁZQUEZ, mais il l'a placé sur les rails ! On pense qu'il a créé le fer que son fils rendrea célèbre.