FICHE ELEVEUR

DUQUES de OSUNA y VERAGUA


naît : 1835
meurt : 1849


Les dates de naissance et de mort ne concernent que l'association des 2 ducs. Voir leurs dates personnelles à chacun ci-dessous. D'autre part, s'il existe un portrait du XIIIe duc de VERAGUA... il est bien caché !

En juin 1835, la régente María Cristina de BORBÓN, reine de NAPLES, vend aux ducs de OSUNA et de VERAGUA [avec fer -celui des VÁZQUEZ- ? et devise blanche et rouge ?...], la REAL VACADA qu’elle avait héritée en 1833 de son époux, le roi FERNANDO VII. Elle leur vend 488 têtes pour 300.000 reales, soit le prix qu’avait payé FERNANDO VII en 1830 pour 700 têtes... Les ducs vont pratiquer une rigoureuse sélection dans leur élevage, et peu à peu éliminer les bêtes ayant du sang jijón (ils achètent seulement la part du troupeau de pure race vazqueña, disent certains, mais cela ne paraît pas très étayé). Les ducs créent aussi leur fer. En fait, VERAGUA sera le seul à s’occuper vraiment de l’élevage.

Les OSUNA, Grands d'Espagne
° La famille OSUNA est l’une des plus prestigieuses d’Espagne. Voici un bref aperçu de son histoire.
Le IXe neuvième duc d'OSUNA, possède, au début du XIXe siècle, une ganadería de moruchos à BENAVENTE, en Estrémadure. Il épouse sa cousine Maria Josefa, l'une des femmes les plus en vue de son temps, et rivale de la duchesse d'ALBA. Chacune d’elles a ses poètes, ses écrivains, ses toreros. Pour la maison d'OSUNA, ce sont : Tomás de YRIARTE, MORATÍN et COSTILLARES. GOYA, lui, est "d'OSUNA" en 1785... avant de passer à la duchesse d'ALBA en 1787. Les Caprices du grand peintre tirent leur titre du nom du Palais d'été des OSUNA : Le Caprice.
Le Xe duc d'OSUNA, Francisco de Borja [notons que son descendant, Pedro SOLÍS Y LASSO DE LA VEGA, achètera en 1949 l'élevage de José Enrique CALDERÓN, de provenance veragua ; il le revendra une quinzaine d'années plus tard sans que son fer ait acquis quelque célébrité] épouse en 1802 la Française Marie de BEAUFORT. Leurs deux fils seront les XIe et XIIe ducs d’OSUNA, tous deux concernés par la ganadería vazqueña. C'est le XIe duc d’OSUNA, Pedro de Alcántara TÉLLEZ-GIRÓN y BEAUFORT SPONTIN, qui s'associe à son cousin VERAGUA pour devenir éleveur des bravos achetés à la couronne d'Espagne. Le XIIe sera surtout célèbre pour s'être ruiné par ses folles prodigalités alors qu'il était ambassadeur en Russie...
Le XIe duc de OSUNA, (10 septembre 1810-25 août 1844) ne manque pas de titres. En voici juste quelques-uns, pour se faire une idée… : XIIe Marquis de PEÑAFIEL, Comte de UREÑA (XVe), de FONTANAR, "notario mayor" de Castille et grand chambellan du roi, Seigneur de Morón de la Frontera, El Arahar, Cazalla de la Sierra, Archidona, Olvera, Ortejícar, Tiedra, Briones et Gumiel de Izán ; etc… En 1834, à la mort de sa grand-mère et marraine, il devient comte (XVIe)-duc (XIIIe) de BENAVENTE, duc de BÉJAR (XIVe), de PLASENCIA, d’ARCOS (XIIIe), de GANDÍA (XVe), de MANDAS, de VILLANUEVA, et de MONTEAGUDO. En 1841, à la mort de son grand-oncle, Pedro Alcántara de TOLEDO y SALM-SALM (1768-1841), il devient duc del INFANTADO (XIVe) et de… . Il est en outre maestrante de Sevilla (1827), chevalier de Calatrava (1840) etc…
En 1834, il s’oppose, avec d’autres modérés comme VERAGUA, au désamortissement (confiscation) de MENDIZÁBAL : ses biens sont temporairement séquestrés. De 1836 à sa mort, il se retire de toute charge politique pour se consacrer à l’administration de son immense patrimoine, réparti dans toute l’Espagne, en particulier en Andalousie, dans les deux Castilles et en Estrémadure, avec aussi quelques biens en Belgique… sans parler de son acquisition de toros bravos en 1835 !
Dans la ligne de sa tradition familiale, c’est un grand protecteur des arts et belles lettres ; lui-même se consacre à la musique, au chant, et préside le lycée artistique et littéraire de Madrid. Il est aussi un grand amoureux du cheval et travaille à sa promotion.
Il meurt jeune (en 1844, il a 34 ans) d’une attaque cérébrale. Étant célibataire, c’est son frère Mariano TÉLLEZ-GIRÓN y BEAUFORT SPONTIN, (1814-1882) qui lui succède comme XIIe duc de OSUNA et associé du cousin VERAGUA… Mais il conduira à la ruine la maison OSUNA par sa vie flamboyante d'ambassadeur en Russie ; c'est dire que la ganadería ne le préoccupe guère. Après sa mort, la maison del INFANTADO se séparera définitivement des OSUNA !

Les VERAGUA, Grands d'Espagne
° Pedro COLÓN de LARREÁTEGUI y RAMÍREZ de BAQUEDANO (connu aussi sous le nom de : Pedro COLÓN de TOLEDO y RAMÍREZ de BAQUEDANO), XIIIe duc de VERAGUA (Madrid 9 septembre 1801 - Madrid 5 décembre 1866) fait partie aussi des plus Grands d’Espagne ; il est même l’un des "illustres personnages du royaume" (prócer del reino).
Pour lui aussi, voici un aperçu de son histoire familiale. Elle est à vrai dire très confuse car rares sont les sources concordantes. On retient ici, sous toutes réserves, les dates et noms suivants… Le titre de duc de VERAGUA est concédé par CHARLES QUINT en 1537 au petit-fils du célébrissime Cristóbal COLÓN ; "VERAGUAS" étant le nom donné par les habitants du Nouveau Monde à une province du Pánama découverte par COLOMB. De son mariage avec la Portugaise Filipa PERESTRELO e MONIZ, le découvreur de l'Amérique avait eu un fils, Diego (1474-1537) : c’est le fils de ce dernier –et petit-fils de Christophe Colomb- Luis COLÓN y ÁLVAREZ de TOLEDO, amiral des Indes, qui devient premier duc de VERAGUA et premier marquis de la JAMAÏQUE, en 1537. En 1578, les titres passent, pour défaut d'héritier, de la lignée de Luis, à Nuno de PORTUGAL, petit-fils de COLOMB par sa fille Isabelle. Pour la même raison, en 1712, les titres reviennent au fils du duc de BERWICK, marié avec Catalina VENTURA COLÓN de PORTUGAL, VIIIe duchesse de VERAGUA. C'est donc par descendance maternelle que le XIIIe duc de VERAGUA, Pedro COLÓN de LARREÁTEGUI y RAMÍREZ de BAQUEDANO, descend du célèbre navigateur.
Attention : Il règne dans les sources une certaine confusion sur le quantième des ducs de VERAGUA. Autour de 1580, certaines listes comportent un nom de plus… le titre passe ensuite d’une branche de la famille à une autre… Compliqué ! On s’en tient ici aux noms et à la numérotation classiques des sources taurines. Elle correspond bien à l’arbre généalogique dont on peut admirer les complications sur le site espagnol suivant, en bas de page : http://oer2go.org/mods/es-wikipedia-static/content/a/ducado_de_veragua.html (cliquer ensuite sur "Ducado de Veragua")

Des variations marginales de nom et de fer
OSUNA et VERAGUA sont cousins, et associés pour l'achat de la ganadería. Mais le passionné de la caste vazqueña est VERAGUA. C'est lui qui va en faire les veragua. C’est lui qui dirige la ganadería ; elle commence d'ailleurs par être annoncée "DUQUE DE VERAGUA". C’est seulemnt à partir de 1841 qu’elle sera annoncée "DUQUES DE OSUNA y VERAGUA", et que, probablement, ils créent leur fer propre. Pour faciliter, ici, la compréhension des données, on simplifie un peu les choses : ce fer commun aux 2 ducs est considéré comme créé depuis leur achat commun en 1835. L'association sera rompue en 1849, quand le XIIe duc d'OSUNA vendra sa part au XIIIe duc de VERAGUA.

Malheureusement, le 25 août 1844, Pedro, XIe duc de OSUNA, meurt sans succession à 34 ans : indisposé dans sa finca d’ALAMEDA DE OSUNA, il est transporté à Madrid dans le palais familial de la rue Leganitos, où il meurt le lendemain, d’une attaque cérébrale. Son frère, Mariano TÉLLEZ-GIRÓN y BEAUFORT SPONTIN, XIIe duque de OSUNA (né à Madrid le 19 juillet 1814 - décédé le 2 juin 1882 en son château de Beauraing, en Belgique) hérite de tous ses titres et biens. La succession à la tête de la ganadería est si simple, et entraîne si peu de changements qu’il n’a pas paru nécessaire de créer une nouvelle fiche pour cette nouvelle phase de l'élevage.

Promotion de la ganadería
Une fois les toros sécurisés sur de nouvelles terres, les 2 ducs se font empresarios des arènes de la Puerta de Alcalá, à Madrid, en vue d’organiser 2 corridas au bénéfice de l’orphelinat et du collège de la Paz. C’est là que leurs toros semblent avoir été lidiés pour la première fois à Madrid, le 4 juillet 1836, sous l’appellation un peu ronflante de : "Ganadería de don Vicente José VÁZQUEZ qui était de Sevilla, aujourd’hui propriété des ducs d’OSUNA et VERAGUA, qui sont de cette Corte" [c’est-à-dire de Madrid, lieu de la Cour royale].

Vers une nouvelle étape
En 1849, le XIIe duc d’OSUNA revend sa part de la ganadería à son associé et cousin Pedro COLÓN de LARREÁTEGUI y RAMÍREZ de BAQUEDANO, XIIIe duc de VERAGUA, qui en devient ainsi l'unique propriétaire et le maître absolu. Il gardera certainement la señal (de VÁZQUEZ), ainsi que la devise encarnat et blanc ; mais il écartera le fer commun et créera son propre fer (fer et devise qui seront ceux des DOMECQ). La ganadería sera de nouveau annoncée comme DUQUE DE VERAGUA.