FICHE ELEVEUR

Benito ULLOA y HALCÓN de CALA, 2e Conde de VISTAHERMOSA


naît : 1736
meurt : 1800-11-17


Malheureusement, après moins de 5 ans de travail ganadero -et peut-être seulement 1 ou 2-, Pedro Luis de ULLOA CELIS/CALÍS REINA, Ier Conde de VISTAHERMOSA, décédé en 1776 à l'âge de 79 ans, ne verra pas le fruit de ses efforts.
Son fils Benito Ulloa y Halcón de Cala hérite de la ganadería, du fer et des droits : il a 40 ans. Ayant déjà la main à la pâte, il prend les rênes de l’élevage et poursuit les efforts commencés -toujours avec, pense-t-on, l’aide inestimable de "Curro El RUBIO"-. C'est lui, dans la suite du travail des RIVAS, le véritable créateur et promoteur de la caste fondamentale vistahermosa. Et c'est lui qui va profiter des résultats de 50 ou 60 ans de travail. Il mourra en 1800, à 64 ans : en 25 ans, il aura porté sa ganadería à la première place des élevages andalous, au-dessus de ses rivaux CABRERA et autres VÁZQUEZ. La grande idée de son père atteint ainsi les sommets. Il est le comte de VISTAHERMOSA par excellence. On dit que jamais il ne vendit une bête à un autre ganadero... ce qui ne signifie pas que Vicente José VÁZQUEZ n'aurait pas su trouver une ruse pour se procurer quelques sementals ! Par ailleurs, certains disent que Fernando FREIRE, lui aussi, aurait acquis un peu de bétail (mais comment ???).
Mais rien ne s’est fait tout seul. Il y a fallu de grands efforts, une sélection draconienne… et un accroissement des surfaces d’élevage avec l’acquisition de fincas telles que "LA VENTOSILLA" et "GÓMEZ CARDEÑA", toutes situées sur le territoire d’Utrera. Cette "GÓMEZ CARDEÑA" deviendra un jour propriété de Juan BELMONTE ; elle sera l’ultime refuge de sa solitude et le lieu de sa mort tragique.
Aussi ne faudrait-il pas croire que la gloire lui soit venue tout de suite. Benito Ulloa y Halcón de Cala, IIe conde de Vistahermosa passe des premières années très difficiles, dures. Il ne parvient à présenter ses toros que dans des courses mineures et de petites cités, d’abord en novillada, jusqu’à être certain d'avoir suivi le bon chemin, veillant à ne pas faire de faux-pas. De fait, il vérifie que si, face aux chevaux, ses toros commencent leur combat avec codicia (avidité, gourmandise) et bravoure, ils gardent ensuite une charge tempérée sans aller se réfugier aux barrières… comme la plupart des toros de ses rivaux. Ils donnent ainsi de grandes possibilités aux banderilles et au toreo de muleta ; le torero peut briller sans avoir besoin de se limiter à tromper le toro et à parer des attaques ou des coups de tête soudains et imprévisibles (arreones). Il est aussi plus facile d’estoquer correctement et avec style. Des toreros de l’époque, coutumiers de comportements plus brusques et désordonnés, disaient de ces toros de VISTAHERMOSA qu’on "pourrait se les toréer avec un simple mouchoir" tellement ils étaient dociles. C'est alors que les toreros commencent à augmenter le nombre des passes de muleta avant l’estocade, à inventer de nouvelles suertes, de nouveaux quites, de nouveaux adornos. Une nouvelle tauromachie, plus variée et plus esthétique, commence à se faire jour.
Voilà certainement la raison pour laquelle Vicente José VÁZQUEZ essaie de croiser ses toros avec le sang vistahermosa… et la raison pour laquelle VISTAHERMOSA ne veut pas en entendre parler ! Vicente José n’arrivera à ses fins que par la ruse, grâce aux dîmes...

Benito meurt le 17 novembre 1800, célibataire et sans enfant. Son frère aîné Pedro ULLOA y HALCÓN de CALA, 3e conde de VISTAHERMOSA, alors âgé de 49 ans, hérite des toros, du fer et, au titre du droit d'aînesse, du titre.