FICHE ELEVEUR

José Luis de PABLO-ROMERO y CÁMARA (et son frère Jaime)


naît : 1928
meurt : 1993-04-23


En juillet 1979, Felipe de PABLO-ROMERO y CÁMARA meurt ; son frère aîné José Luis lui succède. Il demande à son jeune frère Jaime qui, lui, s'intéresse à la ganadería même s'il n'y entend rien non plus, de l'aider et de superviser l'élevage : il sera conseiller délégué pour la S.A. PABLO-ROMERO. Chaque jour, vers 14h, après le travail, Jaime prend un sandwich, saute dans sa 2CV et part au campo. Mais José Luis, qui ne laissera pas une excellente réputation de ganadero, succombe quelque peu aux sirènes du "modernisme" avec la recherche d'un toro à la fois plus "commercial" et plus lourd ; du coup, il sort du type de l'élevage, ce qui n'arrange rien. Voici les pablorromeros et leur prestigieux fer au plus bas... Et les affaires vont mal. "Pour respecter la volonté de tous les actionnaires, raconte Jaime, mon frère José Luis et moi préparions la vente des biens de la S.A. Et chaque soir, ma femme me disait : 'Tu ne vas pas être capable de sauver la gandería de ta famille ?' Je lui répondais que nous n'avions pas un sou, que c'était impossible. Et tous les jours elle me répétait : 'Tu no vas a tener cojones de hacerte ganadero ?' Jusqu'au jour où je me suis décidé."
BENAZUZA a déjà été vendue à un promoteur, qui la transforme en hotel de rêve en vue de l'Exposition universelle de Séville. En 1986, les frères et soeurs PABLO-ROMERO décident de vendre la SA PABLO-ROMERO à un groupe industriel sévillan : l'empresa BENGOA a fait une offre. Mais Jaime de PABLO-ROMERO y CÁMARA, le dernier des dix frères et soeurs, est maintenant résolu à remonter la célèbre ganadería familiale qu'il voit en perdition : en 6 ans, il a pris goût à la chose. En accord avec son épouse, "MENCHU", il prend le risque d'abandonner sa carrière de banquier à la Caja de Ahorros de Séville et de s'endetter lourdement pour racheter la ganadería à ce groupe industriel. En réalité, l'empresa BENGOA n'a que faire des toros ; ce qui l'intéresse, c'est de construire une centrale solaire à LA HERRERÍA. Alors, en marge des tractations menées pour la famille, Jaime négocie avec BENGOA le rachat du troupeau ainsi qu'une promesse de vente de la finca PARTIDO DE RESINA, 650 ha. de prés et de marisma. Pour faire face, il réalise tous ses biens , ceux de son épouse, et emprunte 200 millions de pesetas à la banque (1,5 millions €). Et à peine les héritiers ont-ils signé l'acte de vente de la totalité des restes de l'empire agraire bâti par Felipe de PABLO y ROMERO, que Jaime signe, le jour-même de la vente, en avril, l'acte de rachat de sa ganadería. L'esprit de son frère Felipe et de leurs ancêtres ganaderos va pouvoir souffler à nouveau... Jaime va se consacrer corps et âme pour sortir l'élevage du trou. Y parviendra-t-il ?
Quant à José Luis, il décèdera à Sevilla d'un infarctus le 23 avril 1993.