Il est plaisant de noter qu'en Navarre, à Lesaca, berceau des PICAVEA, ceux-ci ont pour armes : un écusson au toro blanc sur champ d'azur et à la clochette d'argent pendant au cou par un collier d'or ; ce n'est peut-être pas sans atavisme familial qu'en 1827, Don Pedro José devient ganadero en Andalousie... Et quel ganadero ! puisqu'à partir du bétail d'Ignacio MARTÍN (du moins officiellement : voir dans l'encaste lesaca l'hypothèse séduisante de Domingo DELGADO de la CÁMARA), il est (avec ses 2 successeurs : son épouse et son fils, ce qui donne presque 30 ans de continuité) le créateur du très grand encaste qui porte son nom. Comme on avait appelé les toros des Condes de VISTAHERMOSA les "condesos", on appelle maintenant les toros de LESACA les "lesaqueños".
Son père, navarrais, a été créé intendant aux armées, "Conseiller suprême aux impôts" et "Trésorier payeur général de Guerre pour le compte de sa Majesté le Roi" ; il est richissime. C'est ainsi que Pedro José hérite de 10 fincas totalisant 6.000 hectares, sans compter les 2.000 ha. qu'il acquéra lui-même. S'il possède plusieurs fincas à UTRERA, où se trouve son élevage, lui-même vit à Sevilla, dont il est devenu maire après avoir fait carrière dans l'armée. Après lui, en 1830, le bétail passera à Isabel MONTEMAYOR, son épouse et héritière : le troupeau comprend alors 1035 têtes, dont 100 mâles de plus de 3 ans !