FICHE ELEVEUR

Eduardo IBARRA (YBARRA)


naît : 1835/1860
meurt : 1910/1930


En 1884, Eduardo IBARRA (YBARRA) achète, pour 350.000 pesetas [ soit, probablement, dans les 1,5 million d'€] à Dolores MONGE, viuda de MURUBE, à travers la part d'héritage de son fils Felipe, que celui-ci revend aussitôt, la moitié (ou le tiers, vu qu'il y a 3 fils ?...) des murube de Dolores MONGE. Ce formidable éleveur tient le haut du pavé pendant 20 ans (1884-1904)... qui vont créer l'encaste ibarra et peser sur presque toute la ganadería brava actuelle. Avec son (ses) frère(s) Luis (et ?), bien moins connu(s) que lui, il a acheté la part revenue par héritage à Felipe MURUBE ; mais les toros ne seront courus que sous le nom de l'aîné, Eduardo. Détail piquant, c'est à un certain José M. IBARRA, alors conseiller municipal, de concert avec un confrère nommé Narciso BONAPLATA, que nous devons la première "Feria de abril" à Sevilla, les 18, 19 et 20 avril 1847. _ Autre détail piquant, c'est en 1897 que l'intérêt du public pour la corrida de la San Isidro commence enfin à se manifester : les photos des tendidos montrent qu'ils sont bien remplis, le 15 mai, pour la isidrada, avec, il est vrai, "GUERRITA", REVERTE, "BOMBITA"... et des toros de IBARRA. Dès lors la corrida de San Isidro est fixée au 15 (et non au jour périphérique le plus propice].
On sait qu'Eduardo est chef du parti conservateur d'Andalousie [avec pour second l'ancien matador "CARA ANCHA", lui-même propriétaire de plusieurs fincas à AZNALCÁZAR et fort peu aimé de ses opposants politiques qui le traitent de "cacique pervers" !]. Les Ybarra sont richissimes... L'écrivain français René BAZIN est reçu dans l'élevage au cours de son voyage en Espagne effectué de septembre à novembre 1894 : soit au milieu de la carrière ganadera des YBARRA. Il en rend compte dans "Terre d'Espagne"(Éditions CALMANN-LÉVY, 1895 et 1909). Il nous apprend qu'il y aurait un troisième frère IBARRA, que leur père était de BILBAO, qu'ils dirigent une banque et une compagnie de navigation, qu'ils possèdent de vastes domaines agricoles produisant grains, oranges et olives... dont certaines "énormes", dit-il!
On ne sait pas pourquoi, en 1904, Eduardo et ses frères vendent tout ce bétail exceptionnel, de pur sang vistahermosa, et abandonnent complètement élevage et milieu taurin. On crie alors au scandale. C'est une énorme déception. "Qu'allons-nous devenir, se lamentèrent les aficionados, sans ce diamant de la Fiesta Brava ?" Car si, à ses débuts, on murmurait dans les coulisses : "Qu'il le conserve intact, ce sera déjà bien !", on n'imaginait même pas qu'il allait l'améliorer encore, et pendant quasiment vingt ans voler de succès en succès. Le bétail va être divisé en deux parts : l'une allant à Manuel FERNÁNDEZ PEÑA qui donnera la branche santa coloma, l'autre allant à Fernando PARLADÉ qui sera la source majeure des encastes du XXe siècle.