FICHE ELEVEUR

Marcelino BERNALDO DE QUIRÓS y GALLÉ


naît : 1700/1740
meurt : 1792/1840


Marcelino BERNALDO DE QUIRÓS y GALLÉ est curé de Rota près de Cádix. Selon toute vraisemblance, il commence par posséder du bétail navarro ; il ne semble pas qu'il ait alors constitué un véritable élevage mais plutôt qu'il ait quelques toros, sans plus. Nous disons ici qu'il a une "pâture". La date de naissance de cette pâture est fort imprécise ; la fourchette 1720/1760 retenue ici est large.
Comment se fait-il que cet homme élève des navarrais en plein coeur de l'Andalousie ? Tout simplement, il est lui-même originaire, dit-on, de la Navarre et il les a amenés, ou faits venir avec lui, jusqu'au lieu de son activité pastorale : un voyage de 6 mois. Aficion, quand tu nous tiens !... Compte-tenu du long voyage à pieds que cela suppose, et des difficultés que présente un bétail navarrais particulièrement farouche, on pourrait penser qu'il a simplement fait venir un lot de reproducteurs plutôt qu'un ensemble très nombreux ; cependant, on parle d'un "important troupeau"... mais quelle quantité peut-elle être considérée comme 'importante' ?
Attention._ Reste une question. Quel est, au juste, ce bétail navarrais ? On pense évidemment au navarrais bien connu et toujours existant. Mais il est une autre hypothèse. Il semble que Pedro José PICAVEA de LESACA, d'origine navarraise, ait amené discrètement en Andalousie un bétail navarrais particulier, qui donnera naissance au saltillo, et qu'il l'ait introduit dans son élevage sous couvert de vistahermosa en raison du prestige de ce dernier. Puisque le troupeau des GALLARDO puis des PABLO-ROMERO s'enracine dans celui du curé de Rota, cela expliquerait pourquoi la famille PABLO-ROMERO s'est toujours défendue d'avoir croisé son élevage avec du saltillo -même si elle l'a fait, ce serait un rafraîchissement et non un croisement !-. La part vistahermosa du génome des pablorromeros est à plus de 90% saltillo : vient-elle seulement de ce (pseudo)croisement ? ou aussi des navarrais originels ? Seule une étude détaillée de la part gallardo dans le génome des pablorromeros pourrait trancher la question. Il serait fort séduisant que le curé de Rota ait puisé à la même source que LESACA ! On le saura un jour, peut-être...
A part les toros "fraileros" (cf. le texte en italique dans la fiche des CHARTREUX DE JEREZ), il semble que ce curé soit le premier de la longue série de prêtres catholiques ganaderos à titre personnel (que l'on pense au chanoine Diego HIDALGO BARQUERO au XIXe siècle et au fameux curé de VALVERDE du XXe).
En 1762 (1758, disent certains), BERNALDO DE QUIRÓS s'oriente autrement. Il crée son élevage avec son fer et du nouveau bétail. Grâce à ses relations ecclésiastiques probablement, il achète du bétail cartujano (chartreux) aux DOMINICAINS du couvent de San Jacinto, à Sevilla. Ces cartujanos sont au moins des vaches, mais il serait bien surprenant qu'il n'y ait pas aussi quelques toros. Peu de temps après, il cède la plupart de ses navarrais à Francisco TRAPERO, gardant simplement quelques étalons navarrais (plus quelques vaches ?). Il crée alors un encaste que nous appellerons "pré-gallardo" en faisant couvrir ses vaches andalouses "dominicaines" par des étalons navarrais ; mais il semble qu'il conserve aussi un peu de navarro pur (et de cartujano ?). En tout cas, il garde cet élevage pendant 30 ans : c'est dire qu'il a le temps d'imprimer un caractère propre à son encaste.
En 1792, Francisco de Paula GALLARDO et ses fils, Francisco et Rafael acquièrent la plus grande partie de la ganadería (que devient le reste ???). Ce sera la naissance de la caste gallardo, une caste "semi-navarraise" en quelque sorte, mais on ne sait pas trop en quelles proportions.