FICHE ELEVEUR

José Luis ALVAREDA et Pedro ECHEVERRIGARAY


naît : 1828/1835
meurt : 1842


La prononciation espagnole fait qu'il y a 2 orthographes pour chacun des 2 noms : José Luis ALVAREDA/ALBAREDA et Pedro ECHEVERRIGARAY/ECHEBERRIGARRAY. Les dates de naissance et de mort sont celles de l'association ganadera des deux co-propriétaires, et donc de leur ganadería.
Le portrait en exergue est celui de José Luis ALVAREDA. Celui de Pedro ECHEVERRIGARAY semble introuvable...
José Luis ALVAREDA est un important personnage de l’époque ; affilié au parti monarchique élisabéthain [les élisabéthains sont les partisans d’ISABEL II, opposés aux carlistes, partisans de Carlos Luis de BORBÓN, pour la succession de FERNANDO VII (1833) : d’où les guerres carlistes], il se consacre essentiellement à la politique. Mais il est aussi journaliste fondateur et directeur de diverses revues de réflexion politique, intellectuelle et culturelle, tels El Contemporáneo (1860-1865) ou La revista de España (1868-1895). Réputé en outre coureur de jupons, aficionado et sportif [amateur de sport ? ou vraiment sportif lui-même ?], le bétail brave ne le passionne pas particulièrement, mais c’est une manière d’augmenter sa popularité auprès de son électorat et de servir sa véritable vocation. On comprend que, dans son association avec Pedro ECHEVERRIGARAY, beaucoup moins connu mais homme de campo, on laisse à ce dernier la gestion réelle du troupeau.
N.B._ Peut-on exclure une confusion entre le José Luis ALVAREDA ganadero de gallardos vers 1830 et le personnage politique, originaire du Puerto de Santa María lui aussi et présentant ce profil : José Luis ALVAREDA y SEZDE (1828-3 novembre 1897) ? Ou s’agit-il bien de cet ALVAREDA y SEZDE ?... Jusqu’à plus ample informé, considérons qu’il s’agit de la même personne. La clé doit bien se trouver au détour de quelque document ! Un jour peut-être...]
En l'état actuel des données, la date de l'association des 2 ganaderos pose problème. C'est en 1818/1819 disent certains ; entre 1818 et 1830 disent d'autres ; en 1939/1840 disent d'autres encore. Deux choses sont certaines :
1-on ne peut pas remonter avant 1828, date de la naissance de José Luis ALVAREDA y SEZDE ;
2-on ne peut pas aller après 1835, date à laquelle est attestée la présence de l'élevage des 2 associés au Puerto de Santa María : le 12 juillet 1835, dans les arènes du Puerto, sont courus a plaza partida, avec 4 autres de Gaspar MONTERO, 6 (?) toros de José Luis ALVAREDA, avec les matadors Juan HIDALGO, de San Fernando, et Luis RODRÍGUEZ, de Séville ; semble seul retenu le nom de famille du propriétaire le plus prestigieux, ce qui est relativement courant à l'époque.
En l'absence de données plus précises, retenons donc cette fourchette 1828/1835.
Mais c'est dire qu'ALVAREDA a entre 0 et 7 ans au moment où les 2 ganaderos s'associent (1828/1835), et 14 ans lorsqu'ils se sépareront (1842)... Il faut en conclure que l'opération est faite par sa famille, dans un souci de prestige comme il est courant à l'époque, et qu'elle place la ganadería sous son nom en pensant à l'avenir. C'est évidemment ECHEVERRIGARAY qui mène l'élevage ; du coup, on comprend qu'après sa mort, toute sa part soit immédiatement vendue ainsi que celle d'ALVAREDA. Cela au moins est de bonne vraisemblance.
Pourquoi sont-ils associés en commandite ? Probablement parce que les ALVAREDA ont des moyens financiers et que, même s'ils sont aficionados, ils cherchent la notoriété plus qu'ils ne sont attirés par la ferveur ganadera elle-même. Pourquoi leur association est-elle assez éphémère ? Tout simplement parce que ECHEVERRIGARAY meurt en 1842 et qu'ALVAREDA, désormais seul, ne persévère pas dans l'élevage brave, même s'il garde encore ses toros bravos pendant 6 ou 7 ans).
Les toros restent dans le berceau de leur naissance puisque les nouveaux ganaderos sont du Puerto de Santa María (Cádiz), comme les frères GALLARDO. Le mérite des 2 associés est de n'avoir pas dénaturé les gallardos des Frères GALLARDO et Héritiers, et donc d'avoir conservé la qualité de la race. Quant à leur fer, créé en 1828/1835, on conjecture qu'en 1842, ledit fer reste en possession d'ALVAREDA puisqu'il garde peut-être encore quelques têtes de ses purs gallardo pendant 6-7 ans. Les héritiers ECHEVERRIGARAY, eux, revendent tout immédiatement, dès 1842, à Antonio SÁNCHEZ BAZO.
[1848 disent certains. Mais c'est peu cohérent, tant avec la mort d'ECHEVERRIGARAY en 1842 qu'avec la suite de sa part de bétail. Cette date de 1848 semble relever d'une confusion avec la cession de l'autre part de l'élevage -celle d'ALVAREDA- à Juan MIURA (1849). Il règne dans les données une approximation qui demanderait une recherche historique très précise à partir des sources...]
Ces 2 branches de l'élevage commun seront promises chacune à une glorieuse destinée car, en 1849, la part d'ALVAREDA passe donc entre les mains de Juan MIURA, tandis que celle d'ECHEVERRIGARAY aboutira, en 1885, après bien des vicissitudes, entre les mains de Felipe PABLO Y ROMERO.