FICHE ELEVEUR

Pedro Luis ULLOA y HALCÓN de CALA,3e Conde de VISTAHERMOSA


naît : 1751
meurt : 1821-06-29


Nous sommes en 1800. À 49 ans, le troisième éleveur VISTAHERMOSA, Pedro Luis ULLOA y HALCÓN de CALA,3e Conde de VISTAHERMOSA, hérite de son frère, Benito ULLOA y HALCÓN de CALA,2e Conde de VISTAHERMOSA, le titre, le fer et les toros : c'est maintenant le troisième élevage du nom de VISTAHERMOSA 3.
Il maintient, et mieux encore, le prestige des vistahermosa, les "condesos". Mais la prohibition de la corrida par le roi CARLOS IV en 1803, et les incertitudes politiques créées par les convulsions de la Guerre d'Indépendance font que sa renommée est moins éclatante. La situation est critique.
En mai 1808, les troupes napoléoniennes envahissent l'Espagne ; Utrera s'organise en centre de résistance financé par les nobles, mais elle reste occupée. Pedro Luis finance et arme les guérilleros. Mais les Français créent une milice à Utrera pour maintenir l'ordre local et les nobles sont obligés d'y participer. La famine oblige à tuer le bétail, bravo ou manso ; VISTAHERMOSA en est très affecté, comme les autres ganaderos. Pour l'anniversaire de Napoléon, en 1810, on célèbre des corridas à Séville et à Utrera ; le comte de VISTAHERMOSA et le marquis de CASA ULLOA se voient dans l'obligation d'offrir les toros... Suite à divers assauts contre des convois français et à une attaque des guérilleros contre la ville même d'Utrera, le general SOULT inflige à la population des amendes dont le total s'élève à la somme faramineuse d'un millon de reales. VISTAHERMOSA et deux autres agriculteurs d'Utrera décident de les payer de leur propre bourse. Le 28 août 1812, les Français abandonnent Utrera et, dès le 29, une corrida est organisée pour célébrer l'événement.
Mais Pedro Luis n'est pas au bout de ses peines ! En mars 1814, en pleine période d'épuration, un procès pénal est ouvert contre lui à Séville ; il est finalement blanchi et libéré grâce au témoignage du conseil municipal qui atteste de son appui à la guérilla.
Cette même année 1814, il loue les fincas de : CASALUENGA à La Rinconada, LAS VACAS à Los Molares, GÓMEZ CARDEÑA et LA VENTOSILLA, tandis que ses toros reviennent à la Maestranza sévillane. En 1806, profitant du désamortissement de GODOY, Pedro Luis avait déjà acheté la finca de VALCAGADO. Mais les dettes commencent à s'accumuler : mauvaises récoltes, hausse des impôts, maigre revenu de terres improductives. En 1818, élections municipales : les nobles sollicités déclinent l'offre. Par délicatesse, on ne demande rien au comte de VISTAHERMOSA : il est ruiné.
En 1820, après avoir maintenu la tradition familiale de ne vendre de bétail à personne, il propose à Vicente José VÁZQUEZ d'acheter sa finca de VALCARGADO, tout en en restant lui-même locataire ; VÁZQUEZ accepte... mais exige la vente d'un semental, que Pedro Luis, ravalant sa fierté, ne peut lui refuser.
En 1821 [le 29 juin, jour de la... saint Pierre !], il meurt sans descendance, âgé de 70 ans. Sa soeur Luisa, 4e Condesa de VISTAHERMOSA, hérite à son tour du fer, des toros et du titre... à 69 ans