FICHE ELEVEUR

Carlos NÚÑEZ MANSO


naît : 1875/1905
meurt : 1964


En 1938, Indalecio GARCÍA MATEO vend son élevage et son fer à Carlos NÚÑEZ MANSO [MANSO... fâcheux patronyme pour un fameux ganadero de toros de lidia !]. Carlos NÚÑEZ est marié à Carmen MORENO de GUERRA ; ils auront une dizaine d'enfants : d'abord 4 filles et un garçon (Salvador, décédé en 1947), puis 6 garçons, Carlos, Juan, José, Marcos, Javier (décédé en 2003) et Luis ; Marcos prendra son autonomie dès 1966, les autres restant groupés jusqu'en 1985 où Carlos prend à son tour son autonomie. On comprend que le dueño ait grand souci d'augmenter son patrimoine terrien et ganadero : il faut nourrir toutes ces bouches et penser à l'avenir. C'est la raison pour laquelle lui ou les siens acquierent un certain nombre de fers.
Don Carlos est sévillan mais il possède à BARBATE DE FRANCO, près de TARIFA (Cádiz), une finca appelée "LOS DERRAMADEROS" (les déversoirs) : il y transfère en 1938 l'excellent troupeau rincón qu'il vient d'acheter à Indalecio GARCÍA MATEO... et il y est toujours ! Il y adjoint deux origines principales : mora figueroa (qui n'est autre qu'une branche issue, elle aussi, du parladé) et villamarta ; plus deux "pointes" de bétail : du lacorte (c'est la même branche issue du parladé que le mora figueroa...) et, chose plus inattendue, du hidalgo barquero (2).
Ce génial et quasi-insurpassable ganadero combine ces 2 sangs principaux (mora figueroa, rincón et lacorte sont quasi identiques !), plus la "pointe" hidalgo barquero (2), jusqu'à sa mort. Il obtient de grands résultats, créant l'un des plus fameux encastes du XXème siècle. Il a le génie d'obtenir un encaste idéal pour la tauromachie moderne, quoiqu'on ait reproché, dès les années 30, un manque de trapío aux produits de l'élevage et un excès d'esprit de lucre à son propriétaire. La ganadería devient la favorite des matadors vedettes, au point qu'en 1950, elle ne vend que des novillos pour la pareja APARICIO-LITRI qui les toréent six fois en mano a mano et ne permettent qu'à CHAVES FLORES d'en approcher deux (à Nîmes, en juin). Cette réputation ne fait que croître et embellir ; nombreux sont les éleveurs à acquérir directement ou indirectement de Don Carlos (puis de ses héritiers), des reproducteurs : la vague núñez déferle sur la cabaña brava...
Cet engouement ne pouvait que pousser les NÚÑEZ à acquérir d'autres fers pour les membres de leur famille [sachant que l'épouse de Carlos NÚÑEZ est Carmen MORENO DE GUERRA, on ne s'étonnera pas de trouver ce patronyme dans les élevages de sang núñez]... quitte à pratiquer ce qui est devenu courant chez les ganaderos propriétaires de plusieurs fers : vendre des lots mixtes sous le nom du plus commercial (cf. les Domecq, Osborne, Guardiola, Buendía...)._ A la mort de Carlos NÚÑEZ, en 1964, l'élevage est annoncé au nom de ses héritiers ; cette annonce peut n'avoir été effective qu'à partir de 1966, le temps de régler la succession, mais de droit c'était la situation dès le décès aussi retient-on ici la date de 1964 comme celle de la nouvelle appellation.