FICHE ELEVEUR

Manuel MARTÍN ALONSO


naît : 1800/1810-11-30
meurt :


En 1927, le XVe duc de VERAGUA décide de céder son ancienne et incontournable ganadería vazqueña-vergüeña ainsi que son son fer à Manuel MARTÍN ALONSO, le futur grand-père maternel des frères Pablo, Eduardo et José Luis LOZANO MARTÍN, les importants et célèbres empresarios taurins. La quantité de bétail s’élève à 1.137 têtes. Le prix est d’1 million de pesetas. Il semble que Manuel ait réalisé l'affaire avec son frère Fermín. La date officielle de la transactiobn est le 28 janvier 1928.

Manuel MARTÍN ALONSO est commerçant à Alameda de la Sagra (Toledo). C'est un voisin du duc de VERAGUA. Les frères LOZANO se souviennent : "Mon grand-père était agriculteur et maquignon/marchand de bestiaux (tratante). Il achetait et vendait des toros pour les fêtes de village. Un jour, il était allé voir le duc de VERAGUA pour lui louer la finca/ferme "EL MOLINILLO" afin d'y placer ses toros. Le duc lui répondit : ‘Et si je loue la finca, que vais-je faire de mes toros ?’ Puis, après une pause : ‘Si vous voulez la finca, achetez-moi la ganadería !’ Mi-figue mi-raison, ils ont discuté des modalités et l’affaire s’est conclue. Plus de 1.000 vaches, le fer et tous les toros."
Mais que faire de cette imposante vacada, dans laquelle Manuel MARTÍN ALONSO n’a pas davantage confiance que le Duc lui-même ?… Il lidie tout de même une corrida sous son nom à Madrid, le 8 de juillet 1928, en précisant sur l’affiche que les toros sont d’origine VERAGUA. En fait, il attend que se présente une occasion de se défaire de cette encombrante ganadería, achetée seulement pour disposer de la finca "EL MOLINILLO"… D’aileurs, avec son frère, il envisage d'en acheter une autre : celle de Florentino SOTOMAYOR, alors d’origine miura adoucie de parladé ; est-elle mieux appréciée que celle des VERAGUA ??? ce n'est pas certain ! Il l'achètera finalement en 1931, et la revendra dès 1935 : c'est un tratante, pas un ganadero.
Dès 1930, se présente une occasion de revendre ses veraguas. MARTÍN ALONSO ne le laisse pas passer : en janvier 1930, il vend tout le bétail plus le fer à Juan Pedro DOMECQ y NÚÑEZ de VILLAVICENCIO : un Béarnais d’origine -sa famille vient de Sauveterre de Béarn-. Le désir de ce dernier est avant tout de pouvoir disposer du fer -le prestigieux V de VERAGUA surmonté de la couronne ducale- afin d’ennoblir l’image des vins de Jerez qu’il produit. Un précurseur en matière de communication !
Les figures de l’époque ne vont pas tarder à vanter les produits de la maison DOMECQ dans les revues taurines. "Pour la qualité, DOMECQ ! ", déclarent Domingo ORTEGA et quelques autres. Le slogan : "Pour fêter une bonne corrida, ou pour vite en oublier une mauvaise !" ne va pas tarder à devenir célèbre. Tandis que les veraguas entrent dans l'ombre...

Mais les frères MARTÍN ALONSO vont continuer leur chemin. Avec l'argent gagné dans la transaction avec Juan Pedro DOMECQ VILLAVICENCIO, ils réalisent leur rêve. L'important et célèbre empresario et ganadero Pablo LOZANO MARTÍN, petit-fils de Manuel MARTÍN ALONSO, se souvient : "La ganadería de Florentino SOTOMAYOR était alors l'une des préférées des toreros [On peut en douter un peu, car elle n'est pas de tout repos : à cette époque, elle est encore d’origine miura adoucie de parladé... Mais il l'achètera effectivement en 1931... pour la revendra en 1935 !]. Et quand mon grand-père et ses frères [Fermín et ???] l'achetèrent avec l'argent gagné grâce aux Veraguas [Avec 250 vaches plus les toros, ils n'avaient certainement pas récupéré le million avec lequel ils avaient acheté les 1.137 têtes veragua ! La mémoire recompose les souvenirs, les simplifie, et souvent les enjolive...], ils purent lidier à Madrid [à quelle date ?] et 2 toreros coupèrent une queue : CURRO CARO et GARZA... " Mais c'est une autre histoire...