FERNANDO VII est roi d'Espagne entre mars et mai 1808, puis de 1814 à 1833. Il naît le 14 octobre 1784 à El Escorial (Madrid), et meurt à Madrid le 29 septembre 1933. Voici comment le roi est devenu ganadero de toros bravos.

En 1830, le Capitaine Général d’Andalousie, Vicente Jenaro QUESADA (1782-1836), devenu l’exécuteur testamentaire de Vicente José VÁZQUEZ, "vend" au Roi FERNANDO VII, sur sa demande car ces toros l'ont séduit, le meilleur de la ganadería de VÁZQUEZ. Cette cession a, en outre, l’avantage d’éteindre la dette de Vicente José VÀZQUEZ, redevable de sommes importantes au titre de la location de pâturages appartenant au patrimoine de la couronne (on parle de 300.000 réaux). La nouvelle REAL VACADA, de caste vazqueña, pâturera à Aranjuez. On lui, attribue ici, faute d'information plus précise, le fer royal qui était probablement celui de l'ancienne REAL VACADA.

Une vieille tradition de la monarchie espagnole
FERNANDO VII n'est pas le premier souverain espagnol éleveur de bravos. Sous le règne de FELIPE III (à qui l'on doit la Plaza Mayor de Madrid) on trouve trace, dès 1606 et même 1602, d’une ganadería dite "REAL VACADA", ou du "REAL PATRIMONIO", à Aranjuez, au confluent du Jarama et du Tage. En 1602, elle comprenait 500 têtes : 130 vaches de plus de 4 ans, 60 toros de 4 et 5 ans, 40 utrero/as, 130 erale/as, 120 añojo/as et 20 cabestros.
En fait, il semble bien que cette vacada aurait commencé sous Carlos I (1500-1558) vers 1535, et aurait duré jusqu’en 1766 sous Carlos III (1716-1788). C’est dire qu’elle aurait perduré sous 10 règnes consécutifs et pendant plus de 200 ans. Ce fut l’une des ganaderías bravas les plus importantes de l’histoire ; un peu en raison du prestige de ses titulaires, mais d’abord et surtout par sa durée, par le nombre des toros qu’elle a lidiés, en particulier à Madrid, et par son succès auprès du public de l’époque : ces toros du Jarama, de caste jijón, étaient réputés les plus braves, les plus agressifs, les plus féroces du royaume.
En fait, vu d’aujourd’hui, leur caste était loin de valoir celle des vazqueños ! Mais autres temps autres mœurs… Voici une peinture réalisée à partir d’une description précise des toros du Jarama. On dirait aujourd’hui qu’ils sont bastos, qu'ils n’ont pas de cou ; mais il est incontestable qu'ils dégagent une énorme puissance !

Mais le roi ne profitera guère de son acquisition : il décède le 29 septembre 1833, laissant une fille de trois ans, Isabel. Sa mère, María Cristina de BORBÓN, reine de NAPLES (NÁPOLES), quatrième épouse du roi, dite aussi María Cristina de BORBÓN-DOS SICILIAS, est nommée REINA GOBERNADORA et assure la régence. À ce titre, elle devient titulaire de la ganadería : la REAL VACADA, devient REAL VACADA DE SU MAJESTAD LA REINA GOBERNADORA.