FICHE ELEVAGE

Francisco de Paula GALLARDO et ses fils, Francisco et Rafael

Plan : 03.01



[Il est possible que, dès l'origine, cet élevage se soit appelé "Hermanos GALLARDO" : dans ce cas, le père,Francisco de Paula, l'aurait mis directement au nom de ses enfants.]
En 1792, Francisco de Paula GALLARDO acquiert avec ses deux fils, Francisco et Rafael, la plus grande partie de la ganadería de Marcelino BERNALDO DE QUIRÓS, curé de Rota, et la transfère chez eux, au Puerto de Santa María (Cádiz aussi), où leurs pâturages sont, paraît-il, excellents. Les GALLARDO créent leur propre fer, et ont la chance de pouvoir se présenter à Madrid la même année... donc avec les toros de leur prédécesseur, alors que celui-ci avait dû attendre 28 ans : signe que ces toros avaient donné toute satisfaction dans la capitale ? Certainement car, amenés par ruse, ils avaient été appréciés (cf. le fer de Marcelino Bernaldo de Quirós"). Détail piquant, les GALLARDO se présentent à Madrid le même jour que les CHARTREUX de Jerez qui sont leur lointaine source fondamentale.
Le toro placé ici en en-tête est peint d'après un dessin du XVIIIe siècle.
Les 2 frères GALLARDO travaillent sous la direction de leur père, Francisco de Paula, grand passionné de l'élevage (du toro brave ? c'est probable, mais pas certain car, à l'époque, la différence entre le bravo et le manso n'est pas aussi tranchée que de nos jours. Par contre, ce sera plus clair pour Francisco fils !) Ils éliminent, dit-on, "la plupart" des navarrais (purs ?) qui restent encore (cf. les pré_gallardo de BERNALDO DE QUIRÓS)... ce qui ne veut pas dire du tout que tout sang navarrais soit éliminé ! Et ils commencent par une sélection rudimentaire mais soigneuse, simplement d'après le type, éliminant les bêtes de moindre poids, de peu de force ou pauvres de tête ; ils parviennent ainsi à fixer les caractéristiques de leur troupeau.
N.B._Reste une question. Quel est, au juste, ce bétail navarrais ? On pense évidemment au navarrais bien connu et toujours existant. Mais il est une autre hypothèse. Il semble que Pedro José PICAVEA de LESACA, d'origine navarraise, ait amené discrètement en Andalousie un bétail navarrais particulier, qui donnera naissance au saltillo, et qu'il l'ait introduit dans son élevage sous couvert de vistahermosa en raison du prestige de ce dernier. Puisque le troupeau des GALLARDO puis des PABLO-ROMERO s'enracine dans celui du curé de Rota, cela expliquerait pourquoi la famille PABLO-ROMERO s'est toujours défendue d'avoir croisé son élevage avec du saltillo -même si elle l'a fait, ce serait un rafraîchissement et non un croisement !-. La part vistahermosa du génome des pablorromeros est à plus de 90% saltillo : vient-elle seulement de ce (pseudo)croisement ? ou aussi des navarrais originels ? Seule une étude détaillée de la part gallardo dans le génome des pablorromeros pourrait trancher la question. Il serait fort séduisant que le curé de Rota ait puisé à la même source que LESACA ! On le saura un jour, peut-être...

En fort peu de temps, d'après les auteurs, les toros que les GALLARDO commencent à lidier dans les localités voisines du Puerto apparaissent comme fins, de magnifiques trapío (allure) et très corpulents ; déjà, ils rappellent les cabrera et, parfois, ils entrent en compétition avec eux. Braves - très peu sont fogueados [banderilles à feu] -, puissants et agressifs à la pique, ils conservent beaucoup de charge jusqu'au bout, ce qui est rare à cette époque. De leurs origines fraileras, ils gardent des pelages très variés, avec une dominante des negro, des castaño et des berrendo [surtout en castaño ; probablement aussi en negro et en colorado, voire en...]. Avec ces excellents résultats, on comprend que l'élevage atteigne rapidement une grande côte, tant chez les toreros que chez les aficionados ; et comme il présente un type de toros assez particulier, bien qu'issus de la même source que les cabrera, il est considéré comme le créateur d'une caste fondamentale du toro de combat : le gallardo. Le grand prestige de l'élevage lui a permis de susciter l'admiration des autres ganaderos et de rivaliser avec le dessus du panier que sont les castes cabrera, vázquez et autre vistahermosa, elles-mêmes en pleine période de création et de consolidation.
Les GALLARDO garderont ces toros plus de 25 ans. Leur qualité et l'abondance des pâturages naturels de la région concouront à la croissance du troupeau, qui dépassera rapidement les 500 têtes. Avec les fils, Francisco et Rafael, il deviendra énorme, sans aucune trace d'un quelconque ajout de bétail, puisqu'il tournera finalement autour des 1.500 têtes : de quoi alimenter bien des ganaderías !
Francisco de Paula, le père, meurt en 1808. Ses deux fils, Francisco et Rafael, impliqués dans la ganadería depuis les origines, prennent la suite.


Les événements


Date : 1792
Date : 1808